Editeur : Namco Bandai
Développeur : Ninja Theory
Genre : Plates-formes / Action
Difficulté : Facile
Durée de vie : 12h environ
Joueur(s) : 1
Langage : Français (textes et voix)
Date de sortie : 8 Octobre 2010
Terminé par le testeur : Oui
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Ninja Theory vous connaissez ? C'est ce studio anglais à l'origine du délirant Kung Fu Chaos (Xbox 2003) et du réussi Heavenly Sword (voir le test PS3). Six ans après la création du studio, voici leur troisième bébé : Enslaved !
Inspirations multiples
Si Heavenly Sword n'avait strictement aucun
point commun avec Kung Fu Chaos, on peut lui trouver quelques
similitudes avec le casting d'Enslaved. L'acteur Andy Serkis y est
pour commencer, le modèle motion-capture du héros, Monkey. Plus
subtil, Trip, l'héroïne à la chevelure rousse, rappelle (ne
serait-ce que par sa couleur de cheveux) Nariko, l'héroïne de l'exclu PS3. Les
comparaisons s'arrêtent toutefois là. D'une part le jeu sort sur les deux supports et d'autre part, le gameplay d'Enslaved se rapproche
davantage d'un Prince of Persia (2008) sauce beat'em all.
La
ressemblance avec le titre d'Ubisoft vaut par le fait qu'on effectue
tout un tas d'acrobaties sans jamais avoir à doser la distance ni
mesurer l'angle de notre saut. Le bon mouvement s'effectue
automatiquement dès qu'on appuie sur le bouton dans la bonne direction. L'assistance va même
au-delà puisqu'il est impossible de tomber d'une plate-forme à cause de
murs invisibles. A l'image, le rendu est spectaculaire et met en avant l'agilité
de Monkey. Manette en mains, on ne ressent aucune fierté à réussir tout
cela mais nos nerfs en sortent plus reposés. Le challenge du joueur se
situe davantage dans les combats. Armé d'un bâton, notre héros enchaîne
les coups au corps à corps et lance des projectiles de plasma pour
toucher à distance. Pour une mise en scène élaborée, il dispose aussi de finished ravageurs. Ces derniers interviennent soit pour notifier
l'élimination du dernier ennemi présent dans une zone, soit sous forme "d'exécution", sur des adversaires présentant un disfonctionnement, afin d'en tirer quelconque
avantage matériel. On pourra par exemple arracher la mitrailleuse de l'un ou
se servir d'un autre comme bombe à retardement. Les possibilités sont au
final assez peu variées mais le système fonctionne et se montre d'emblée
efficace.
L'histoire est plus surprenante
dans le sens où rien n'est expliqué au joueur qui découvre tout en même temps que les personnages. Le jeu s'ouvre ainsi sur
l'explosion spectaculaire d'un vaisseau transportant un grand nombre
d'êtres humains enfermés dans des capsules. Monkey parvient à s'en échapper
et fait la connaissance de Trip qui, pour s'assurer qu'il la protégera
dans son périple, lui place une couronne d'esclave. Celle-ci ayant pour
effet de lier le sort de Monkey à celui de Trip, le costaud se voit
obligé d'obéir à la belle qui de toute façon, à inclus un système qui
l'empêche de trop s'éloigner sous peine d'en subir les
conséquences. Pas terrible comme façon de faire connaissance, mais
efficace comme le prouvera la suite de leurs aventures communes.
Pour le reste de l'histoire (signée Alex Garland, à qui on doit au cinéma La Plage ou 28 jours plus tard), on ne sait rien. Pourquoi
étaient-ils à bord de ce vaisseau, pourquoi tous nos ennemis sont des
robots, pourquoi New-York est-il ravagé et emprunt d'une nature
verdoyante ? Autant de questions auxquelles on aura (en partie) les
réponses en toute fin d'aventure.
Si cette dernière se veut parfaitement racontée grâce à d'excellents
personnages et des dialogues savoureux, elle est aussi rythmée qu'agréable.
Non seulement on ne s'ennuie jamais, mais le système de progression se
montre en plus simple et accrocheur. Dans chaque chapitre (14 au total),
Monkey peut ramasser des Tech-orbes, petites boules de couleur orange
qui permettront à Trip d'améliorer nos compétences : santé, bouclier,
bâton, combat. De quoi rendre plus résistant, plus fort et plus rapide.
L'interaction avec la jolie rousse ne s'arrête pas là. Pour traverser
certains passages hautement gardés, la belle et la bête devront chacun
leur tour savoir faire diversion pour permettre à l'autre d'avancer. Une interface permet
ainsi d'ordonner à Trip de nous rejoindre, d'attirer l'attention ou
d'actionner un mécanisme quand l'occasion se présente. Parfois, il faut
aussi lui tendre la main rapidement tandis qu'elle se retrouve suspendue
les pieds dans le vide. Une entraide qui rappelle Ico mais aussi et
encore, le Prince of Persia en cel-shading.
Au rayon référence, on n'oubliera pas non plus de parler de celle, plus
discrète, du mythe de Son Goku. Non seulement Monkey porte un nom assez
équivoque et se défend avec un bâton rouge, mais il utilise
lorsque nécessaire, un nuage flottant qui a ici des airs d'overboard
façon Retour vers le Futur 2.
Un cocktail surprenant mais au final savoureux et rafraîchissant. Paradoxal pour un titre aux inspirations multiples, mais c'est là le tour de force de Ninja Theory qui confirme ici son savoir faire avant de s'atteler au reboot de la saga Devil may Cry.
GAMELYMETRE
82%
REALISATION
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16/20
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Très colorés et souvent vertigineux, les graphismes montrent leurs limites à travers la végétation. Au contact de Monkey, certaines petites plantes font parfois figure de murs invisibles ou se laissent transpercer comme si elles n'étaient pas là.
L'animation et la mise en scène sont en revanche de très bonne facture et nos personnages joliment détaillés.
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IMMERSION
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16/20
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L'univers (trop) mystérieux se dévoile assez peu mais s'avère captivant face aux interrogations des héros. La relation de ces derniers est habilement travaillée et l'arrivée d'un troisième larron dans le dernier tiers de l'histoire développe encore plus la complexité des sentiments des uns et des autres. Entre espoir et désespoir, l'humour apporte une pointe de légèreté tandis que les musiques accompagnent l'action comme il se doit.
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PROGRESSION
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16/20
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Une mise en bouche spectaculaire et un rythme qui ne faiblit jamais jusqu'à la fin. Si la progression est linéaire au possible, les situations s'avèrent assez variées pour relancer l'intérêt régulièrement et au final, on ne voit pas les 12 heures de jeu passer. Une durée de vie parfaitement adaptée au gameplay et son histoire, qui permet de recommencer au niveau de difficulté supérieur sans rechigner. On peut aussi pour pourquoi pas, partir à la recherche de l'ensemble des Tech-orbes et des masques (projetant d'étranges visions).
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MANIABILITE
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17/20
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Les combats sont simples, l'interface des interactions clair et la partie plate-forme réduite à une simple pression du bouton quand on est dans la bonne direction. Choisir celle-ci est parfois le plus difficile à cause de certains angles de caméra. Mais de ce fait, on ne perd pas en tombant dans le vide, on fait en général un saut en arrière. Une simple perte de temps en découle donc.
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FUN
&
GAMEPLAY
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16/20
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Proposant
un ensemble de gameplay qui se lie bien (combat, shoot, plate-forme et
glisse - sur le nuage - ), le titre de Ninja Theory est un très bon
divertissement. Agréable de bout en bout, Enslaved est parfois frustrant quand il nous empêche de retourner en arrière suite à un enchaînement de sauts scriptés et sa grande linéarité. Se sentir à ce point assisté peut aussi être dérangeant pour les puristes même si les plus nerveux s'en réjouiront.
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PLUS LOIN
DLC : PIGSY'S PERFECT 10
Pour 800 MS Points, ce DLC permet de jouer Pigsy et de découvrir un gameplay forcément différent au regard de la différence de gabarit avec Monkey. Discrétion et sniper sont ici nos meilleurs alliés pour une campagne plus longue que ce à quoi on pouvait s'attendre et une ambiance toujours agréable, notamment grâce au petit Truffles. La difficulté est aussi rendez-vous mais c'est le prix à payer pour en apprendre un peu plus sur l'histoire.
(Screenshots éditeur)
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