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On ne l'avait pas vu venir 

Avant le premier Black Ops, Treyarch cherchait de quoi rivaliser sur le plan narratif et background (outre les ventes évidemment) avec Modern Warfare. World at War avait beau être très soigné, il lui manquait la force de personnages comme Soap McTevish et le Capitaine Price. L'histoire complexe d'Alex Mason avait suffisamment marqué les esprits en 2010 pour que ses créateurs approfondissent le sujet. Black Ops II s'appuie donc sur le premier opus pour nous offrir ce qui est peut-être le meilleur scénario d'un FPS de guerre. Le point de départ nous place dans la peau de David Mason, rendant visite à Franck Woods, ex-compagnon d'arme de son père Alex. Il y est question d'une mission restée inachevée depuis 1989, alors que nous sommes ici en 2025. La campagne solo alterne donc les niveaux entre le passé et le présent. Il en ressort un véritable puzzle où nos actes ont plus d'importance que dans n'importe quel autre Call of Duty.
En effet, pour la première fois dans la série, le jeu intègre plusieurs passages clés qui détermineront la suite de l'histoire selon nos choix et nos performances. Il s'agira parfois de tirer sur une cible plutôt qu'une autre ou de la réussite d'un objectif. Echouer dans la capture d'un ennemi aura pour conséquence de le laisser sévir tout au long de l'histoire, tandis qu'en étant plus rapide, il disparaîtra de l'intrigue. Idem pour le sauvetage d'une jeune femme experte en piratage, qu'il sera bon de ne pas laisser aux mains des terroristes. Il existe dans la campagne, une poignée d'évènements de ce genre qui change grandement la progression du scénario et sa conclusion. D'autant que tous ces évènements sont liés, la survie d'un homme plutôt qu'un autre aura forcément des conséquences différentes sur la gestion d'une situation. Bref, avec une mise en scène toujours très soignée et un doublage VF de grande qualité, on est totalement happé par la campagne solo de ce Black Ops II.

 

Moins surprenant mais toujours aussi efficace, le gameplay reprend les ficelles de la série. Des scripts en tout genre, des batailles grand spectacle, des poursuites en véhicules, mais aussi à cheval et en jet-pack (en 2025 donc). De quoi en prendre plein la vue avec une réalisation qui fait de la résistance en dépit d'un moteur vieillissant. Dans la gestion de notre progression, il faudra toutefois penser à alterner les missions de la campagne avec les missions intitulées "Forces d'assaut". Apparaissant à différents moment de la progression, celles-ci sont directement liées à l'équilibre des grandes nations de ce monde. En faisant l'impasse sur ces dernières ou en échouant, le scénario de la campagne prendra en compte la capitulation de pays comme l'Inde, l'Iran ou le Pakistan, mais cela changera aussi grandement les relations entre les Etats-Unis et la Chine. De quoi avoir une conclusion bien différente encore une fois.  Au nombre de cinq (l'une d'elles ne se débloque qu'en cas d'échec à un sauvetage de la campagne), elles s'abordent différemment qu'une mission solo classique. Ici, les objectifs se rapprochent de ce qu'on trouve en multi (on y retrouve même certaines cartes) à savoir défendre une position, escorter un VIP, assassiner un VIP ou placer des charges à un endroit bien précis sans que l'ennemi ait le temps de les désactiver. Pour se faire, on ne joue pas un personnage mais toute une escouade. Une interface permet de prendre le contrôle d'une tourelle, d'un robot (2025 toujours) ou de n'importe quel soldat sur la carte. Et quand l'un d'eux se fait descendre, on prend le contrôle d'un autre... La force d'assaut est donc un moyen supplémentaire d'interagir dans le scénario tout en proposant une approche différente du gameplay. Une réussite de plus.

Fort d'un solo habilement repensé, Black Ops II n'en oublie évidemment pas son puissant multi. Une dizaine de modes de jeu, des maps en pagailles, un système de progression pensé pour vous y faire jouer longtemps avec un nombre important d'armes, gadgets et atouts à débloquer. Avec une communauté de plus en plus impressionnante, Call of Duty se dote de nouveaux outils pour répondre aux exigences de celle-ci. Regarder des lives, les commenter, les produire, tout cela est possible et fait de Black Ops II un dangereux chronophage. Comme si cela ne suffisait pas, le mode Zombie est toujours présent, s'inscrivant avec panache dans la lignée de son brillant grand-frère.
En résumé, Call of Duty a beau resté l'un des jeux les plus critiqués et raillés par les communautés adverses, il a beau représenté une colossale machine à fric (Black Ops II a rapporté 500 millions de dollars en 24h, battant le record des 300 millions de MW3) et ne pas offrir un gameplay aussi pointilleux que Battlefield 3, son accessibilité et son efficacité ont fait leurs preuves. Le titre d'Activision et en l'occurrence ici, de Treyarch, a tout du jeu complet pensé pour offrir aux joueurs des heures et des heures de divertissement. Alors vous savez quoi, on ne va pas s'en plaindre et on attend de voir si la série va approfondir sa nouvelle façon d'aborder la campagne solo. Ce qu'on lui souhaite vivement !

 

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