Editeur : Microsoft Games
Développeur : Chair Entertainment / Epic Games
Genre : Action / Plates-formes
Difficulté : Moyenne
Joueur(s) : 1
Langage : Français (voix/textes)
Date de sortie : 19 Août 2009
Terminé par le testeur : Oui
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Le XBLA aime nous rappeler les sensations des jeux d'antan et il le fait bien.
Samus sort de ce corps !
Grosse production au pays des "petits jeux", Shadow Complex
avait impressionné son monde lors de sa présentation à l'E3 2009. Avec
des graphismes bien au dessus de ce qu'on avait vu jusqu'ici sur la
plate-forme de téléchargement de Microsoft et une profondeur de
champs utilisant en 2.5D (le jeu est réalisé en 3D mais proposé dans une
lecture 2D en vue de côté), il se démarquait clairement de la
concurrence. Son univers militaire renvoyant à Metal Gear et son background adapté du roman "Empire" de l'écrivain Orson Scott Card en faisait de plus un titre mature.
Outre le fait que l'auteur américain en question semble avoir des
positions très discutables sur des sujets sensibles comme
l'homosexualité (des associations de gamers ont ainsi appelé au boycott
de Shadow Complex), le titre de Chair Entertainment se montre à la hauteur des attentes placés en lui et les dépasse.
Car si l'habillage est effectivement des plus appréciables, il n'est
rien à côté du gameplay, directement inspiré des meilleurs titres du
genre tel que Super Metroid et Castlevania Symphony of the Night.
Cette comparaison, étayée par le directeur créatif du jeu, Donald
Mustard, est loin d'être usurpée et ne tarde pas à se révéler manette en
main.
Parti faire de l'escalade avec Claire, sa compagne, Jason Flemming
voit sa journée basculer quand sa partenaire se trouve retenue
prisonnière par des terroristes après avoir découvert
"malencontreusement", leur base secrète. N'écoutant que son courage,
notre héros cherche à la libérer laissant le joueur enchaîner quelques
sauts de plates-formes et échanger des coups de feu avec les vilains du
coin. De quoi prendre la mesure du moteur physique exceptionnel et de la
profondeur de champ demandant de viser l'arrière plan pour en dégommer
certains : la fameuse 2.5D.
A part ça, rien de très spécial jusque là, si ce n'est qu'avec notre
torche, on constate que certaines parois apparaissent de couleur jaune,
rouge, verte ou bleue. Ces nuances sont des codes correspondant à des
habiletés que l'on acquiert plus tard dans l'aventure. Utilisation de
grenades, lance-missiles, hyper rapidité et double saut sont
quelques-unes des actions nous permettant de franchir ces obstacles. Si
cela ne vous rappelle pas les codes de progression de Metroïd, alors sans doute n'avez-vous jamais dirigé Samus Aran !
La nage est aussi possible (en apnée tout d'abord, puis de façon
illimitée) tout comme le combat au corps à corps, plus discret que
n'importe quelle des cinq armes ramassées durant le périple. Si on
ramasse ces dernières de façon scénarisée en battant un boss par
exemple, les améliorations de notre barre de vie et du maximum de
munitions demandent une recherche minutieuse. Pour nous aider, le plan
des zones visitées (ou à visiter quand on les télécharge sur certains
terminaux ennemis) est d'une aide précieuse. Codes couleurs,
indications des points de sauvegarde, situation probable des objets... la carte renvoie elle aussi aux deux références citées plus haut et se veut un outil indispensable. Ajoutez à cela la possibilité de sauter
de paroi en paroi avec une précision diabolique pour atteindre des sommets insoupçonnés et vous vous retrouvez
avec le jeu rêvé pour tous les nostalgiques du genre.
Avec sa maniabilité peut-être supérieure à ses inspirateurs et une
histoire qui ma foi, n'a rien d'exceptionnel mais se prête parfaitement à
l'exercice, il ne faut pas longtemps pour devenir complètement addict à
Shadow Complex. On prend ainsi un pied que l'on aimerait
interminable mais qui ne dure que 6 heures (3-4 heures de plus pour faire la carte à 100%) dans sa trame principale. Une
trame qui avouons-le, offre un dénouement un brin baclée, presque trop
rapide. Mais qu'importe, le plaisir est ailleurs et ce, même si certains passages de plates-formes ne laissent aucun droit à l'erreur. Rassurez-vous, rien qui ne paraisse jamais impossible mais vers la fin, il sera courant de devoir mixer l'utilisation de plusieurs de nos capacités pour une combinaison du genre : turbo, grappin, double-saut, grappin. Le tout en moins d'une seconde au dessus de lasers mortels au moindre contact.
Dans la même veine, précisons que le jeu propose un mode "Entraînement" offrant 21 défis dont la difficulté dépasse allègrement ce que peut proposer la campagne principale. Le miracle est que là où le commun des joueurs serait en droit de s'énerver devant la difficulté de certains niveaux, la magie et le confort de jeu de Shadow Complex font qu'on persiste calmement jusqu'à y arriver.
Un véritable tour de force qui prouvent qu'Epic Games et Chair Entertainment imposent ici une nouvelle référence absolue. Ne reste plus qu'à espérer une suite restant fidèle à ce gameplay qui n'a pas pris une
ride en 20 ans.
GAMELYMETRE
88%
REALISATION
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18/20
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Beau,
fluide, alternant à merveille ses décors naturels aux couloirs froids
de la base de la Restauration (nom du mouvement terroriste), Shadow
Complex maîtrise son esthétique de bout en bout. Seuls les visages
auraient gagné à être plus soignés pour les plans serrés des
cinématiques.
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IMMERSION
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16/20
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Un
background cohérent, un doublage réussi et des personnages attachants
rattrapent une histoire qui aurait pu être plus détaillée de manière à
apporter plus d'éléments... surtout pour l'adaptation d'un roman.
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PROGRESSION
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17/20
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Une
durée de vie conforme à la moyenne du XBLA et une difficulté variable
sur trois (+1) niveaux répondent aux attentes de base. Le plaisir est
tel qu'on n'aurait pas rechigné contre une campagne un peu plus longue.
Le traitement de l'évolution de notre personnage et le rythme d'action frôlent en revanche l'exemplarité vidéoludique.
Le mode "Entraînement" ajoute une bonne dose de challenge pour prolonger l'expérience.
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MANIABILITE
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18/20
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Les
sauts, les déplacements et l'utilisation des différentes capacités sont
un modèle de simplicité et de précision. A peine pourrait-on reprocher
une visée un peu laborieuse sur certains arrières-plans.
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FUN
&
GAMEPLAY
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19/20
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En
s'inspirant de deux des meilleures recettes jamais mises au point dans
l'ère du jeu 2D, Shadow Complex s'impose comme un pur moment de bonheur.
Réussissant le tour de force de l'adapter aux standards d'aujourd'hui
et de la rendre ainsi plus souple, il sera un terrible instrument de
mesure pour les prochains titres du genre à venir.
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(Screenshots éditeur)
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