gamely.fr

Nationalité : Anglais
Date de naissance : 5 Mai 1959 à Guildford (Angleterre)
Fonction : Game Designer, Producteur
Parcours : Bullfrog (1986 - 1997) / Lionhead (2001 - 2012) / Microsoft (2009 - 2012)
                    22 Cans (depuis 2012)

Oeuvres majeures  :
The Entrepreneur - 1984
Druid II - 1987
Populous - 1989
Powermonger - 1990
Theme Park - 1994
Black and White - 2001
The Movies - 2005
Fable - 2004
Fable II - 2009
Fable III - 2010
 

Il confesse avoir volé de l'argent dans le sac de sa grand-mère pour se payer Pong pendant son adolescence. Il avoue aussi qu'après quelques minutes passées sur le jeu de Ralph Baer, il avait trouvé ça "incroyablement ennuyeux". Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Peter Molyneux a donc mis du temps à tomber dans le jeu vidéo malgré quelques parties sur Space Invaders à l'université.
C'est en fait suite à un malentendu que l'anglais va entamer sa brillante carrière. Alors qu'il a créé sa société, Taurus, et qu'il vient de sortir un logiciel de gestion, The Entrepreneur (vendu d'après la légende à deux exemplaires, dont un à sa mère), les gens de Commodore vont influencer son destin. " Ils voulaient contacter une société dont le nom était proche de celui de la boite où j'étais (NDLR : Torus). Sans faire attention, ils nous ont approchés, laissé huit machines neuves et demandé de travailler dessus."

Voilà comment il se retrouve avec l'Amiga comme outil de travail. L'anecdote veut que dans la foulée, un de ses amis lui demande de convertir, via ces puissantes machines, son jeu Druid 2 pour Amiga. Molyneux s'y emploie sans se douter que les designers de Druid 2 deviendront quelques années plus tard, de précieux alliés. Toujours est-il que Taurus devient Bullfrog l'année suivante et sort Populous, le premier God-game de l'histoire, en 1989. Peu de monde croit aux chances d'un tel jeu, où l'on retrouve mine de rien, le côté gestion qui renvoie aux précédents travaux de son créateur, mais Electronics Arts, qui cherche alors à percer dans l'industrie, lui donne sa chance et le titre est un succès.

Ce n'est pourtant pas là le début d'une belle histoire d'amour. Très vite intéressé par l'idée de rentabiliser ses investissements, EA ne cessera de mettre la pression et de se mêler des productions suivantes du game designer anglais. Powermonger, un STR, sort ainsi trop tôt au goût de Molyneux qui ne défendra guère son titre en dépit d'une côte de popularité importante auprès de certains fidèles. Titre culte, Syndicate aura beau sortir des fourneaux de Bullfrog, on n'y retrouve que trop peu l'influence du programmeur qui n'y est que producteur. Cela n'empêchera pas la naissance de l'excellent Theme Park (encore de la gestion) et d'autres titres marquants comme Magic Carpet et Dungeon Keeper qui sera son dernier jeu pour le compte de la firme américaine.
"J'étais en train de finaliser Dungeon Keeper pour Electronic Arts où je ne me sentais pas à ma place... Sitôt le développement fini un vendredi, j'étais chez Lionhead deux jours après."



Lionhead Studios verra officiellement le jour en 2001 quand sortira son premier jeu après 4 ans de développement. Black and White redessine les contours du God-game et remporte un franc succès. Quelques mois plus tard, Peter Molyneux commence à communiquer sur un titre qu'il annonce révolutionnaire : Fable. Un jeu sur lequel, heureux hasard, il travaille avec Simon et Dene Carter, anciens designers de... Druid 2.
Il y promet une liberté d'action jamais vue permettant d'influencer comme dans aucun autre titre l'évolution de l'histoire avec la possibilité de faire évoluer le personnage principale en gentil ou méchant. Le pari n'est qu'à moitié rempli quand le jeu arrive, avec du retard, sur Xbox en 2004 et le designer s'en excusera publiquement avant d'avancer de nouvelles promesses (qui ne seront pas toutes tenues encore une fois) pour l'excellent Fable 2.

Bien que ses annonces trop ambitieuses tournent depuis à une certaine caricature, la qualité du travail de Peter Molyneux n'en reste pas moins remarquable. Si Fable et Black and White sont les plus célèbres, il ne faut pas oublier The Movies, titre de gestion de studio de cinéma qui rencontre lui aussi en 2005, un beau succès d'estime. Plus de 150 000 films seront ainsi postés par les utilisateurs sur le site plate-forme du jeu (qui fermera ses portes en 2008).
Autant de réussites qui conduisent Molyneux et ses associés à quelques égarements. "A une époque, nous avons été approchés par des gens qui nous disaient combien ils adoraient notre travail et qu'il fallait absolument que nous soyons côtés en bourse. C'est quelque chose qui nous a complètement distraits de notre tâche initiale !"
Ainsi, pendant qu'avec Mark Wembley, Tim Rance et Steve Jackson, ils jouent aux hommes d'affaires, l'ambition de Lionhead grandit plus vite que la musique et ils se retrouvent à sortir 4 titres majeurs (Fable Lost Chapter sur Xbox et PC, Black and White 2 et The Movies) en l'espace de dix semaines à Noël 2005. "Ce fut la période la plus difficile à vivre et un tournant décisif pour Lionhead Studios. A la fin, nous étions littéralement épuisés."



C'est dans la foulée que Microsoft, avec qui il travaille depuis plusieurs années (Fable étant une exclusivité Xbox), propose de racheter le studio. "L'affaire s'est faite et je peux dire aujourd'hui que ça a été vraiment le bon choix. Ils nous laissent une liberté totale et n'agissent pas du tout comme des inquisiteurs, à l'image d'autres éditeurs..." Voilà pour Electronic Arts dira-t-on.

Idéaliste (il rêve de réunir gamers et casuals sur un même titre), Peter Molyneux passe aussi pour un grand perfectionniste à cause notamment, des nombreux changements de dernières minutes qu'il est capable d'effectuer dans ses jeux. "A trois heures de la première projection du Retour du Roi, Peter Jackson était encore en train de finaliser le montage. Alors si Peter Jackson prend la peine d'opérer des changements de dernières minutes..." s'amusait-il avant la sortie de Fable 2 en 2008.

Décoré de "l'Ordre de l'Empire Britannique" en 2004 puis fait "Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres" en France en 2007, il est un des européens les plus reconnus du milieu. Lors de la cérémonie en France, il s'était déclaré heureux que "les créateurs de jeux soient reconnus pour leur travail et leur impact sur le monde."

Depuis 2009, il est directeur créatif de Microsoft Game Studios. Ce nouveau statut ne l'empêche pas de faire des déclarations qui illustrent sa caricature. Après que Kinect ait fait une bonne partie de sa communication sur Milo (un garçon virtuel avec lequel la caméra révolutionnaire devait permettre d'interagir), il annonce que celui-ci "n'a jamais été un jeu mais un bac à sable pour nos expériences" et qu'il ne sera donc pas commercialisé. Pour info, Milo est basé sur le Projet Dimitri sur lequel Peter Molineux travaillait secrètement depuis 2001.

Le 7 Mars 2012, il annonce, à la surprise générale, quitter à la fois Microsoft et Lionhead pour rejoindre le studio indépendant 22 Cans, fondé par un ancien de Lionhead, Tim Rance.