Editeur : Sega
Développeur : Sega
Genre : Beat'em all à monde ouvert
Difficulté : Facile
Durée de vie du solo : 21h environ
Joueur(s) : 1
Langage : Japonais (voix) / Anglais (textes)
Date de sortie : 19 septembre 2008
Terminé par le testeur : Oui
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Deux ans après ses débuts remarqués, Yakuza revient dans une suite qui se montre fidèle à l'originale, tout en corrigeant de nombreux défauts.
Sega nous a entendu
Il y a des fois où l'on se demande si les
développeurs savent lire quand ils nous refourguent, d'une suite à une
autre, des jeux avec les mêmes défauts. Et bien voilà un reproche qu'on ne pourra pas
faire à Sega sur ce coup ! Yakuza 2 corrige en effet une importante
partie de ce qui avait empêché son prédécesseur d'être un grand jeu !
Le principal changement concerne les combats. Toujours aussi nombreux,
ces derniers sont maintenant agréables, alors on ne se plaint plus de
leur fréquence très élevée. Quelles différences ? La première concerne leur
présentation. Pour rappel, Yakuza
proposait des combats dans des arènes
fermées après avoir été importunés dans la rue par un ennemi. La mise en
place de cette arène et la présentation des adversaires s'étalaient
alors sur une trentaine de secondes, de quoi plomber allègrement le
rythme de progression. Bonne nouvelle, tout ceci n'est maintenant
l'affaire
que de 5 ou 10 secondes tout au plus ! Et ce n'est pas tout. Non
seulement le temps de
chargement est
plus court, mais le joueur peut zapper l'intro des combats au milieu de
celle-ci (une fois que Kiryu est apparu). Le gain de temps est énorme, mais les améliorations ne s'arrêtent pas là. Malgré un système de lock toujours aussi peu fiable, notre héros peut
maintenant enchaîner des coups devant et derrière lui afin de ne plus se
faire surprendre bêtement au moindre coup donné dans le vide. De quoi
fluidifier l'action et rendre beaucoup plus confortable la maniabilité.
Les affrontements s'enrichissent aussi de nouvelles attaques spéciales
issues du mode fièvre (dorénavant appelée attack heat). Les QTE
d'attaques sont toujours d'actualité, rejoints par des QTE défensifs et
des interactions avec le décor plus nombreuses. Il est de plus possible
de combiner une attaque lorsque que Kiryu est accompagné d'un PNJ.
Rien de tel qu'un double coup de pied haut synchronisé pour envoyer un
adversaire au tapis ! Dans le même registre, notre héros peut
recevoir l'aide d'un passant auquel il aurait rendu service un peu plus
tôt par l'intermédiaire d'une mission secondaire. Dans ces cas là,
celui-ci nous lance, en ouverture de combat, une arme permettant d'être
d'emblée plus efficace.
Quelle histoire !
Si
vous aviez apprécié les voix des acteurs de séries comme Michael
Rosenbaum ou Eliza Dushku dans le premier épisode, faîtes-vous une
raison, le doublage a cette fois été laissé dans sa version
originale. Les Japonais parlent donc japonais et leur charisme n'en est
que plus important. Il y a toutefois une ombre au tableau côté
localisation,
cette version française ne comporte que des textes... en anglais. De
quoi décourager ceux qui ne comprennent pas la langue de Shakespeare.
Impossible en effet, d'apprécier Yakuza 2 sans comprendre une
seule ligne de son scénario.
L'histoire et l'univers étaient déjà le point fort du premier Yakuza.
Pour cette suite, Sega ne s'est pas moqué de nous et les
scénaristes
ont peut-être même
fait un peu trop chauffer leurs méninges ! Le nombre d'évènements se
déroulant entre la première et la dernière minute de jeu est
difficilement quantifiable ! En 16 chapitres et plus de 20 heures de
jeu,
on ne compte pas le nombre de rebondissements et encore moins la somme
des intervenants dans ce gigantesque puzzle sur fond de vengeance. A
côté, la rivalité qui animait Nishiki et Kiryu dans le premier épisode
passe pour un court métrage. D'ailleurs, pour ceux qui prendraient le
train en marche, il est possible d'assister à un
résumé complet
au début du jeu. Pour les autres, votre sauvegarde sera reconnue et
vous commencerez l'aventure avec des objets d'équipements offerts par Haruka.
Ma parole, c'est du chinois !
Au casting, si on retrouve avec plaisir les
têtes connues que sont
Kazuki, Yuya, Terada, Date, Kage, Majima et bien sûr Haruka, de
nombreux personnages au caractère bien trempé font leur entrée en
scène : le redoutable Ryuji Goda, le jeune Daïgo Dojima, l'ex-flic et
mystérieux Jiro Kawara et l'inspectrice Kaoru Sayama sont les plus marquants. La liste est en
réalité beaucoup, beaucoup plus longue, mais ce sont ici ceux qui
restent en mémoire après avoir fini le jeu.
L'histoire est en effet tellement complexe, qu'on ne peut tout retenir. Vers
la fin, il arrive même qu'on ne se souvienne plus qui est avec qui et
qui veut quoi. Sans doute conscient de l'extrême profondeur de son
oeuvre, Sega s'est appliqué à raconter la chose du mieux
possible, revenant régulièrement sur les points les plus importants. Au final,
même si un ou deux faits passent aux oubliettes, force est de constater
qu'ils ont plutôt réussi leur coup. Yakuza 2 offre une aventure vraiment
captivante et s'il abuse sans doute un peu trop des rebondissements
téléphonés ("Vous pensiez que j'étais mort ? Et bah non, on m'a transporté à
la clinique assez tôt"), le joueur n'a qu'une envie, connaître la suite
des évènements.
Le seul vrai reproche qu'on puisse faire à ce récit fleuve,
c'est que de nombreux faits et anecdotes n'ont d'autre but que de
rallonger artificiellement la durée de vie en nous fixant des objectifs
dépourvu d'intérêt. L'un des schémas récurrent s'apparente à ce qui suit
: "Tiens
toi, mais tu es le fils du mec qui pourrait me rendre
un service si je lui en rends un. Donc, si je te sors de tes ennuis, je
pourrais avancer dans ma quête. Ah mais il faut d'abord que j'aille
demander à ton père, qui habite à l'opposé de ta position, s'il veut bien que je t'aide et ensuite, je
retraverse la
ville pour te donner la réponse et tu pourras alors me demander d'aller
tabasser un mec qui est dans un autre coin éloigné de la carte..."
Bref, vous voyez le genre. Sans parler des fois où on nous demande de "passer le temps en ville" ou de nous promener avec Haruka. Des périodes
durant lesquelles on ne sait absolument pas ce qu'il faut faire pour
déclencher la suite des évènements et où parfois, il faut passer par
la bonne allée au bon moment pour déclencher enfin, la cut-scene qui fera avancer le scénario.
Pas de plan à trois, mais trois plans quand même
Errer en ville est dorénavant un loisir puissance 3. Dans Yakuza 2, on ne parle plus d'un, mais de trois quartiers ! Si Kamurocho
est toujours présent et n'a que très peu changé (l'histoire se passe
seulement un an après les précédents évènements), l'histoire nous emmène
rapidement du côté d'Osaka avec le quartier de Sotenbori puis, bien
plus tard, de Shinseisho (de taille plus modeste). La multiplication des
lieux permet de renouveler l'intérêt et la curiosité du joueur qui ne
sait plus où donner de la tête devant un tel panel. Les missions
secondaires voient leur nombre exploser tandis que boutiques, restaurants
et autres lieux de divertissement ne manquent pas.
Les clubs
(et leurs les hôtesses) sont toujours là, au même titre que les casinos
et que les salles de jeux Sega. Dans ces dernières, on trouve
enfin une
borne d'arcade jouable mais, ô déception, le jeu présenté n'a rien
d'une ex-gloire de la firme et se veut une minable reproduction de
combats virtuels. On se tournera alors plus facilement vers la salle
de bowling aux parties plutôt funs. Outre l'omniprésence des pachinko,
d'autres jeux comme le Majhong ou le Shogi (les échecs japonais)
pourront permettre à certains de s'évader. Avouons néanmoins que seuls
les plus curieux s'y adonneront car pour nous autres
occidentaux, ces jeux demandent un sérieux temps d'adaptation.
Toujours à propos des villes visitées, on note que le nombre de casiers à
déverrouiller (et donc de clés à ramasser) a doublé de par leur présence à
Sotenbori. La quantité de rencontres spéciales a aussi été
revue à la hausse. Si les rues grouillent toujours de malfrats prêts à
vous raconter n'importe quoi pour vous soutirer de grosses sommes
d'argent, il existe heureusement quelques généreux donateurs qu'il faut croiser
au bon endroit au bon moment. Ainsi, en arpentant Sotenbori, vous
croiserez peut-être un homme habillé d'une veste extravagante et
entourée de deux pin-up. Après l'avoir bousculé, il vous demandera si
vous ne vous êtes pas fait mal. Il suffit alors de répondre "oui" pour
recevoir en dédommagement, quelques 300 000 yens. Pas forcément
représentatif des rues japonaises, mais bienvenu quand on sait que
l'argent peut être très important pour pouvoir avancer (certains truands
ne nous donneront l'info qu'après avoir reçu un pot de vin). N'oublions
pas non plus ceux qui peuvent nous donner du travail. Kiryu peut
notamment se retrouver à devoir recruter des hôtesses pour un club s'il
postule à une annonce et réussi son entretien d'embauche (questionnaire à l'appui).
Yakuza ++
Décidé à améliorer tout ce qui devait l'être, cette suite semble parfois
s'amuser à reproduire un schéma semblable au premier pour mieux
démontrer son évolution. La poursuite en voiture qui servait de prétexte
à une faible séquence de rail-shooter laisse désormais place à une
série de combats musclés sur semi-remorques. Mais parce que tout n'était
certainement pas à jeter dans Yakuza premier du nom, on retrouve ici de
nombreux clins d'oeil qui régaleront les connaisseurs. A commencer par
le QG du clan Tojo que l'on est amené à revisiter (voire redécouvrir)
plusieurs fois. De quoi combler ceux qui avaient trouvé la séquence des
funérailles trop courte dans l'épisode précédent.
D'autres lieux d'action ponctuelles existent dorénavant. On notera en particulier l'Osakan Castle qui offre
le niveau le plus exotique de l'histoire, avec une progression étage par
étage qui rappelle celle de Bruce Lee à la fin du film "Le jeu de la
mort". La comparaison ne va toutefois pas plus loin tant le boss de ce chapitre se veut improbable.
A tous les niveaux, ce deuxième volet fait en tout cas preuve d'une richesse à
toute épreuve. Travaillé, le scénario s'inscrit parfaitement dans un
terrain de jeu plus étendu, varié et complet, où les occupations ne manquent
pas. Etant la principale d'entre elles, les combats sont dorénavant un
véritable plaisir grâce aux améliorations décrites plus
haut. A peine plus beau (on remarque quelques nouveaux effets comme la
fumée de cigarettes), sans doute plus facile mais surtout plus agréable à
parcourir en dépit de quelques longueurs, Yakuza 2 donne à la série ses
lettres de noblesses, en attendant que la saga se poursuive sur
d'autres supports, Playstation 3 en tête.
GAMELYMETRE
81%
REALISATION
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15/20
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Moins
de temps de chargement et de ralentissements, plus de variété dans les
lieux visités et quelques très rares nouveaux effets suffisent à dire
que Yakuza à progresser sur un plan technique et esthétique.
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IMMERSION
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18/20
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Voilà une série dont l'univers prend de plus en plus d'envergure. L'atmosphère et le background sont d'une richesse absolue. L'histoire est captivante, mais il est dommage que certains tiroirs du scénario sentent la rallonge de
durée de vie à des kilomètres. Leur inutile présence complique en effet
une compréhension qui reste malgré tout accessible grâce à une narration pensée
dans les moindres détails.
Pour nos oreilles, entendre
des japonais parler japonais est toujours mieux dans une histoire de
yakuzas. Un doublage réussi, qui colle à des personnages travaillés.
Niveau musiques, on apprécie de retrouver les morceaux entendus
précédemment dans les différentes échoppes, mais il faut avouer que de
nombreux morceaux, notamment en combat, manquent d'inspiration.
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PROGRESSION
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15/20
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Si
21 heures de jeu (en flânant un peu) sont nécessaires pour connaître la
conclusion de l'histoire, 4 ou 5 sont dues à d'inutiles allers-retours
et autres missions blagues. Il y a donc encore du travail à faire pour
épurer tout cela et ne garder que la substantifique moelle de la
progression, mais Sega a fait un véritable effort pour rendre cet
épisode beaucoup plus agréable à parcourir que son prédécesseur. La
baisse des temps de chargements et l'amélioration des combats, toujous
aussi nombreux, en sont les principales raisons.
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MANIABILITE
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16/20
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Des
anciens défauts, il ne reste que celui de la désorientation due aux
angles de caméras fixes en villes. Le principal, lié autrefois aux
combats et à la
raideur de Kiryu dans le premier épisode, a été entièrement gommé
pour offrir des fights aussi souples que dynamiques. Il manque
encore un vrai système de verrouillage, mais il n'y a plus de quoi se
plaindre.
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FUN
&
GAMEPLAY
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17/20
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La
liste des occupations est encore plus longue dans le premier Yakuza. Le
plaisir de progresser dans l'histoire est lui plus savoureux, dans le sens où
l'on est de plus en plus attaché aux personnages. On rechigne quand le
jeu cherche sciemment à nous faire perdre notre temps pour prolonger
l'aventure mais une fois terminée, on a qu'une envie, mettre au plus
vite la main sur le prochain épisode !
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Plus loin
Authentiques ou presque
K amurocho, Sotenbori et Shinseisho n'existent pas
dans la réalité, mais ces quartiers sont largement inspirés de ceux de
Kabukichô, Dötonbori et Shinseikai qui eux, sont bien réels. La
ressemblance des noms est tellement frappante qu'il est d'ailleurs
inutile de préciser auxquels ils correspondent.
(Screenshots éditeur)
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