Accueil arrow Développeurs arrow Les créateurs arrow YU SUZUKI ----- (Shenmue, Virtua Fighter)
YU SUZUKI ----- (Shenmue, Virtua Fighter)
Écrit par Latin Cygnus   

Nationalité : Japonaisyu_suzuki.jpg
Date de naissance : 10 Juin 1958 à Kamaishi (Iwate)
Fonction : Game Designer
Parcours : Sega ( depuis 1983)

Oeuvres majeures en tant que réalisateur  :

Champion Boxing - 1984
Hang On - 1985
Out Run - 1985
Space Harrier - 1985
Enduro Racer - 1986
After Burner - 1987
Virtua Racing - 1992
Virtua Fighter - 1993
Daytona USA - 1993
Ferrari 355 - 1999
Shenmue - 1999

Particularités :
- Il possède une Ferrari 355.
- Il a fait Space Harrier en s'inspirant en partie du film "L'histoire sans fin".


BIOGRAPHIE

Yu Suzuki
est une des figures les plus importantes de l'histoire contemporaine des jeux vidéo. Il est en effet à l'origine de nombreux concepts ayant révolutionné à plusieurs reprises des genres comme les jeux de course, les shoot'em up ou les jeux de combat. Sévissant principalement en arcade, il s'est fait un nom avec des classiques aussi légendaires que Out Run et After Burner avant de poser quelques années après, les bases des jeux 3D dans le domaine de la course avec Virtua Racing et de la baston avec Virtua Fighter.


Chez  Sega, il a longtemps été la figure de proue du studio AM-2 avec lequel il a participé à chaque épisode des séries à son actif en endossant le rôle de réalisateur ou de producteur. Un studio qu'il a quitté en 2003 pour en créer un nouveau, Digital Rex, qui ne sortira finalement aucun titre.  "Quand Sega AM2 a fait l'acquisition du studio CRI, la structure était devenue très grande. Il m'était alors difficile de faire les jeux que je voulais faire au sein d'une équipe d'une telle taille. C'est pourquoi nous en avons créé une autre plus modeste : Digital Rex" précisait-il dans une interview accordée au site 1up.com fin 2010.

Son rôle est ensuite devenu assez flou au sein de la firme japonaise. A tel point que le président de Sega of America, Simon Jeffery, annonçait son départ en 2008. Sauf que dans la foulée, Sega (Japon) précisait qu'il était dorénavant à la tête du studio AM+ en charge du jeu d'arcade Sega Race TV. En 2011, on ne sait toujours pas ce qu'il en est exactement si ce n'est qu'après avoir passé quelques années en Chine, il est dorénavant basé à Tokyo où il travaille pour YSnet, une structure indépendante, chapottée par... Sega.


Quoi qu'il en soit, le nom de Yu Suzuki restera associé à jamais à son oeuvre majeure :
Shenmue. Cette série mythique née sur Dreamcast offrait pour la première fois une liberté totale dans un monde virtuel réaliste, bien avant que GTA III et d'autres n'emboîtent le pas.  Qualifiant son jeu d'un nouveau genre qu'il a baptisé FREE (Full Reactive Eyes Entertainment), Yu Suzuki a aussi créé avec  Shenmue les QTE (Quick Time Event) tels qu'on les connaît aujourd'hui. Le principe existait depuis longtemps avec le jeu Dragon's Lair mais le développeur japonais l'a remis au goût du jour et lui a donné un nom qu'on utilise toujours.

La grande particularité de Shenmue, que l'on peut qualifier d'oeuvre intimiste, est que cette saga reste inachevée 10 ans après la sortie du deuxième épisode. Depuis des années, les gamers attendent avec impatience l'éventuelle sortie médiatique de ce passionnée de course plutôt discret qui annoncerait le titre que tout le monde attend depuis 2001 : Shenmue 3.

Toujours dans l'interview citée plus haut, il lâchait un encourageant "le concept Shenmue 3 existe déjà" tout en laissant sous-entendre un peu plus loin que Sega avait encore en travers de la gorge l'échec commercial des deux premiers volets. Shenmue est en effet classé deuxième production la plus chère de l'histoire depuis que GTA IV lui a volé la première place en 2008. Sauf que là Niko Bellic a rapporté beaucoup d'argent à Take Two, les aventures de Ryo Hazuki ont créé un gouffre financier chez Sega.

En attendant, le génie a refait parlé de lui en 2010 avec l'annonce de Shenmue City développé par YSnet. Destiné à prendre forme sur un réseau social de Yahoo et sur téléphones portables, ce jeu n'aura pas de lien avec l'histoire de Ryo Hazuki mais en reprendra l'univers. Il faut aussi noter que certaines bases du jeu ont des similitudes avec Shenmue Online (sur lequel il travaillait en Chine), un projet de MMO avorté quelques années auparavant.

L'ensemble des joueurs reste toutefois déçu de voir que personne ne semble décidé à investir dans un troisième épisode. Sega a toujours mis en avant le risque financier trop important mais au regard de ce qu'il est possible de faire aujourd'hui, on y croit moyen.

C'est d'ailleurs ce que laissait entendre Suzuki San aux journalistes de 1up.com.

"Quand on voit les jeux d'aujourd'hui comme Yakuza, il est clair que faire un Shenmue serait beaucoup moins compliqué qu'avant. Al l'époque, j'avais dû convaincre et expliquer clairement à mes équipes ce que je souhaitais faire. Aujourd'hui il me suffirait de dire " Allez faisons un jeu à monde ouvert." Nous utiliserions peut-être l'Unreal Engine ou quelque chose dans le genre. Sur Dreamcast, nous avions dû tout créer, tout programmer, puisque le concept n'existait pas."

Motivé à terminer un jour ce qu'il a commencé, l'homme est prêt à se montrer infidèle aux couleurs qu'il a jusqu'ici porté. Quand on lui demande s'il accepterait de développer Shenmue III pour une compagnie occidentale qui lui en offrirait les moyens, il n'use pas de la langue de bois.

"Cela dépendrait des termes de négociations mais si une compagnie nous offrait la garantie de pouvoir faire tout ce que nous voulons,  peu importe la localisation du studio. Je suis prêt à emmener ma famille aux States s'il le faut."

Ces mots trahissent néanmoins une cassure entre le game-designer et la compagnie pour laquelle il a toujours travaillé. Le créateur de Out Run affirme à demis mots ne pas avoir apprécié les circonstances dans lesquelles s'est déroulée la fusion avec Sammy. Le virage entrepris par la firme japonaise à la fin de la Dreamcast ne semble pas non plus étranger à cet éloignement.

"Quand vous regardez ce que faisait Sega quand il était constructeur et que vous voyez ce qu'il fait depuis qu'il ne l'est plus, vous vous rendez compte que ses productions étaient beaucoup plus attractives avant."


Dans un autre registre, on sent aussi une certaine frustration de voir d'autres sociétés profiter des concepts auxquels il a donné vie, en partie à cause du fait que Sega n'a pas su soutenir ces derniers sur le moyen et long terme.

"Je pense avoir été l'un des premiers développeurs à créer un jeu musical. Il s'appelait Namie Amuro's Digital Dance Mix sur Saturn. J'étais persuadé que les jeux de Dance pouvait remporter un franc succès et Konami a copié le concept dans la foulée. Il s'est passé la même chose pour Shenmue quand des compagnies comme Take Two (GTA) ou autres ont su reprendre la formule du jeu à monde ouvert pour faire d'importants bénéfices."


Pour terminer, son avis sur un éventuel cross-over entre Virtua Fighter et Tekken en dit long sur sa conception du métier.

"A mon avis, lorsque vous commencez à mélanger deux choses qui existent déjà c'est que vous n'avez plus d'idée et que le mix est votre seule alternative. Je n'y suis donc pas favorable et préfère travailler sur de nouvelles idées."


Interview complète (en anglais) de Yu Suzuki sur 1up.com ICI .

 
Advertisement
Advertisement
Free Joomla Templates