Editeur : Sony CE
Développeur : Sony Santa Monica Studio
Genre : Action / Plates-formes
Joueur(s) : 1
Langage : Français (textes et voix)
Difficulté : Moyenne
Durée de vie : 15h environ
Date de sortie : 17 Mars 2010
Terminé par le testeur : Oui
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Dieu de l'action / plates-formes sur PS2, Kratos débarque sur PS3 avec la rage de vaincre qu'on lui connaît.
La vengeance de la revanche
On avait laissé le fantôme de Sparte très remonté, gravissant le Mont
Olympe avec l'aide des titans pour aller détrôner Zeus. God of War III
reprend exactement là où on s'était arrêté. Le spectacle est d'emblé
grandiose, les titans tombent comme des mouches autour de nous et le
gigantisme de ces derniers est parfaitement rendu. Poséidon s'en mêle
ensuite, endossant pour l'occasion le rôle du boss spectaculaire de
l'intro (après l'hydre et le colosse de Rhodes). Le feu d'artifice a
beau être étincelant, la claque est moins importante que les fois
précédentes. La PS3 donne certes tout ce qu'elle a, mais en tant que
petits veinards, nous sommes désormais habitués à ce que God of War nous en mette
plein la vue.
La qualité graphique de cet opus est quoi qu'on en dise sacrément
élevée. Les décors font toujours dans la démesure et le niveau de
détails est ahurissant. Les ennemis n'ont jamais été aussi bien
représentés. Chaque partie de leur corps est parfaitement dessinée et on
voit même les vapeurs de respiration pour certains comme le Minotaure.
Fidèle à la tradition de la série concernant les exigences de réalisation, ce
troisième épisode ne l'est pas moins côté gameplay. On retrouve ici les
habituels orbes rouges, vertes, bleus et jaunes. Pour augmenter nos
capacités, il nous faut toujours ramasser des yeux de Gorgones, plumes
de Phénix et autres cornes du Minotaure. Côté pouvoirs, c'est dorénavant
une habitude mais Kratos commence l'aventure avec ceux qui l'avaient
acquis précédemment. Logique me direz-vous puisque les deux volets
se suivent, mais pas toujours évident dans le monde des jeux vidéo. Ainsi, pas
besoin de chercher les ailes d'Icare par exemple, elles sont toujours
là. On acquiert en revanche assez vite de nouvelles capacités comme le Trident de Poséidon qui permet de respirer sous l'eau. Si l'on troque rapidement nos lames de l'Olympe contre celles de l'Exil, on se réjouira d'obtenir de
nouvelles armes comme l'arc d'Apollon, les griffes d'Hadès ou le ceste
de Némée (un gant surpuissant). Un arsenal qu'on se constitue en faisant
tomber les Dieux de l'Olympe les uns après les autres puisque le chemin
qui mène à Zeus est plus long que ce qu'on imagine au départ.
On apprécie au passage, et comme d'habitude, la volonté de coller
toujours plus à la mythologie grecque en faisant intervenir un maximum
de personnages. Les fans de Saint Seiya seront en terrain connu quand ils
entendront parler de Rhadamanthe, Eaque et Minos dans le monde d'Hadès.
Des noms comme Hercule, Hélios et Hermès interviennent aussi de façon
très remarquée. Le caractère prêté à Hermès en surprendra ainsi plus d'un même si ce dernier finira par servir de lampe torche. On peut d'ailleurs s'interroger sur la légitimité de la barbarie extrême de Kratos. On pourra toujours dire que notre spartiate n'est pas là pour faire des cadeaux
puisque personne ne lui en fait. La rencontre et la relation avec
Héphaïstos le forgeron étant sans doute le meilleur exemple de cet
univers où chacun est guidé par ses tourments. A ce propos, les
personnages déjà croisés dans les deux premiers God of War sont
nombreux à intervenir ici et on apprécie de voir leur relation avec Kratos évoluer.
En parlant de relation, que les coquins se rassurent, il est plus que
jamais possible de jouer du bassin lors d'une rencontre torride avec
Aphrodite. Bien sûr, la caméra se focalise sur autre
chose (non moins charmant) et tout se passe en QTE. Des QTE qui dans les
phases de jeu classiques, ont évolué puisqu'ils s'affichent désormais
dans un coin de l'écran relatif à la position des boutons sur la
manette. Comprenez par là que carré apparaît à gauche, triangle en haut,
rond à droite et croix en bas. Il fallait y penser et cela fonctionne
parfaitement.
Pour aller plus loin, tout ou presque fonctionne dans God of War III.
Réalisation à tomber, histoire prenante, action soutenue, bestiaire varié et gameplay
rodé forment un ensemble solide. La série confirme que la recette
sur laquelle elle repose est exquise, quand bien même ses inspirations
vidéoludiques sont au départ multiples (voir God of War). En bref, hormis une exécution du
double-saut dont la précision est à revoir, il est difficile de prendre
ce titre à défaut.
Pourtant, ce troisième opus ne laisse pas un
souvenir aussi impérissable que ses deux grands frères. Le combat final a
beau être interminable, il est moins marquant que le duel de géants
nous opposant à Arès. La conclusion de l'histoire n'est pas non plus
très limpide en termes de lecture. Dans la dernière ligne droite, les
multiples visions de Kratos cassent le rythme et les rebondissements qui
en découlent sont peu crédibles. En fait, il semble qu'à vouloir en
faire trop, God of War III perd parfois de son excellence, comme en
témoigne cette violence toujours exacerbée et quelque peu gratuite, ou
encore ce scénario qui étire son fil rouge au risque de le casser. Si
l'univers auquel le jeu se réfère recèle d'histoire à raconter, la
vengeance de Kratos ne méritait peut-être pas de s'étaler sur une
trilogie. Véritable exemple des qualités requises par un blockbuster, cette conclusion indique que la série arrive à une
étape importante de son développement. Pour franchir un nouveau pallier
si quatrième épisode il y a, il faudra veiller à renouveler une histoire
qui s'essouffle et un gameplay qui se repose trop sur ses acquis
empruntés à d'autres. Un avis que seuls ceux qui ont joué à God of War
depuis le début pourront partager. Car quiconque découvre ici cette
formidable saga ne peut être qu'emballé par un tel spectacle.
GAMELYMETRE
82%
REALISATION
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18/20
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Un
niveau de détails ahurissant, des personnages de tailles gigantesques
et un sentiment que tout cela vit réellement dans notre écran grâce à
une mise en scène toujours aussi épique. En étant attentif, on discerne certains décors un cran en dessous du niveau PS3, les développeurs jouant parfois avec le level-design pour masquer quelques imperfections. Encore que même les imperfections de God of War III offrent une qualité graphique élevée.
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IMMERSION
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16/20
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Kratos
a toujours la haine, Zeus lui en veut toujours autant et tous les
autres protagonistes ont une bonne raison de se battre et de se
défendre. Si on aurait toutefois aimé que le fond de l'histoire se
développe davantage, l'ensemble est plutôt cohérent (malgré quelques écarts) et reste marqué par une ambiance unique.
Le doublage est de grande qualité (même si le doubleur de Kratos semble
en faire dorénavant trop pour traduire la haine à son personnage) et les
musiques sont juste efficaces.
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PROGRESSION
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16/20
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Cela
commence très fort et comme le veut la coutume de la série, ça ne se
calme quasiment jamais. Quelques bonnes vieilles énigmes viennent casser
le rythme de l'aventure. Parfois avec brio, parfois avec maladresse. La
variété de l'action est au rendez-vous grâce à une utilisation
réfléchie des objets et pouvoirs mais certains auront l'impression de jouer au même jeu depuis 4 ans.
Pas loin de quinze heures pour en
venir à bout selon votre niveau en mode normal.
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MANIABILITE
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16/20
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Enchaîner
les combos pour trancher nos ennemis se fait toujours avec une grande
facilité et l'interface du menu est toujours la même, donc très simple
d'utilisation. On pestera en revanche contre le timing du double saut
qui nous joue des tours à de nombreuses reprises.
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FUN
&
GAMEPLAY
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16/20
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God
of War III appartient à la famille des grands jeux et procure un fun conséquent. Spectaculaire et souvent inventif dans
ses mises en situation, il surprend toutefois moins que ses aînés et ne
s'est toujours pas débarrassé de ses casses-têtes sans intérêt si ce n'est rallonger la durée de vie. Ce troisième opus a finalement le défaut de ses qualités à
savoir qu'il ressemble trop à un God of War en plus beau.
Sur la balance rassurez-vous, c'est bien du côté des qualités que cela penche le plus.
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(Screenshots éditeur)
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