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Sister act 

L'élément le plus important de Bioshock, c'est son univers, son ambiance, son monde. Voilà pourquoi c'est ce qu'il reste du premier épisode ici. Point de Jack, héros du premier volet, qui s'en est allé avec les petites soeurs qu'il a sauvées (le scénario prend en compte la fin la plus heureuse de l'opus précédent). Nous voici dans la peau d'un protecteur, Monsieur P, comme nous appellent en VF les Petites Soeurs. Oh, pour ceux qui prendraient le train en marche, les Petites Soeurs sont des filles âgées de 6 ou 7 ans qui se baladent dans Rapture pour récolter de l'Adam, une substance aux propriétés révolutionnaires, prélevée sur des limaces de mer. Elles sont constamment accompagnées d'un Protecteur car traquées par les Chrosômes (des habitants de Rapture qui ont abusé de l'Adam). L'histoire de ce deuxième épisode s'ouvre sur la séparation entre notre Protecteur et sa Petite Soeur. Le lien les unissant étant très fort, ils tentent de se retrouver, 10 ans après la séparation. Pour info, la séparation a lieu en 1958, les évènements du premier Bioshock en 1960 et le début du jeu de Bioshock 2 en 1968. Il n'y a de réel lien entre les deux histoires, même si des conversations entre Chrosômes ou des allusions de quelques personnages font référence aux exploits de Jack. La trame narrative est en tout cas encore une fois maîtrisée et captivante de bout en bout. Recelant de rebondissements, de dialogues savoureux (de nombreux messages enregistrés sont encore à débusquer un peu partout) et de personnages complexes.

Autre élément clef de la licence, le gameplay reprend directement tout ce qu'on avait connu en 2007. Ce qui différenciait le titre de Ken Levine (game designer) des autres FPS est toujours là. L'utilisation des fortifiants et plasmides en reste la base. Pour ces derniers, on retrouve en gros les mêmes pouvoirs : incinération, arc électrique, éclats cryogénique, nuées d'insectes, leurre, piège à vortex, piratage d'appareil, rage... La plupart ont vu leurs propriétés réajustées, voire améliorées, et il existe toujours plusieurs niveaux d'utilisation pour chacun d'entre eux. On les débloque en troquant de l'Adam aux Jardin des Glaneuses, toujours présents au même titre que la Farandole des prix (objets) ou du Ammo Bandito (munitions). La récolte de l'Adam n'a pas changé (quoi qu'on en ramasse plus souvent à l'état brut lors des nombreuses transitions sous-marines) et tout dépendra du sort que l'on réserve aux autres Petites Soeurs rencontrées en chemin. Pour rappel, on peut soit les libérer pour récolter peu d'Adam mais faire une bonne action, soit les tuer pour en récolter un max. Le tout, après avoir cherché avec elles les cadavres les plus riches en Adam et les avoir protégées (ou pas) pendant qu'elles récupéraient la fameuse substance. Gardez à l'esprit qu'un bon comportement saura être récompensé à terme. Nouveauté toutefois, lorsque toutes les Petites Soeurs d'un niveau ont été soit délivrées, soit assassinées, une Grande Soeur fait son apparition. Rapide, robuste et très agressive, elle est l'ennemi le plus redoutable du jeu. Heureusement que les Vita-chambres sont toujours aussi nombreuses.

 

Les chrosômes aussi, sont toujours en nombre. Les mêmes familles sont là (armés, houdini, plafonniés, enragés...) et de grosses Brutes font leur apparition, à l'instar des soldats Alpha, deux types d'ennemis redoutables. L'action est encore plus soutenue dans cet épisode. Le rythme est notamment moins haché que par le passé grâce à des petits ajustements qui font toute la différence. Le piratage n'a plus rien à voir avec les labyrinthes de tuyauterie d'autrefois. Il s'agit maintenant d'arrêter une aiguille dans la bonne zone de couleur pour ne pas déclencher d'alarmes. L'opération se déroulant en temps réel, mieux vaut avoir nettoyé les environs avant de s'y essayer. Autre changement, l'utilisation de Plasmides se fait d'une main, celles des armes d'une autre. Le joueur n'est plus obligé de choisir et de perdre du temps dans les menus pour passer d'un pouvoir aux guns. Ces derniers répondent aux attentes classiques du genre (pistolet, mitraillette, pompe...) mais ce n'est pas exactement le même arsenal qu'autrefois. Chaque arme dispose de trois variantes. Le pistolet à rivet offre par exemple les balles classiques, les lourdes qui font plus de dégâts ou les rivets piégés à poser sur sol, mur et plafond. Efficace, comme notre nouvel allié au corps à corps : la foreuse du Protecteur qui remplace la clef à laine.
En somme, le gameplay de Bioshock 2 est une amélioration minutieuse du premier. En témoigne la recherche sur les chrosômes (pour les vaincre plus facilement) qui ne se fait plus à base de photo mais de vidéo pour une action toujours plus soutenue.

Regorgeant de secrets, de passages forts et de décisions laissées au joueur (il n'y a pas que les Petites Soeurs que l'on peut choisir d'épargner), Bioshock 2 prend dignement la succession de son aîné. Grâce à une réalisation bluffante, un univers sonore ensorcelant et intrigant, cette suite offre une expérience tout aussi inoubliable, l'effet de surprise en moins. Il faut lorgner du côté du multi pour être surpris. Les modes sont relativement bien pensés et tirent astucieusement parti du gameplay atypique de la saga. Le seul hic reste une fréquentation trop basse pour espérer s'y investir réellement, la faute à une concurrence sévère dans le genre. Qu'importe, l'important est de s'y essayer au moins une fois et de ne surtout pas rater cette nouvelle aventure hors du commun. Bioshock 2, c'est une histoire travaillée, un gameplay novateur amélioré et une suite qui confirme que son univers possède l'une plus des fortes identités de cette génération.

 

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91%