Editeur : Electronic Arts
Développeur : Dice
Genre : FPS
Difficulté : Moyenne
Durée de vie du solo : 8h/10h environ
Joueur(s) : 2 à 24 en ligne
Langage : Français (textes et voix) ou VO
Date de sortie : 4 mars 2010
Terminé par le testeur : Oui
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Deux ans après leur folle désertion à but lucratif qui avait malgré tout fait d'eux des héros, les membres de la Bad Company reviennent avec des objectifs d'un autre ordre et de nouvelles résolutions.
Le dosage parfait ?
Il y a des personnages de jeux vidéo qu'on est
heureux de retrouver d'un épisode à l'autre dans certaines sagas, un peu
comme de vieux collègues de boulot qu'on aurait quitté pour de longues
vacances ou un nouveau job. Sweetwater, Haggard, Redford et Marlow en
font partie. Ce Battlelield ne porte donc pas le nom de leur escouade pour
rien. Mais cette fois c'est du sérieux et la Bad Company doit laisser de côté ses plaisanteries
pour sauver le monde.
Ceux qui ont fini le premier opus se souviennent de l'ultime image de
la séquence de fin laissant entrevoir une suite logique aux
évènements. C'est ce à quoi on a le droit ici.
Le début du jeu ne ressemble pourtant pas à une suite directe. Le joueur
se retrouve au Japon, en pleine Seconde Guerre mondiale, dans la peau
du soldat Thomas Wyatt. La mission se passe de nuit, l'ambiance est superbe mais
le ton, beaucoup plus sérieux qu'auparavant, surprend et on se dit que
Dice a changé son fusil d'épaule et dit au revoir à la légèreté qui
caractérisait le premier épisode. D'autant que le niveau se termine en
mettant en avant la puissance d'une arme redoutable détenue par les
Japonais, qui en font un usage dramatique. C'est là le point de départ
du scénario de Bad company 2 qui d'une ellipse temporelle, nous
propulse de nouveau au coeur de la joyeuse bande du sergent Redford.
Entre eux, les choses n'ont pas changées. Sweeatwater et Haggard se
vannent toujours autant, Redford fait figure de médiateur et Marlowe (le
joueur), dorénavant intégré, représente l'as du groupe. Avec eux, on
retrouve l'ambiance détendue du premier volet, renforcée par l'arrivée
d'un personnage secondaire accroc aux cigarettes et pacifiste (voire
"gauchiste" selon Haggard le Texan). Pilote d'hélico, Flynn, dispose de
dialogues savoureux et chacune de ses apparitions apporte une fraîcheur supplémentaire
à l'ensemble. Toutefois, là où dans le précédent Bad Company, on pouvait
regretter un aspect dramatique négligé au profit de la bonne humeur,
cette suite réussit l'exploit d'équilibrer la chose en proposant de
nombreux passages forts en émotions et son lot de séquences stressantes.
En plus de proposer des lieux diversifiés (ville, désert, jungle,
plaines enneigées, cours d'eau, épave de navire, avion...), les niveaux
proposent une atmosphère des plus travaillées et on sent qu'un effort a
été fait pour que chaque endroit mette en avant sa particularité. Avec
les bruits de sa faune locale et sa flore luxuriante, la jungle
bolivienne offre des sensations à la Far Cry. Quelques niveaux plus
tard, une pleine tempête de neige nous oblige à progresser d'abri en
abri sous peine d'être terrasser par le froid (l'écran gèle
alors progressivement sur les côtés). Un souci d'immersion complété
par des musiques de grande qualité, toujours signées Michael Karlsson, qui collent
parfaitement à chaque situation. Empruntes de mystère pour certaines,
d'autres véhiculent une tension maximum. Une tension qui se
retrouve aussi dans un gameplay recadré par les développeurs, afin
d'imposer un rythme plus intense.
Finies les traversés à toute allure, tête baissée, de vastes campagnes
occupées par l'ennemi. Bad Company 2 restreint parfois le nombre
d'approches possibles pour le joueur par rapport au premier opus, mais
il gagne en efficacité. Tous les niveaux ne se présentent plus de la
même manière. Certains sont plus dirigistes que d'autres mais l'aspect
liberté et utilisation de véhicule à foison a été conservé, dorénavant
alterné avec des passages plus scriptés. En plein désert par exemple, on
enchaînera les déplacements en voiture (ou en quad, une nouveauté) et
on choisira d'attaquer notre objectif par le nord, le sud, l'est ou
l'ouest comme on le faisait deux ans auparavant, tandis que dans la
jungle bolivienne, les véhicules nous permettront de rejoindre un point A
à un point B en ligne droite (on peut aussi y aller à pied pour plus de
discrétion). Un niveau comme ce dernier ne sera pas pour
autant totalement linéaire. Une fois arrivée à la base ennemie,
l'approche peut varier et les possibilités sont nombreuses. Cela grâce à
un level-design exquis, offrant son lot d'abris naturels, de positions
surélevées et de villages. Frostbite
étant évidemment toujours de la partie (ici dans sa version 1.5), il est toujours possible de détruire n'importe quel élément de décor pour faire sortir l'ennemi de sa
cachette, se créer un chemin alternatif ou ... histoire de tout casser.
Toujours
aussi varié grâce la possibilité d'utiliser chars, voitures et
hélicoptères, le gameplay introduit des séquences scriptées menées
tambour battant à l'instar de la course de quad ou de rails-shooter
explosifs. Pour faire le plein de sensation, on a même droit à du
parachute. Tout cela s'enchaîne à vitesse grand V, ne laissant aucun
répit au joueur qui doit de plus, surveiller sa barre de vie. Oublié en
effet là aussi, les seringues infinies et le respawn sans conséquence.
Une fois blessé, il faut à présent rester à l'abri quelques secondes pour
voir notre barre de vie remonter. Quant au fait de tomber au combat, il
est comme dans tout FPS, sanctionné d'un retour au checkpoint précédent sans que notre progression soit conservée. Un juste retour à la
normale qui oblige à mieux penser nos actes.
En contrepartie, la présence de containers d'armes (officiellement largués par Flynn) permettant
d'avoir accès à tout notre arsenal permet de changer entièrement
d'équipement en plein niveau. On y trouve toutes les armes débloquées
jusqu'alors, celles-ci se présentant de la même façon que dans le
premier épisode. Les valises de lingots ont en revanche laissaient place à
des relais de communication qu'on prendra soin de détruire pour récolter
quelques G au détour de trois succès.
On note enfin une différence notable côté multijoueur avec un menu plus
consistant en termes d'options de jeu. Certes, la liste est loin de ce
qu'offre la concurrence, mais il est au moins possible de faire un Deathmatch là où Bad Company ne proposait, aussi fun soit-elle, qu'une Ruée vers
l'or. L'arrivée quelques mois plus tard du
DLC, Vietnam, apporte un intérêt encore plus grand au multijoueur de Bad
Company 2. Très efficace et évidemment doté d'un système de grade, il
n'est pas étonnant de le voir toujours prisé par les joueurs
plusieurs années après sa sortie (tout comme, à moindre échelle, son
aîné).
En outre avec un multi de qualité et une campagne solo qui représente
peut-être la meilleure expérience du genre sur consoles, Battlefield :
Bad Company 2 est tout simplement un immanquable !
GAMELYMETRE
91%
REALISATION
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18/20
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Frostbite
en met toujours plein la vue avec ces destructions de décors massives
et ces explosions spectaculaires. Malgré quelques inégalités, les
visages sont eux aussi réussis et il n'y a guère que l'effet de pluie
qui fait un peu cheap. La grande claque de Bad Company 2 réside toutefois dans
ses décors, magnifiques, variés, regorgeant de détails et dotés d'une
architecture de premier choix. N'oublions pas l'animation très soignée
des persos gérés par l'IA... Bref, c'est beau !
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IMMERSION
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18/20
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Dice
a réussi l'exploit de conserver l'ambiance légère tout en donnant à son jeu un caractère sérieux, avec une
histoire cohérente et un scénario qui par certains aspects, se montre
original pour le genre. Moments de bravoure, émotions, switch et
rebondissements... tout est là pour obtenir une immersion de grande
qualité, bercée d'une bande son qui l'est tout autant. Dommage qu'on ne retrouve pas le thème principal du premier épisode.
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PROGRESSION
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18/20
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Tout
ce qui pouvait être reproché au premier épisode (seringues infinies,
respawn gentils...) a été corrigé de ce côté là. S'il reste plutôt
facile dans l'ensemble, il se parcourt avec un plaisir constant grâce à
une action variée, soutenue de bout en bout, qui donne envie de s'y
replonger une fois la campagne bouclée. Seul le niveau dans les chars
est un peu mou.
Il y a du mieux dans le multi même si on reste encore loin des ténors du genre sur la machine. Vietnam relance l'intérêt de ce dernier, mais il faut payer.
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MANIABILITE
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18/20
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Revue à la hausse là aussi grâce aux commandes de véhicules dorénavant placées sur les gâchettes.
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FUN
&
GAMEPLAY
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19/20
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Un
équilibre parfait à tous les niveaux. Aussi drôle que prenant dans son
histoire, aussi fun que varié dans son gameplay, maniable, beau et doté
d'un multi qui permet de prolonger l'expérience. On aimerait un jour
pouvoir donner des ordres à nos compagnons d'armes (peu efficaces dans
l'ensemble), mais n'ayons pas peur des mots, Bad Company 2 atteint un
niveau de qualité auquel on ne s'attendait pas. Un des trois
meilleurs titres du genre, tout du moins en solo.
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(Screenshots éditeur)
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