Editeur : Sony
Développeur : Naughty Dog
Genre : Action / Plates-formes
Joueur(s) : 1 à 2 en coop / 12 max (versus online)
Langage : Français (textes et voix)
Difficulté : Moyenne (4 niveaux)
Durée de vie du solo : Environ 9h
Date de sortie : 2 Novembre 2011
Terminé par le testeur : Oui
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Proche de la perfection deux ans plus tôt, Naughty Dog prend le pari de nous surprendre à nouveau avec un troisième épisode des folles aventures de Nathan Drake. La barre a-t-elle été placée encore plus haute ou l'exploit était-il impossible ?
Le titre original aurait pu coller...
Dès le départ, il y a cette petite excitation. Celle due au fait que
l'on sait être en train de commencer un grand jeu. C'est une joie
difficile à dissimuler que de retrouver ce héros tellement grand public
mais si attachant. Et puis revoir dès le premier plan ce bon vieux Sully
fait énormément plaisir. La première scène présente en effet les deux
compères sur leur 31, marchant d'un pas décidé, une valise à la main.
Ils sont en route pour une transaction qui évidemment, tourne mal. Une
bagarre explose et voilà qu'on se retrouve à jouer une scène de baston
digne de Batman Arkham Asylum (ou City).
Parce que c'est une nouveauté, l'écran affiche les touches sur
lesquelles appuyer. Carré pour frapper, triangle pour parer, rond pour
saisir. L'ensemble se veut spectaculaire, offrant un grand nombre
d'animations différentes prenant en compte notre position par rapport à
l'ennemi et aux éléments du décor (un jet de bouteille par là, une table
cassée par ici). C'est beau, simple de prise en main et bien
"chorégraphié". Mais même si la surprise est appréciable (on ne
connaissait pas Drake si adroit au corps à corps), on relève une gestuelle moins fluide que celle de Bruce Wayne et des impacts de coups moins percutants.
Naughty Dog n'est donc pas parvenu à atteindre le degré d'excellence de son modèle (concernant les combats). On pensait Nath
imprenable sur le plan de la technique, nous voilà surpris dès les
premiers pas dans le jeu. Surtout que dans les minutes qui suivent, on
constate un aliasing toujours très présent en dépit d'un souci du détail
et d'une profondeur de champs qui régalent nos rétines. On se doutait
qu'après la démonstration d'Uncharted 2, il serait
difficile de faire mieux, on est presque déçu de voir que le début de ce
troisième volet se présente un léger ton en dessous de nos attentes. Le
titre original de ce troisième épisode étant "Drake Deception", on commence alors à imaginer pourquoi les têtes pensantes de Sony
ont jugé bon de trouver, pour la première fois dans cette trilogie, un
titre français, mais on est vite rassuré par les minutes qui suivent.
... mais pas trop
Les choses rentrent heureusement dans
l'ordre assez rapidement. L'émerveillement et la curiosité guident de
nouveau nos doigts sur la manette quand un flash-back jouable nous
permet d'en apprendre plus sur l'enfance de notre héros. On y découvre
une ville sud-américaine là encore impressionnante de beauté avec ses
habitants et sa lumière qui se reflète en temps réel sur notre carnet de
notes, toujours présent pour nous aider à résoudre certaines énigmes.
Après les repères visuels, les sensations de gameplay reviennent dans
la foulée avec des escalades improbables, des gunfights à tir larigot et
des jets de bonbonnes de gaz (toujours aussi nombreuses). Comme le veut la tradition de la série, nos oreilles se
délectent des musiques fantastiques et des dialogues toujours plus
savoureux, agrémentés par l'arrivée d'un nouveau personnage dont le
caractère complète parfaitement le casting. Pour vous donner un exemple, le type connaît même
(dans notre version en tout cas) l'En Avant Guingamp (oui, oui, le club de foot). Bref, ça ne
s'invente pas.
Ce que les gars de chez Naughty devaient en revanche inventer
pour surprendre les habitués de la série, c'est un terrain de jeu qui
permettent des scènes aussi décoiffantes et explosives que celle, entre
autres, du train de marchandise d'Uncharted 2.
Rassurez-vous de ce côté là, alors qu'on pourrait penser que la
surenchère a ses limites, le programme de ce troisième épisode ferait
passer les journées de John McClane (Bruce Willis dans Die Hard)
pour des vacances ! Scènes poursuites, bateau en pleine tempête,
chevauchée épique, crash d'avion et traversée du désert attendent ce
pauvre Nath qui n'en finit plus de frôler la mort dans des situations toujours plus improbables.
A ce titre, on se réjouira de découvrir
que le sud-est de la France abrite une forêt qui a tout d'une jungle
et présente un environnement somptueux où les feuilles (qu'il ne
faut cependant pas regarder de trop près sous peine de découvrir une
bouillie de pixels) tombent des arbres et l'eau ruisselle. Après ça, le
côté Assassin's Creed du Yémen, les magnifiques dunes du désert et
l'aspect paradisiaque d'une vieille cité perdue finissent par nous faire
oublier les défauts de réalisation aperçus plus tôt et reclasse cet Uncharted 3 dans
le top 3 graphique de la PS3.
Sans oublier les détails concernant l'animation. Si nombreux qu'il est possible d'en rater une bonne partie. Dorénavant,
Nath réagit aux éléments de décor qui l'entourent. Passer à côté
d'un mur et il se servira de sa main pour s'en écarter. En ville, il est
toujours possible de saluer les inconnus (comme on le faisait dans le
village tibétain du 2) tandis que notre chasseur de trésors montre du
doigt quand il indique une direction à ses compères. Ces derniers
réfléchissent dorénavant à ses côtés lorsqu'il s'agit de comprendre un mécanisme ou
de trouver un indice. Si on tarde à trouver la solution, il n'est pas
rare d'entendre Sully ou un autre s'écrier "j'ai trouvé quelque chose"
pour nous mettre sur la voie. Une aide appréciable d'un point de
vue narratif même si les indices visuels (en appuyant sur la croix
directionnelle) sont toujours de la partie.
Des faiblesses qui persistent
Aussi admiratif que laisse le travail d'orfèvre réalisé par Naughty Dog
pour combler nos attentes, on ne peut objectivement fermer les yeux sur
des défauts qui persistent depuis le début de cette série. J'en veux
pour preuve ces points de contrôle toujours généreux quand après être
tombé sous le feu ennemi, on se retrouve débarrassé de tous nos
assaillants lorsque la partie se relance. Une erreur qui semble
s'expliquer par le fait d'avoir atteint un point géographique
suffisamment loin pour déclencher le point de contrôle suivant. Tout
aussi frustrant, l'impossibilité de tenter des approches discrètes en
dehors de celles proposées par le jeu alors que le level design semble
le permettre systématiquement. Il suffit là encore de dépasser une
certaine limite pour que tout le régiment du coin soit soudainement au
courant de notre présence alors que personne ne nous a vu ou entendu.
Il
est heureusement possible de surprendre individuellement un ennemi en
l'attaquant par derrière. L'occasion de découvrir quelques nouvelles
animations comme celle où Drake agrippe un homme armé qui pris de
panique, tire dans tous les sens. Très nombreux (vous ferez presque un
millier de victimes pour finir la campagne solo), nos ennemis auraient
gagné à être plus diversifiés tant on a rapidement l'impression d'avoir
toujours affaire aux mêmes clones. Parmi eux, deux nouveaux sortent du
lot : un colosse surgissant souvent par surprise pour entraîner un
combat à mains nues et un soldat surprotégé armé d'un fusil à pompe,
dont la démarche et l'assurance rappelle les mastodontes de Modern Warfare 2
(en un peu moins résistant). Pour en terminer avec les mauvais côtés,
n'oublions pas de signaler quelques bugs symbolisés par des PNJ qui
soudain, ne veulent plus suivre et donc, bloquent notre progression. A
l'instar d'un script ou deux ne daignant pas se déclencher pour au
final, entraîner un reload du dernier point de contrôle. Ces derniers
étant très nombreux, cela réduit grandement les dégâts en termes de
temps perdu sans excuser l'erreur.
Un statut assumé
En portant sur lui un regard forcément très averti après la claque du deuxième opus, Uncharted 3 : l'illusion de Drake
ne s'impose donc pas comme la nouvelle révolution du genre et
n'empruntera pas à son grand frère le titre de meilleur épisode de la
trilogie. Il est en revanche évident que le titre de Naughty Dog
s'impose comme l'un des titres les plus aboutis sur la machine ayant
gardé de son illustre aîné, un rythme de progression endiablé où les
temps forts se succèdent les uns aux autres ! Etrangement plus court que
son prédécesseur (6h de moins), le solo s'avère tout aussi marquant
grâce à son parcours dépaysant et son histoire qui s'attarde pour la
première fois, sur les liens unissant Drake et Sullivan.
Si on reste malgré tout sur notre faim concernant les méchants de
service et qu'on s'interroge du devenir de deux personnages sortant de
la trame lors du dernier tiers du jeu, on se réjouit de pouvoir
s'essayer pour la première fois à une campagne coopérative et de
retrouver un multijoueurs encore plus consistant que dans le second opus.
Car s'il y a bien un point sur lequel L'illusion de Drake surpasse Among Thieves,
c'est bien celui-là grâce à des modes plus nombreux et variés. Outre
l'arrivée du jeu en écran partagé, on note ainsi la possibilité de jouer
chacun pour soi et l'apparition d'évènements soudains en pleine partie
visant à renverser le rapport de force.
De quoi prolonger l'expérience durant de longs mois vu le nombre de
fidèles que compte le multijoueurs en attendant, avec une impatience
certaine, la suite qu'on imagine sur la prochaine génération de consoles
!
GAMELYMETRE
90%
REALISATION
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18/20
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C'est
toujours aussi fabuleux, plein de vie en ville et marqué du sceau de la
démesure en termes de mise en scène et de level design. Si le rendu des visages s'est amélioré durant les cinématiques, les
défauts énumérés plus hauts subsistent depuis trop longtemps pour ne
pas être sanctionnés. Les combats manquent aussi de punch.
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IMMERSION
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18/20
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Toujours
aussi peu crédible dans la manière de se sortir des situations les plus
périlleuses, Nathan reste un personnage des plus attachants et son
groupe d'amis l'est suffisamment pour que l'on s'inquiète du sort de
chacun d'entre eux à chaque danger. Le scénario a la bonne idée de nous en apprendre davantage sur le passé de Nath et sa rencontre avec Sully.
Les musiques et les dialogues se comptent parmi les meilleurs de
l'époque et il n'y a guère que le bestiaire ennemi (trop cloné) et le
méchant de l'histoire (qui manque de charisme) pour justifier une
quelconque plainte.
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PROGRESSION
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19/20
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On
est surpris de découvrir une campagne solo plus courte mais on se
réjouit d'y retrouver un rythme de progression exemplaire. Impossible de
décrocher, on se dit qu'après avoir survécu à la tempête en mer, l'heure est venu d'aller se coucher mais voilà que Drake se retrouve expulsé d'un avion en
plein vol et que notre fatigue disparaît.
Attention, jeu dangereux si vous devez vous lever tôt le lendemain. Y
compris pour son mode coopération et son multi parfaitement ficelé.
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MANIABILITE
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17/20
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La
maniabilité a conservé l'ensemble de ce qui faisait sa force
précédemment même si on a parfois du mal à s'extirper d'une situation
compliquée au corps à corps. Le bouton rond, qui sert habituellement à rouler au sol,
devenant la commande de saisie d'ennemi en combat rapproché, la
confusion sera parfois de la partie.
RAS pour tout le reste sauf les tirs au pistolet qui paraissent un brin moins précis.
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FUN
&
GAMEPLAY
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18/20
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Le
plaisir reste intact dans toutes les phases de jeu. Les scènes les
plus spectaculaires et les poursuites comme celle à cheval constituent
un véritable bonheur. Si on peut toujours regretter une infiltration mal
et sous-exploitée, on apprécie l'arrivée d'un système de combat
calqué sur le meilleur du genre (Batman) en dépit d'un rendu légèrement
inférieur en termes d'impact et de fluidité.
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(Screenshots éditeur)
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