Editeur : Ubisoft
Développeur : Free Radical Design
Genre : FPS
Joueur(s) : 1 à 4 (coop) / 24 max. online
Langage : Français (textes et voix)
Difficulté : Moyenne (3 niveaux)
Durée de vie : Environ 8h
Date de sortie : 23 Mai 2008
Terminé par le testeur : Oui
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Dernier jeu de Free Radical Design avant la fermeture du studio, Haze s'est retrouvé sous le feu des critiques à sa sortie. Est-il vraiment mauvais ? Oui et non...
C'est pas possible on s'est trompés d'année ?!
Ce qu'il y a de bien avec un jeu défoncé par la critique, c'est qu'on ne peut qu'être surpris. Avec Haze, FPS tellement attendu que Sony
s'en était attaché l'exclusivité, il n'y a pas de surprise qui tienne.
En tout cas pas au début. Graphismes indignes de la machine, dialogues
incohérents surjoués, multiplication de fondus au noir sur un même plan,
bugs d'affichage importants... Oui, c'est vrai, Haze est à des années lumières de ce qu'il se fait en 2008.
Le scénario lui, prend place en 2048. Dans la peau de
Shane Carpenter, récente recrue du Mantel, une organisation
militaire censée oeuvrer pour le bien de tous, on pourchasse un dictateur délicatement surnommé "l'écorcheur". Les soldats Mantel disposent d'un atout qui interpelle le joueur : le Nectar.
Ce produit que l'on s'injecte en pressant L2 décuple nos capacités
(vitesse, résistance et acuité visuelle). Il faut toutefois l'utiliser
avec modération car une trop forte dose fait perdre le contrôle de notre
avatar qui se met alors à tirer sur tout ce qui bouge.
L'idée étant
sympa, on accorde du coup une petite demi-heure au jeu histoire de
profiter un peu des bienfaits de ce petit produit magique. Et alors qu'on s'apprête à poser la manette pour ne plus jamais y
revenir, surviennent quelques évènements qui poussent à s'interroger.
Quand l'injecteur de Nectar souffre d'un petit dysfonctionnement,
notre perception des choses change et nous ouvre les yeux sur ce qui
nous entoure. Le comportement de nos camarades dérange, Shane
commence à douter puis intervient la rencontre avec l'écorcheur qui
bouleverse la progression, pour convaincre le joueur de rester encore un
peu. Grâce à cela, on a le temps de se rendre compte que certains
décors ne sont finalement pas si mal même s'ils ont davantage leur place
sur PS2 que sur PS3. Une poursuite en jeep ici, une autre en Quad là. Les
situations sont variées et l'action au rendez-vous dans un gameplay qui
se rapproche de la série Halo (sans parler du design des armures).
Miracle, Haze
est donc amusant ! Il nous surprend même, finalement, quand on
apprend qu'on peut faire le mort pour tromper l'ennemi sous l'emprise du
Nectar (même si bizarrement, la combine ne marche qu'une fois sur trois). Ce Nectar est décidemment au coeur du gameplay puisqu'il est possible de déclencher une overdose chez l'ennemi à l'aide d'une grenade. De quoi semer la zizanie au sein d'un groupe adverse si on se réfère aux excès détaillés plus haut.
Je la voulais pas cette guerre
Arsenal complet, maniabilité correcte et
quelques bonnes idées concernant le level-design finissent par nous
convaincre de rester jusqu'au bout. Surtout qu'on a finalement envie de
connaître le fin mot de cette histoire offrant une morale intéressante
sur la perception du bien et du mal dans une guerre. On en fait le tour
en huit heures, sans forcer mais surtout sans s'ennuyer, même si ça
pique un peu les yeux par endroits. Il y a en effet tout un tas
d'aberrations comme le Quad qui semble rouler sur l'eau ou la
distance des sons mal gérée. Un exemple : on entend à peine arriver un char
énorme alors qu'il est un mètre derrière nous tandis qu'on percevrait le
son du moteur bien plus fort si on l'avait dans notre champ visuel. Un peu comme si l'ouïe dépendait finalement des yeux (NDrédacteur : oui je l'ai
mauvaise car ça m'a coûté un restart).
Dans l'ensemble malgré tout, Haze parvient à divertir et il le
fait encore mieux à plusieurs. La campagne est jouable à quatre (pas pu
tester mais sûrement fun au regard du solo) et le multi en ligne offre
de très bons modes tirant parti des points forts, points faibles du Nectar.
Plus surprenant encore, on trouve facilement des joueurs à
affronter sur les serveurs près de trois ans après la sortie du jeu (oui
j'ai tenté en 2011). Comme quoi, Haze en a finalement séduit plus
d'un. Malgré une réalisation ratée certainement due aux difficultés
financières du studio qui ferma ses portes quelques mois après sa sortie (Free Radical Design a depuis été rachetée par Crytek),
Haze ne mérite pas la pire des réputations et contient quelques arguments qui peuvent valoir le détour.
GAMELYMETRE
68%
REALISATION
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08/20
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Nombreux
éléments de décors en 2D mal rendus, visages manquants de détails et
textures criardes semblent trahir un projet sans doute pensé pour la
génération précédente au départ (du moins on l'espère).
A cela, les bugs d'affichage et les plantages de calculs faisant freezer la console démontrent en revanche une finition bâclée. Au
regard du level-design, certains lieux auraient pourtant pu être très
beaux. On note aussi une surprenante manie de proposer des blancs
surexposés pour un parti pris artistique pour le moins étrange.
Enfin l'IA ennemie est inégale, tout comme celle des alliés gérés par la machine.
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IMMERSION
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14/20
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Certains
dialogues n'ont ni queue ni tête, mais la situation et les deux camps
exposés offrent une histoire qui peut accrocher. Le héros manque malgré
tout de personnalité, le doublage est surjoué et le casting des voix
surprend avec un dictateur hispanophone à l'accent asiatique prononcé.
Rien à reprocher aux musiques et aux bruitages parfaitement dans le ton.
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PROGRESSION
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16/20
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Du rythme et de la variété dans une campagne courte mais qui peut aussi se jouer à plusieurs. La difficulté est correctement
dosée et le multi est loin de faire de la simple figuration. Le plus dur
sera donc d'avoir le courage de passer la première heure de jeu pour
accrocher.
La campagne ne fait que 8 heures mais elle n'aurait pas forcément gagné à s'étendre en longueur vu les carences du titre.
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MANIABILITE
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16/20
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La
précision des tirs et déplacements n'a rien à se reprocher. L'ergonomie
des commandes diffère en revanche de nombreux FPS d'aujourd'hui et peut
poser quelques problèmes. La conduite des véhicules n'atteint ni la
précision ni les sensations des Warthog de Halo mais elle n'est pas
totalement désagréable.
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FUN
&
GAMEPLAY
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14/20
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M'attendant
à une daube sans nom, j'ai finalement trouvé de quoi passer un bon
moment sur cette exclu PS3 qui ne contribuera certes pas au succès de la
console, mais peut-être à votre plaisir durant deux après-midi en
période de disette vidéoludique (s'il en existe encore de nos jours). Je
dois toutefois avouer qu'il faut se forcer un peu au départ...
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Plus loin
Engagez-vous
Dans l'idée de donner un peu plus de corps au background de Haze, un
site dédié à Mantel Industries a été créé et est toujours actif à ce
jour. La chose est plutôt fournie pour un site blague.
http://www.mantelglobalindustries.com/fr
(Screenshots éditeur)
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