Editeur : Activision
Développeur : Sledgehammer Games
Genre : FPS Guerre
Difficulté : Moyenne
Joueur(s) : 1 à 4 / 18 Online
Langage : Français
Date de sortie : 8 Novembre 2011
Terminé par le testeur : Oui
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Il est loin le temps où les Call of Duty se suivaient sans réel lien entre deux épisodes. Ce troisième Modern Warfare reprend ni plus ni moins au moment exact où s'arrêtait le second.
Soap Opera
Le seul problème d'un titre qui, deux ans
plus tard, reprend l'histoire à la minute près, c'est qu'on met un peu
de temps avant de se rappeler "qui est qui" et "qui fait quoi". Si on
était pas prêt d'oublier ce qui était arrivé à Soap et Price à la fin de MW2,
il est plus difficile de se rappeler qui sont les autres personnages et
pourquoi d'ailleurs, cette foutue guerre n'est toujours pas finie. Dans
une histoire qu'on avait précédemment qualifiée
de confuse, il fallait avoir noté que les Russes étaient en train de
marcher sur le monde et que notre dernier exploit en date n'avait coupé
qu'une tête de l'hydre. Il n'est heureusement pas indispensable de tout
capter du contexte général pour profiter du jeu (mais faites un effort
parce que c'est quand même mieux avec), l'important étant de se
concentrer sur nos deux héros précités et leur némesis : Vladimir Makarov.
Parce qu'un Call of reste un Call of, la campagne sait mettre en avant d'autres personnages, même si ce n'est que pour le temps d'un niveau. L'agent russe Alexeï Harkov, l'anglais Marcus Burns mais surtout, Derek Westbrook dit Frost, et l'ex- Spetnaz, Yuri, joueront les héros de service plus ou moins longtemps selon ce que l'histoire leur réserve. Car oui, Modern Warfare
conserve ici son côté fataliste et n'est pas du genre à promettre un
happy end à tout le monde. Plus encore que chez son prédécesseur,
l'émotion est garantie en milieu de campagne !
A bien des niveaux, le titre reste donc fidèle à ses codes, se montrant
digne de celui qui le caractérise le plus : une mise en scène explosive !
Même s'il abuse parfois d'un schéma récurrent (crash, explosion ou
chute importante avant une scène se jouant au ralenti pour rendre compte
de la confusion), Modern Warfare 3 parvient à surprendre
en allant chercher des situations toujours plus décoiffantes. A certains
endroits, on sent qu'il s'amuse de ses propres codes. Notamment
lorsqu'on pense avoir droit à une redite de l'épilogue du premier Modern Warfare,
mais qu'on est surpris par les aléas des voyages aériens. Alors certes,
on n'évite pas tous les clichés avec une poursuite en métro qui nous
semble familière (et rappelle son concurrent Battlefield 3),
mais une tempête de sable et la chute d'un monument dans notre bonne
vieille France ne manquent pas de nous faire écarquiller les yeux.
De Paris à Londres, en passant par
New York, Prague, Dubaï, la Somalie et bien d'autres, MW3 nous fait
voyager à un rythme endiablé. Les musiques collent parfaitement à cette nervosité. Elles sont signées Bryan Tyler, compositeur
en vogue du cinéma (Fast and Furious, The Expendables, Dragon Ball),
dont c'est le premier gros titre jeu vidéo après Lego Universe (et NFS The Run). Les connaisseurs admettront que l'homme
trahit ici sa patte habituelle pour se rapprocher des oeuvres de
Gregson-Williams et Zimmer (des deux premiers opus), mais force est de
constater que la BO est une grande réussite. Comme on s'y attendait, l'ambiance est
une nouvelle fois le point fort du jeu.
De son côté, le gameplay se
contente de faire dans l'efficace. Pas de surprise manette en main et
quelques regrets. On se rappelle s'être étonné de l'absence de lean ou autre système de
couverture à la sortie du premier Modern Warfare, à l'époque où
Rainbow Six Vegas semblait avoir posé d'intéressantes bases de ce côté
là. Quatre ans plus tard, aucune évolution, il faut
toujours se baisser manuellement derrière des caisses pour s'abriter et s'exposer
totalement pour tirer. Pas de tir à l'aveugle, pas de mise à couvert,
rien... Le pire, c'est que tout le monde semble avoir oublié que le FPS
militaire a fait un bond en arrière en 2008 mais bon, peut-être que le
prochain Rainbow Six Patriots rafraîchira la mémoire à tout le monde.
En attendant, MW3 reprend son spectaculaire système de ralenti lors
d'une entrée dans une salle avec otages et s'applique à offrir de
nombreux passages avec véhicules. Char, drône, rail-shooter en hélico ou
sur un 4X4, tout est là. On a aussi droit au fameux tire de sniper à un
million de dollar, celui où d'une seule balle, on peut nettoyer le monde d'une vermine
de la pire espèce. Rappelons à ce propos comme nous l'expliquions
plus haut, que ce MW3 s'amuse à déjouer certains de ses codes en
changeant quelques détails. Le
passage du sniper en fait partie et tout ne se passe pas vraiment comme
prévu. Si on ne peut donc compter sur le gameplay pour nous surprendre,
la mise en scène et l'histoire s'en charge.
En marge du solo, du bon et du moins bon
Les autres modes ne sont pas en reste rayon surprises. A
commencer par un inédit mode survie, qui reprend le concept du mode Horde de
Gears of War 2 ou celui du mode zombie des Call of de Treyarch (World at
War et Black Ops). Pas de Locustes ni de morts-vivants ici, les vagues
nous apportent leur lot de terroristes en tout en genre et d'ennemis
spéciaux. Les mastodontes, chiens, hyènes (une nouveauté) et kamikazes
chargés d'explosifs sont les plus redoutés d'entre eux. Sans parler des
hélicoptères et autres artilleries lourdes qui intègrent les vagues les
plus lointaines dans les niveaux de la catégorie Facile, ou dès le
départ, dans la partie Vétéran. Eprouvant, mais franchement prenant !
Puisqu'on parle de difficulté, sachez que comme précédemment, la
campagne solo n'est plus la même quand vous placez la barre en Vétéran.
C'est aussi le cas dans le mode Opérations Spéciales, concept issu de
MW2, jouable seul ou à deux. Toujours dispensées du moindre point de
contrôle (c'est aussi ce qui fait leur charme), ces missions sont de
vrais défis pour les pros de la gâchette. On regrette toutefois que leur
progression et leur mise en scène soient bien en deçà de ce à quoi on
avait goûté dans le second épisode. Hormis une ou deux permettant une
approche intéressante, la plupart des 16 opérations se contentent de nous faire avancer de palier en palier en nous confrontant à des
vagues d'ennemis qui pop et re-pop jusqu'à plus soif.
Une sorte de
mode survie déguisé en quelques sortes, dans lequel pour avoir toutes
les étoiles en jouant en Vétéran, il faut s'attendre à recommencer
jusqu'à connaître chaque position et
réapparition ennemie. En bref, on a déjà connu plus intéressant et
moins dangereux pour notre intégrité mentale (mention spéciale à la
mission Carnage urbain en Vétéran pour ce qui est des pétages de plomb).
Call of Money
Le plus surprenant, c'est que les Opérations Spéciales disponibles en DLC
payants retrouvent justement la saveur de celles du second opus. De
nombreux otages à sauver, une poursuite en moto neige, des séparations
du duo coop intéressantes (pas forcément le cas dans les missions de
base) et une difficulté mieux dosée en Vétéran font qu'on ne
regrette presque pas de devoir
débourser 30 euros supplémentaires pour y participer. Vendues par 2 dans
des packs de contenus coûtant 15 euros, on les retrouve accompagnées de
nouvelles cartes multi
en versus et survie. Il n'en demeure pas moins que payer 30 euros pour
accéder à la qualité après avoir lâché 70, cela ressemble à un beau
foutage de gueule ! On a alors l'impression que le contenu Opé Spéciales de bases a été bâclé. Sans parler de la Mission Arctic, uniquement accessible au membre Premium de Call of Duty Elite (50 euros l'année). La politique de DLC devient décidemment de plus en
plus injuste pour le joueur et son portefeuille et Activision s'en
réjouit sans doute.
Agaçant, surtout quand on voit que le jeu de base, celui qui coûte 70
euros, comporte des multiples failles de programmation. Un
plantage d'IA (la scène ne se déclenchait pas) m'a par exemple obligé à
recommencer
une mission alors que je touchais au but en Vétéran. L'approximation du
déclenchement des points de contrôle interpelle également. Vous pouvez
parvenir jusqu'à un certain point d'une mission, vous faire abattre et
recommencer bien plus tôt dans celle-ci, tandis que lors d'un deuxième
passage, un point de contrôle va s'enregistrer entre les deux.
Le côté très cheap de la cinématique de fin pousse aussi à s'interroger
sur le soin apporté aux détails pour un jeu censé être AAA. Après une
lutte de si grande envergure et la fin d'un cycle dans ce que l'on peut
considérer comme une trilogie au regard des faits déroulés, on pouvait
s'attendre à un finish de folie, on a droit, au lieu de ça, à quelques
secondes de cut-scene et un générique de crédit interminable.
Décevant, même si cela n'empêchera pas les fans de s'éclater par
millions dans un mode multi sur lequel on ne s'attardera pas ici. Modern
Warfare reste en effet le jeu préféré des amateurs de FPS online et
cela est tout à fait justifié au regard des modes proposés, du suivi et
de la qualité du service. On
apprécie aussi, car il faut le souligner, que contrairement à la
plupart des jeux du moment, Modern Warfare 3 ne nécessite pas de passe en ligne pour s'éclater à plusieurs. Aucune réticence donc à acheter le
jeu d'occasion si besoin. Pourvu que ça dure.
S'il est un titre de qualité à bien des égards et offre un contenu
consistant avec quatre modes distincts (campagne, survie, opérations
spéciales et multi), ce troisième épisode manque un peu d'audace,
parfois de finitions et souffre des choix discutables de son éditeur. De
certains titres ratés, mais partant d'une bonne idée, on a coutume de
dire que malgré de bonnes intentions, le résultat n'est pas à la
hauteur. Modern Warfare 3 est l'exemple inverse. C'est un très bon jeu
derrière lequel on devine quelques mauvaises intentions. Call of Duty est en
train de devenir Call of Money, pas étonnant que les créateurs de la
série aient préféré quitter l'aventure dans ces conditions.
GAMELYMETRE
84%
REALISATION
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15/20
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On
en prend toujours autant plein la vue avec une mise en scène plus
explosive que jamais. Un très bon travail en dépit d'un moteur
vieillissant (textures et animations en témoignent) et de quelques bugs
de programmes surprenants pour un titre de ce calibre. L'autre gros
problème, c'est que Gears of War 3 est sorti deux mois avant...
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IMMERSION
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19/20
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Cette
fois, c'est Brian Tyler qui s'est chargé des musiques et cela ne les
empêche pas d'être excellentes ! Peut-être même meilleures que dans les
deux opus précédents. Le doublage est toujours aussi soigné avec en VF,
l'arrivée de Benoit Magimel pour la voix de Yuri.
L'ambiance est exceptionnelle et l'histoire regorge de moments forts
en émotion, avec notamment un sacré rebondissement au 2/3 de la partie.
Moins confus, le récit se laisse plus facilement apprivoiser.
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PROGRESSION
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18/20
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Toujours
aussi prenante, la campagne solo nous scotche entre 5 et 8h selon le niveau de difficulté choisi. Il n'empêche que les temps
forts s'enchaînent et qu'on ne s'ennuie pas une seconde. La
variété des situations rencontrées est une qualité récurrente de la
série même si on commence à tourner en rond malgré quelques variantes surprises.
Le coop est consistant grâce à l'arrivée d'un mode survie et aux
missions spéciales. Ces dernières offrent toutefois une progression
sans saveur comparée au deuxième épisode. Une belle déception (sauf en
DLC payants).
Enfin, comme à son habitude, le multi assure une durée de vie quasi
infinie, tirant profit de sa réputation et de sa communauté pour offrir
une actualité chargée, sans passe en ligne, avec un service Elite de
qualité, payant pour bénéficier de certains privilèges.
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MANIABILITE
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17/20
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Rien
de nouveau de ce côté là. Toujours précis et confortable, mais on
attend de nouveaux mouvements (le lean bordel !) depuis bien longtemps
maintenant.
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FUN
&
GAMEPLAY
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15/20
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On
attendait une suite toujours plus spectaculaire, c'est le cas. La
recette n'a rien perdu de son efficacité et elle parvient à se
renouveler par les nouvelles situations rencontrées, en dépit d'un
gameplay qui fait lui du surplace. On aurait aimé voir celui-ci
s'étoffer, mais outre une pente dévalée en quelques secondes et des
tirs
en apesanteur, on ne trouve rien de nouveau à l'horizon. Le pire,
c'est
que ça marche et qu'à plusieurs, l'éclate est presque
sans égale. A quelques exceptions près, la plupart des Opérations
spéciales sont malheureusement ennuyeuses et frustrantes (oui,
j'insiste).
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(Screenshots éditeur)
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