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CASTLEVANIA LORDS OF SHADOW
Tests - Xbox 360
Écrit par Latin Cygnus   

box_castlevania_los.jpg Editeur : Konami
Développeur : MercurySteam Entertainement
Genre : Action / Plates-formes / Aventure
Joueur(s) : 1
Langage : Anglais (voix) / Français (textes)
Difficulté : Difficile (4 choix)
Durée de vie : Environ 20h (+ revisite)16ans.gif
Date de sortie : 7 Octobre 2010
Terminé par le testeur : Oui


Quand Konami demande à Kojima de se pencher pour la première fois sur une des plus grandes légendes du jeu vidéo, on s'attend à découvrir quelque de chose d'énorme ! Pour le coup, on dirait même que le père de Metal Gear n'a pas le droit à l'erreur... ou presque.

El senor Kojima  

Castlevania et la 3D, ça n'a pas toujours était une histoire d'amour. Les premiers essais sur 64 avaient leur charme mais étaient loin  (très loin) du degré d'excellence de leurs aînés 2D. C'est sur PS2 que la série a su séduire et s'adapter fidèlement aux polygones, grâce à deux épisodes (Lament of Innocence et Curse of Darkness) passés malgré tout inaperçus du grand public. C'est donc dans l'optique de convenir au plus grand monde que Konami a joué le coup de l'annonce fracassante en précisant que Hideo Kojima (Metal Gear) chapoterait cet épisode.
Pourtant, dans un jeu où les apparences sont trompeuses du début à la fin (vous comprendrez en le terminant), ce Lords of Shadow n'est pas vraiment le nouveau rejeton du génie japonais car ses origines sont davantage ibériques. C'est en effet en Espagne qu'est basé le studio MercurySteam Entertainement (MSE) connu jusque là pour le flippant Clive Barker's Jericho. Pas une référence en la matière mais après tout, il se disait la même chose de RockSteady et de son Urban Chaos avant Batman Arkham Asylum.

Musiques orchestrales, percussions et basses à fond dans les enceintes, la première scène manette en main laisse présager un jeu grand spectacle. Il fait nuit, il pleut et une silhouette, la tête recouverte d'une capuche, s'avance lentement dans le village. Les amateurs d'Assasssin's Creed croiraient reconnaître Altaïr ou Ezio, mais il s'agit de Gabriel Belmont. Cheveux longs, visage dur et mal rasé, voilà d'emblée la touche Kojima avec ce héros
à qui on prêterait presque une certaine ressemblance avec Solid Snake et qui s'éloigne du design androgyne des précédents opus.
S'engage rapidement un duel contre un loup-garou féroce et imposant. Ce passage a beau servir de premier tutorial visant à familiariser le joueur avec les commandes de combat, il n'est pas impossible d'y perdre une vie ou deux avant de prendre le dessus sur la bête. Surtout si, dans l'optique de faire un max de succès rapidement, vous avez opté d'emblée pour un niveau de difficulté élevé parmi les quatre proposés.

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Ce Castlevania est en effet un sacré challenge en soi. Même en Guerrier (équivalent du mode normal), il est courant de recommencer plusieurs fois des niveaux qui sont, fort heureusement, parsemés de nombreux checkpoint. Le titre de MSE joue en fait la carte de la progression sur plusieurs couches. Comprenez par là que les caractéristiques de Gabriel sont si faibles au départ, qu'il faut vraiment être un as de la manette pour espérer finir le jeu en Paladin ou Chevalier. Sa barre de vie et ses barres de magie sont trop petites pour franchir les obstacles proposés, et la liste de coups et combos n'est pas suffisamment étoffée pour se débarrasser des nombreux ennemis. Tout ça s'améliore en battant certains boss ou en ramassant des reliques sur les dépouilles (souvent bien cachées) d'anciens combattants morts sur le champ de bataille. Le jeu nous laisse ensuite la liberté de revenir en arrière pour refaire le niveau de notre choix dans une difficulté plus élevée. Il est aussi possible de retourner dans un niveau afin d'atteindre un passage jusque là inaccessible grâce à une nouvelle technique, surtout dans la première partie du jeu.

Un mode de progression somme toute linéaire, qui s'éloigne des gigantesques cartes auxquelles nous avait habitué la série. La présentation est toutefois soignée avec un joli grimoire permettant de visiter les douze chapitres librement. On regrette cependant qu'il n'y ait jamais la possibilité de choisir son chemin parmi plusieurs destinations et que seuls les tous premiers chapitres offrent un réel intérêt à être revisités.


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Vampire of Colossus

Déjà éloigné des habitudes de la série dans sa progression, Lords of Shadow se montre assez peu fidèle concernant les combats. Gabriel se bat avec une croix (attachée à une chaîne) qui s'améliore au fil de notre avancée mais qui ne change jamais vraiment dans son utilisation en pleine bataille. On acquiert certes de nouveaux combos mais l'approche reste la même. En action, cette croix ressemble à s'y méprendre aux Lames du Chaos de Kratos. Les combats lorgnent ainsi du côté de God of War et de Devil May Cry mais ils ont ce je ne sais quoi de moins fun. Il faut dire que les ennemis sont si résistants qu'on passe parfois plusieurs minutes à se débarrasser de simples gobelins. Le bestiaire aurait d'ailleurs pu être plus riche et il met du temps à se renouveler entre deux chapitres.
L'originalité pourrait venir des colossaux titans mesurant jusqu'à 50 fois la taille de notre héros mais ces passages (au nombre de trois) sont tout simplement des plagiats de Shadow of Colossus. Tout le monde a beau parler d'hommage, de clin d'oeil ou encore du plaisir de retrouver ce gameplay dans un autre jeu, j'ai en toute franchise, un peu de mal à mesurer la légitimité de leur présence ici, surtout que le principe y est exactement identique et n'offre rien qui puisse le raccrocher à l'univers Castlevania. C'est donc une reprise gratuite d'un concept ayant fait déjà ses preuves.
S'il était question de renouveler la série, il aurait été judicieux d'améliorer les concepts existants de celles-ci ou d'apporter de nouvelles idées plutôt que d'aller piocher un peu tout et n'importe quoi dans les meilleurs pots du voisin. Ainsi, l'ambiance bucolique des premiers niveaux (somptueux) n'est pas sans rappeler celle de Ico ou de Prince of Persia (2008). De par son utilisation et sa surbrillance contextuelle, la croix en guise de grappin rappelle l'outil de Lara Croft dans les derniers Tomb Raider. Ca n'est pas forcément pour déplaire, mais au regard de tous les jeux déjà cités dans ce test, cela fait beaucoup.
Alors oui, ce Castlevania fait dans la démesure et se trouve être très grand spectacle. Il y a là de quoi impressionner le voisin de passage devant notre écran mais l'ensemble, bien que cohérent, manque d'identité. Il faut malgré tout avouer qu'un joueur ne connaissant pas tous les titres précités verra ce Lords of Shadow d'un autre oeil. Je doute cependant qu'il se régalera devant les énigmes les plus fastidieuses du jeu (une bonne moitié), imposant des allers-retours sans fin ou l'activation de mécanismes ronflants comme cette tour de l'horloge au courant électrique de multiples couleurs. A l'inverse, la partie d'échec n'est pas mal quoique pas si originale que ça de nos jours.

Pour ceux qui me trouveraient un peu dur, je conçois que tout n'est pas à jeter dans ce Castlevania. Certains passages, quelques énigmes et une poignée de combats valent réellement le détour. Malgré les régulières baisses de frame-rate en plein jeu, le travail de MSE n'est pas à remettre en cause avec notamment, une direction artistique qui mérite le statut de chef-d'oeuvre.
Au rayon bonnes idées, la possibilité de dompter certains ennemis pour profiter de leurs aptitudes est un plus appréciable. La présentation des énigmes sous forme de parchemin pouvant délivrer la réponse (mais nous privant de la récompense prévue dans ce cas) en est un autre. Idem pour les QTE, se présentant sous un nouveau jour et intervenant n'importe quand histoire de nous garder sous pression. Enfin, si Gabriel n'a pas d'équipement et de collection d'armes à gérer, la dualité de ses pouvoirs magiques (lumière et ténèbre) est utilisée à bon escient, tout comme l'acquisition des points d'expérience, qui permettent d'acheter de nouveaux combos.

castlevania_los_couleurs.jpg castlevania_los_colossus.jpg  

L'histoire, bien que reprenant, encore, la base de Shadow of Colossus, est  plutôt maîtrisée.
Décidé à redonner vie à sa bien-aimée assassinée dans d'étranges circonstances, Gabriel se veut plus tourmenté qu'aucun Belmont ne l'aura été avant (ou après) lui. Il traverse de terribles épreuves avant de se frotter à la terrible vérité.
Côté personnages secondaires et boss d'envergures, seul Zobek s'en sort avec les honneurs car les autres sont sous-traités en dépit d'un design souvent réussi et d'un background qui mériterait d'être creusé pour la plupart. Précisons que Zobek est aussi le narrateur de notre histoire puisqu'il nous sert avant chaque niveau, une petite introduction qu'il a parfois tendance à surjouer. Au passage, il est étonnant que pour un jeu aussi attendu, personne ne se soit donner la peine de réaliser une traduction complète. On se contente donc de voix anglaises plutôt réussies, même si de bonnes voix françaises nous auraient sans doute aidé un peu plus à accrocher cette romance dramatique.

Le plus paradoxal dans tout ça, c'est que la fin du jeu est tellement réussie, qu'il est finalement difficile de ne pas conseiller l'expérience. Outre les multiples rebondissements précédant le combat final, la séquence de fin dépasse tout ce qui a été fait dans le genre depuis bien longtemps et vaut, à elle seule, le détour. Surprenante à plus d'un titre, elle répond à certaines interrogations auxquelles le joueur peut songer dans l'aventure et annonce avec brio la suite des évènements. Celle-ci devrait être, on l'espère, contée dans les contenus additionnels d'ores et déjà annoncés. On verra si à ce moment là, MSE et, ah oui, Kojima, parviennent à se rapprocher davantage de l'essence de Castlevania. Car en conclusion, c'est dans son rythme de progression (trop de temps morts et de répétition dans l'action) et dans la direction peu originale du game design que ce titre déçoit.
D'un superviseur aussi expérimenté que monsieur Metal Gear, on était en droit d'attendre plus qu'un pot pourri des meilleurs idées du moment, même si le mélange garde un goût forcément appréciable.

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GAMELYMETRE
78% 

 REALISATION

17/20

Les premiers niveaux forcent le respect. Les décors sont magnifiques, les caméras toujours bien placées, le character design classieux et la mise en scène soignée. Dans la deuxième partie du jeu (et notamment en intérieur) le jeu se montre moins impressionnant. On constate aussi, et c'est surprenant, des baisses de frame-rate presque invisibles, mais très régulières.

 IMMERSION

16/20

La musique a un petit côté Lost qui colle bien aux premiers niveaux en pleine nature. Ca manque toutefois de morceaux inoubliables à part, peut-être, le thème du game over très énervant.
Tout en anglais, le doublage assure l'essentiel mais n'est pas non plus exceptionnel.
L'histoire est simple, vue et revue, mais bien ficelée, avec un tas de rebondissements
et une fin des plus marquantes.

PROGRESSION 

15/20

Côté difficulté, le principe de revenir en arrière une fois plus fort rappelle, dans un autre genre, Dead Rising. Il semble impossible de s'attaquer au jeu dans un mode de difficulté élevée. Le problème est que hormis quelques niveaux et la variété de quelques situations, la progression se veut parsemée de temps morts et de passages ennuyeux qu'on ne souhaite pas forcément refaire. Le principe de rejouabilité perd du coup son intérêt.
Voilà sans doute un titre qui aurait gagné à voir sa durée de vie (20 heures environ) raccourcie pour un rythme plus soutenu
. 

 MANIABILITE

17/20

La plupart des commandes sont bien pensées et on enchaîne combos et cabrioles avec virtuosité. Certaines caméras sont toutefois très mal placées. Les QTE sont un peu déroutants au départ mais ils apportent un peu de fraicheur au concept.  

 FUN
&
GAMEPLAY

  13/20 

Ayant l'impression presque continue de parcourir un jeu déjà fait par le passé avec un nouveau personnage, je me suis plus ennuyé qu'amusé sur ce Castlevania qui n'en est finalement pas un. Qu'on ne me parle pas de nouvelle direction prise par la série, celle-ci ne fait ici qu'emprunter un chemin qui n'est pas le sien. Pour évoluer, Castlevania peut certainement rester Castlevania. 


castlevania_los_lames.jpg castlevania_los_grappin.jpg  

(Screenshots éditeur)

 
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