Editeur : Sony
Développeur : Ninja Theory
Genre : Action / Beat'em all
Joueur(s) : 1
Langage : Français (textes et voix)
Difficulté : Moyenne (3 niveaux)
Durée de vie : Environ 10h
Date de sortie : 19 Septembre 2007
Terminé par le testeur : Oui
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Ayant fait beaucoup de bruit avant sa sortie, Heanvenly Sword arrive sur PS3 avec l'étiquette d'un killer'ap. Mais a-t-il les épaules assez larges pour s'en montrer digne ?
Une vaste comédie
Lara Croft était
jusqu'ici une des rares héroïnes de caractère dans l'univers des jeux
vidéo mais elle a maintenant une sérieuse concurrente en la personne de
Nariko. Peu farouche et en conflit avec son paternel, cette jolie rousse
légèrement vêtue est la fille de Shen, chef du clan éponyme censé veiller
sur une arme sacrée nommée Heavenly Sword. Cette lame divine, forgée des
siècles auparavant, s'accompagne d'une prophétie annonçant une bataille
pour la survie de l'humanité entre le bien et le mal. Notre héroïne est
peut-être celle qui sera chargée de brandir l'épée pour repousser l'être
maléfique qui la convoite : le Roi
Bohan.
S'il y a un point sur lequel Sony a communiqué pendant le
développement de ce titre, c'est bien sur le soin particulier apporté à
la dramaturge de l'histoire grâce à l'implication, en tant qu'acteur
mais aussi directeur dramatique, de l'acteur Andy Serkis (Gollum, King
Kong... c'est lui). Un
travail qui se ressent dès les premières apparitions de Bohan, roi
dérangé et dérangeant, joué par l'acteur britannique. Attitudes
vicieuses, troubles obsessionnels compulsifs, hygiène discutable et
égoïste notoire, il serait un des vilains les plus marquants de ces
dernières années sur console s'il avait bénéficié d'un background plus détaillé. Chacun de ces monologues est un régal
d'interprétation qui nous fait le détester un peu plus chaque fois. Il
en va de même pour les deux mercenaires travaillant pour lui ainsi que son pauvre fils illégitime qu'il ne cesse de rabaisser.
Avec une réalisation de haute volée pour
les visages, le jeu des acteurs est ici traduit comme jamais, mettant
en avant des personnages faisant transparaître des expressions et des personnalités matures.
Certaines phrases de Bohan ont ainsi une connotation sexuelle clairement
marquée.
Ce quatuor infernal est donc l'élément qui fait que l'on ne décroche pas de cette aventure
après un départ des plus mous. En effet, les premières scènes nous
présentent des personnages au profil déjà vus et revus comme Shen le gentil papa tout
droit sortie du dessin animé Mulan ou encore Kaï, la meilleure amie chichipanpan de Nariko.
Heureusement, notre héroïne possède elle une haine poignante qui la
démarque de son clan et permet aux gentils de s'en sortir avec les
honneurs côté prestance. Un caractère qui par moments, rappelle celui
du héros de God of War.
Godess of War
Oui, Nariko n'a presque rien à envier à Kratos. Elle n'hésite pas
à s'en prendre ouvertement aux croyances de son clan et se bat comme le
spartiate. De ce fait, elle ratisse large avec ses coups latéraux et
envoie valser haut en frappant à la verticale. Elle enchaîne aussi les
combos et ne se contente jamais d'affronter un seul adversaire. Non, elle préfère les combattre par groupe de quatre, cinq, six ou
plus. Le premier niveau est d'ailleurs une bataille opposant notre
héroïne à des centaines de soldats ennemis. Une situation que l'on
retrouve plus d'une fois au fil de la progression. Peut-être un peu trop
d'ailleurs. Ce n'est pas tant la fréquence des combats qui s'avère
répétitive mais certains affrontements trop longs. La progression a de
bien qu'elle se découpe en six chapitres eux-mêmes découpés en plusieurs
niveaux très courts, s'apparentant à des scènes. De quoi rythmer notre avancée si certaines scènes de combats nétaient pas
interminables. Enchaîner une, puis deux, puis trois voire quatre
fois d'affilée une même vague ennemie devient éreintant.
Certes, faire tournoyer Heavenly Sword pour faire voler nos
assaillants en éclat est un divertissement intéressant mais l'exercice lasse au
bout d'un moment et ce, malgré une palette d'enchaînements respectable. Pour
varier les plaisirs, on s'en remet donc aux coups spéciaux qui se
déclenchent sur trois niveaux différents grâce à une jauge se remplissant à chaque ennemi vaincu.
Et puis il y a aussi et surtout les phases de tirs en vue subjective. Ces
passages interviennent quand Nariko prend les commandes d'un canon
redoutable ou lorsque le joueur doit jouer Kaï dans des niveaux
intermédiaires. C'est d'ailleurs avec cette dernière que l'on fait
connaissance avec le procédé. En restant appuyer sur le bouton tir après
avoir utiliser son arc à flèches, on peut diriger la flèche à l'aide du
Sixaxis pour atteindre précisément notre cible... ou pas. Les
premiers essais sont en effet peu concluants et la flèche termine
régulièrement sa course dans les choux. Comprendre le dosage et la physique de la chose prend un peu de temps mais heureusement, on finit par s'y faire. On finit même par s'amuser du concept. Le niveau demandant de protéger Shen de ses assaillants s'impose ainsi
comme l'un des plus funs du jeu. Un procédé qui apporte donc un plus au final ainsi qu' une dose de
spectacle supplémentaire dans un titre à la mise en scène soignée.
Comme
dans God of War, les combats contre les boss se concluent par des QTE
afin de "finir" l'adversaire de belle manière. Il en va de même en plein
combat pour faire avorter certains enchaînements qui pourraient être
néfastes à notre barre de vie. Cela n'empêchera pas tout le temps cette
dernière de se vider complètement de temps à autre au regard de quelques
passages délicats mais les niveaux étant très courts ou parsemés de
point de contrôle, on ne parlera pas de jeu difficile.
En
revanche, le terme linéaire colle parfaitement à une progression dictée
sur des rails ou plutôt par des murs invisibles empêchant toute
initiative ou erreur. Se déplaçant régulièrement sur des hauteurs
vertigineuses, Nariko ne tombe jamais dans le vide, sauf conséquence d'un échec dans un
QTE. A propos de chute, il est étonnant de devoir faire sans bouton saut. Une faculté qui aurait sans doute permis de varier un peu plus nos attaques. Le
choix des caméras fixes ou presque (on peut voir un peu à gauche ou un
peu à droite en restant appuyer sur les gâchettes) est lui aussi
discutable car en plus de nous jouer des tours, il nous empêche
d'apprécier à notre guise les décors fabuleux.
Autant de
petits détails qui n'empêchent pas Heavenly Sword de nous faire passer
un bon moment mais qui prive le titre d'un statut supérieur.
Il n'en
demeure pas moins que grâce à son histoire parfaitement interprétée et
racontée, le jeu de Ninja Theory vaut assurément le détour en tant
qu'exclusivité PS3.
GAMELYMETRE
79%
REALISATION
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17/20
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Les
premiers niveaux sont étonnement banales et font penser à de
la PS2 par endroits. On découvre ensuite des décors fabuleux bénéficiant
d'une touche artistique réfléchie. Le plus impressionnant reste toutefois
les personnages criants de vérité.
De très rares baisses de
frame-rate à signaler ainsi que des temps de chargement horriblement
longs entre deux niveaux ou à chaque reload après un échec.
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IMMERSION
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17/20
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L'histoire
en elle même n'a rien d'exceptionnelle mais on est conquis par le jeu
des acteurs qui donne à lui seul l'envie d'avancer dans la partie pour
voir comment évoluent les tourments des uns et des autres.
Les
musiques sont de bonne qualité et le doublage français
parfaitement dans le ton des interprètes, sauf pour Shen et Kai,
décidemment mal lotis.
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PROGRESSION
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14/20
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10
heures pour en faire le tour mais la possibilité d'y revenir pour finir
chacun des 47 niveaux avec la meilleur note (il y a quatre rangs) pour
débloquer des éléments bonus comme des chapitres du prologue en
animation. En résumé, peu d'intérêt à y revenir.
Difficulté appréciable et rythme
de jeu entaché de quelques séries de combats interminables et une aventure qui tarde à emballer le joueur.
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MANIABILITE
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15/20
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On
peut enchaîner les combos en bourrinant ou en se la jouant technique
pour plus de spectacle. En revanche, les phases de tirs au Sixaxis
manquent de précisions et demandent un temps d'adaptation important.
On pestera aussi, ou peut-être pas pour certains, contre la garde qui se
fait en appuyant sur... aucun bouton. Nariko doit en effet être immobile pour
parer un coup. Plutôt moyen pour la jouer à l'instinct.
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FUN
&
GAMEPLAY
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16/20
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Malgré
un début d'aventure qui tarde à emballer, Heavenly Sword convainc par
ses personnages maléfiques avant de se montrer très agréable à
parcourir. Une expérience qui vaut le détour et offre une alternative
intéressante aux amoureux de God of War.
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(Screenshots éditeur)
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