THE SABOTEUR |
Tests - Xbox 360 | ||||||||||||||||
Écrit par Latin Cygnus | ||||||||||||||||
GTA 39-45
Chaque génération de consoles comporte son lot de jeux fantastiques plus ou moins méconnus. The Saboteur en fait partie. Imaginez un GTA
se déroulant dans un Paris de la France occupée, scénarisé avec brio,
d'une esthétique atypique et empruntant de nombreuses idées de gameplay à
Assassin's Creed ? Ce jeu, Pandemic Studios l'a fait, juste avant de fermer ses portes dans ce monde impitoyable.
Le joueur est Sean Devlin, un pilote irlandais qui va s'engager dans la résistance, après un drame qui a fortement marqué son existence. La première heure de jeu nous narre les détails du déclic. Dès le départ, outre la conduite de nombreux véhicules d'époque et des décors de campagnes plutôt réussis, on apprécie d'être rapidement plongé dans une histoire appliquée. De nombreux personnages de caractères, un doublage français de premier choix et une mise en scène au service de la narration sans trop en faire. Une fois les bases de l'histoire posée, la maniabilité présentée, on profite d'une liberté totale dans la capitale de l'hexagone. Bien sûr, les développeurs ont pris de nombreuses libertés sur le terrain de jeu, mais on reconnait facilement certains quartiers (Pigalle, Montmartre) et plusieurs monuments sont présents, à commencer par la Tour-Eiffel, sur laquelle on peut grimper. Autour de Paris, des villes et régions que l'on peut rejoindre en deux minutes de voiture : Le Havre, la Bourgogne, la Lorraine, la Picardie, la Champagne-Ardenne, la Normandie, le Centre et même une bourgade allemande, Sarrebruck. Là, ce sont les décors de campagnes qui prennent le dessus, chatoyants et paisibles, à conditions que la zone ne soit pas occupée. Ambitieux graphiquement, The Saboteur prend le parti pris de présenter les zones occupées en noir et blanc, laissant apparaître une dominante rouge. Le résultat est saisissant. Complètement maîtrisé, il renforce une ambiance déjà réussie en termes de bruitages, voix et fond musicale. Sur ce dernier point, tous les morceaux entendus sonnent authentiques ! Il y a des morceaux d'époques et d'autres enregistrés pour le jeu mais qui collent parfaitement. Idem pour la partie instrumentale.
Réussite en termes d'esthétique et d'immersion, The Saboteur est loin d'être à la ramasse question maniabilité. Devlin
saute, escalade, se faufille discrètement, frappe et use d'arme à feu
avec autant d'aisance que ceux qui l'ont inspirés. On aura tantôt
l'impression de diriger Altaïr (Assassin's Creed), tantôt Sam Fisher (Splinter Cell) et la plupart du temps Nico Bellic (GTA IV).
De l'assassin on retrouve le concept des points d'observation et des
cachettes sur le toit. Faire diversion et se faufiler accroupi derrière
des gardes rappellent l'espion d'Echellon 3. Enfin on retrouve du GTA
dans la liberté proposé, les phases de tirs (plus réussies ici) et la
conduite de véhicules. Même si les tacots sont nombreux, cette dernière
se veut agréable et varie fortement d'un modèle à l'autre. Leur
utilisation est au coeur du gameplay pour se déplacer d'une planque à
l'emplacement d'une mission, dont les objectifs s'avèrent plutôt variés. Eliminer une cible, voler une voiture, saboter (logique) des
installations nazis... un véritable travail de l'ombre qui est toujours
parfaitement lié au scénario.
L'aspect de gameplay le plus fun permet de se déguiser en ennemi. Pour le coup, l'idée n'est pas empruntée à des titres récents mais remonte au tout premier Medal of Honor sur PS One, qui a hélas eu la mauvaise idée de ne plus la conserver ensuite. Un ennemi abattu ou assomé, et nous voilà apte à revêtir son costume. Selon son rang dans la hiérarchie, notre apparence provoquera différentes réactions en terrain ennemi, ainsi qu'auprès des civils apeurés. Il faut aussi veiller à porter la bonne arme et à marcher dans le bon tempo, car courir et sauter dans tous les sens aura vite fait de nous démasquer. Là encore, le concept est bien utilisé et maîtrisé. Une fois démasqué, cela ne sert plus à rien, il faudra se battre, fuir ou trouver un autre déguisement. Les uniformes ennemis peuvent être portés à n'importe quel moment du jeu, y compris dans les missions secondaires. Parmi ces dernières, on note la possibilité de disputer des courses auto pour gagner de l'argent, de jouer les messagers pour aider la résistance ou les séducteurs pour embrasser une femme dans la rue. La plus importante mission annexe invite à détruire les centaines d'installations ennemies au quatre coins de la carte. Libérer totalement toutes les bourgades du jeu rajoute une bonne dizaine d'heures à la durée de vie, sans être désagréable, bien au contraire. Quel que soit l'objectif, il faut savoir se montrer le plus discret possible et être prêt à fuir comme un dératé. A l'instar d'un GTA, un périmètre de recherche se dessine à chaque alarme déclenchée. Plus ou moins vaste selon l'ampleur de nos actes, il faut en sortir pour redevenir incognito. C'est là que ressort peut-être l'un des défauts du jeu : l'IA des ennemis. Ses failles sont flagrantes dans certains cas précis uniquement. Car autant les soldats nazis peuvent se montrer intransigeants lors de certaines phases d'infiltration ou venir vérifier notre identité au moindre comportement suspect lorsque déguisé, autant ils ne s'offusqueront pas d'entendre une conversation entre deux résistants dans une cinématique. Plusieurs petits détails et bugs comme celui-là démontrent les limites du jeu. Rien de très grave, même s'il y en a d'autres, comme écraser une dizaine de passants à 50m des autorités sans éveiller leur curiosité. D'ailleurs pour éviter que le joueur ne se laisse aller au grand n'importe quoi, le programme inclut un frein à la bêtise. Tuer 5 civils en moins d'une minute aura ainsi des répercussions temporaires sur nos possibilités. Une preuve supplémentaire que malgré quelques imperfections, Pandemic voulait soigner sa copie. Surprenant à plus d'un titre et relativement bien pensé, The Saboteur s'impose comme l'une des meilleures alternatives aux titres de Rockstar dans le genre monde ouvert. Si vous tombez dessus, ne vous privez pas ! Cette aventure est réellement prenante ! Elle comblera aussi les passionnés d'histoire, qui apprécieront sans doute certains détails. GAMELYMETRE 87%
(Screenshots exclusifs Gamely.fr)
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