Editeur : Ubisoft
Développeur : Q Entertainment
Genre : Shoot'em up
Difficulté : Moyenne
Durée de vie du solo : 5h environ
Joueur(s) : 1
Langage : Anglais/Japonais (Sous-titres français)
Date de sortie : 16 Juin 2011
Terminé par le testeur : Oui
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En reprenant le principe de REZ, le nouveau jeu de Tetsuya Mizuguchi ne pouvait que faire parler de lui.
Psychédélire
Child of Eden est l'exemple même
du jeu auquel je n'aurais même pas jeté un regard si je n'avais pas lu,
vu et entendu partout que ce jeu était génial et que passer à côté
serait une grave erreur. Après m'être laissé influencer, j'avoue ne pas
regretter ma curiosité. Sans aller jusqu'à crier au chef d'oeuvre
artistique ni me lancer dans des tirades intello-culturelles (il est
notamment question de synesthésie autour du jeu), le titre de Q Entertainement
mérite tout simplement qu'on s'y attarde quelques heures, le temps de
se laisser prendre au jeu et de visiter chacun des 5 mondes proposés.
Les premières parties ont toutefois de quoi rebuter les non-initiés.
Dans un niveau aux décors psychédéliques, proscrits à tout épileptique
(un nouveau message de prévention est d'ailleurs présent dans l'intro),
on se contente de verrouiller et de tirer sur d'étranges formes
lumineuses qui dansent sous nos yeux. Pour certains, ce ballet peut
rappeler les démos techniques de l'époque Micro Kids (émission TV des années 90 pour les plus jeunes) tandis que d'autres penseront immédiatement à REZ, titre culte de Tetsuya Mizuguchi sur Dreamcast et PS2 (2001), ressorti depuis peu sur le XBLA.
Le premier niveau en est clairement un hommage, avant que les suivants ne se distinguent par leur thématique. Nommés Matrice, Evolution, Beauté, Passion et Voyage, les cinq mondes du jeu s'avèrent totalement dépaysants. Evolution
nous fait ainsi débuter dans un environnement aquatique avec ces
tétards et baleines géantes avant de nous emmener dans l'espace
contempler un magnifique phénix. A partir de ce moment là, on se
retrouve littéralement sous le charme, surpris malgré tout de bloquer
devant cette histoire de couleurs et de rythme. Ce dernier est plus
important qu'on ne le croit puisque chaque tir, chaque impact a une
incidence sur la bande son. Il est ainsi tout à fait possible de jouer
en rythme avec celle-ci. Des bonus viennent d'ailleurs récompenser les
tirs de missiles effectués dans le bon tempo. Un lien de plus avec REZ et rien de bien étonnant pour Mizuguchi à qui l'on doit aussi Lumines sur PSP. Rappelons au passage que le papa de Sega Rally (eh oui) produit le groupe Genki Rockets,
à l'origine de la bande son du jeu. Le groupe est même au coeur du
scénario puisque sa chanteuse, Yumi, prête ses traits et son nom à
l'héroïne. Si les musiques ne feront sans doute pas l'unanimité, elles
s'avèrent entraînantes et collent parfaitement à chaque monde. Les clips
vidéo à débloquer ainsi que les modes Trip et Sound (débloqué une fois le jeu terminé) placent Child of Eden un peu plus en marge de tout ce que le jeu vidéo offre aujourd'hui. Une très bonne raison pour se laisser tenter.
Même si le principe et l'univers ne plairont forcément pas à tout le monde, l'originalité et la sensibilité du titre de Q Entertainement
mérite qu'on lui donne sa chance, quitte à se forcer un petit peu le
temps que le charme agisse. Pour ma part, il m'a donné l'envie de
combler un vide de ma culture vidéoludique en redonnant une chance à REZ, auquel je n'avais accordé que 5 minutes à l'époque.
GAMELYMETRE
80%
REALISATION
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14/20
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On
pourrait décider de ne pas noter la réalisation en disant que l'intérêt
est ailleurs ou lui mettre un 18 en jugeant que le travail artistique
force le respect. L'une ou l'autre décision ne serait pas forcément
fausse, mais si on le prend en tant que jeu, ce qu'il est après tout,
Child of Eden jouit certes d'une direction artistique maîtrisée,
d'aucune baisse de frame-rate, mais il ne cherche pas non plus à
exploiter toutes les capacités de la console. La présence d'une eau
perfectible dans le troisième niveau en est une preuve même si
visuellement, l'ensemble est captivant.
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IMMERSION
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16/20
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L'ambiance
sonore est partie intégrante du jeu et offre des sensations procurées. La variété de ses environnements (naturels, spatiaux, mécaniques) s'avère quant à elle dépaysante. Child
of Eden propose clairement un univers unique et son scénario prétexte
parvient même à s'inscrire logiquement dans l'ensemble (lire Plus loin).
Son parti pris, aussi assumé soit-il, ne manquera toutefois pas d'en
rebuter certains.
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PROGRESSION
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15/20
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Il
y a deux façons de s'y prendre. Soit on s'arrête au bout de 5 minutes
et trois échecs successifs dans le premier niveau, soit on insiste
jusqu'à se prendre au jeu au point de ne plus décoller de l'écran
jusqu'au bout. Chaque niveau occupe entre 10 et 20 minutes, mais en
comptant les échecs (il faut alors reprendre le niveau complet) et le
fait qu'il faille les recommencer plusieurs fois avant de débloquer le
suivant (jusqu'à obtenir le nombre d'étoiles suffisant), on n'est pas
loin des 4 heures pour en faire le tour une première fois. Le potentiel
de rejouabilité est important vu que le titre est peu prise de tête et
qu'une fois terminé, le mode difficile se rend disponible en même temps
qu'un sixième niveau aux allures de mode survie.
Enfin, il existe un classement Online pour les scores.
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MANIABILITE
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19/20
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Un
bouton pour verrouiller nos cibles (jusqu'à 7) façon Panzer Dragoon, et
un autre pour la Traceuse, sorte de mitrailleuse, seule capable de
détruire les ennemis violets (ceux qui nous attaquent). Des commandes simples et une grande précision même si on regrette l'impossibilité de régler la vitesse du viseur. Une
question que ne se poseront pas les utilisateurs de Kinect. Un
accessoire dont Child of Eden parvient à tirer profit avec maestria.
L'expérience y est même décuplée selon certains.
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FUN
&
GAMEPLAY
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16/20
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Un
concept, un univers, une ambiance et une originalité qui rendent Child
of Eden unique. Un titre qui vaut vraiment qu'on s'y attarde et qu'on
apprend à aimer après quelques parties. Il en ressort une expérience et
un challenge relativement divertissant.
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PLUS LOIN
Une histoire d'Eden
Née le 11 septembre 2019, Yumi est le premier être humain à voir
le jour dans l'espace. Bien plus tard, des scientifiques décident de
récupérer ses souvenirs dans l'Eden, nom que porte Internet
depuis qu'y transite la mémoire de chacun. Problème, un virus est en
train de s'attaquer aux données relatives à Yumi, voilà
pourquoi il va falloir tirer sur tout ce qui n'a rien à faire dans l'Eden.
(Screenshots éditeur)
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