Editeur : Activision
Développeur : Treyarch
Genre : FPS
Joueur(s) : 1 à 4 en local, 18 en ligne
Langage : Français
Difficulté : Difficile (4 choix)
Durée de vie : Environ 7h (en solo)
Date de sortie : 14 Novembre 2008
Terminé par le testeur : Oui
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On continue de pratiquer la règle de l'alternance pour les Call of Duty avec de nouveau Treyarch aux commandes de ce cinquième volet pendant qu'Infinity Ward prépare Modern Warfare 2 pour l'année suivante.
Une guerre sans fin
Presque
conspué par les joueurs avec Call of Duty 3, Treyarch tenait à montrer l'étendue du talent de ses équipes avec
ce nouvel opus. A première vue pourtant, les choses ne commencent pas
très bien et démontrent que l'éditeur (Activision) n'a pas bien compris
les critiques visant En marche vers Paris. Le premier reproche
que l'on pourrait faire à ce World at War (Waw) serait en effet de se
cantonner encore une fois au contexte vu, revu et corrigé de la seconde
Guerre-Mondiale. Soucieux de proposer une approche différente, Treyarch
a déplacé une majeure partie du champ de bataille sur les îles du
Pacifique. On prend donc part aux combats des Américains contre les
Japonais après Pearl-Harbor, comme le proposait Medal of Honor
Soleil-Levant il y a quelques années. Le joueur participant toutefois
aux assauts de différentes escouades comme le veut la coutume de la
série, l'autre moitié du jeu se déroule dans des environnements plus
classiques pour un jeu basé sur ce conflit. Dans la peau d'un soldat
soviétique, on participera ainsi à la marche sur Berlin en traversant
des villes en ruines de l'Europe de l'Est.
D'un côté comme de
l'autre, le jeu est très spectaculaire et ne lésine pas sur la mise en
scène. Dans la campagne américaine, comme le jeu d'Electronics Arts en
2003, l'ennemi utilise l'environnement naturel pour nous surprendre.
Les Japonais surgissent ainsi de nulle part, camouflés dans de hautes herbes ou
dissimulés dans le feuillage d'un arbre. MoH Soleil-Levant avait déjà
utilisé ces caractéristiques de l'armée japonaise mais WaW offre un
rendu plus marquant. Les quelques années séparant les deux jeux ne sont
étrangers à cela puisqu'il faut reconnaître que ce Call of Duty est
remarquable d'un point de vue graphique. Visages, textures et souci du
détail dans les décors surpassent Modern Warfare pour en faire
l'épisode le plus réussi dans ce domaine. On admire au passage des
cours d'eau fort bien rendus et l'effet saisissant, du lance-flamme sur la
végétation (bien qu'inférieur à celui de Far Cry 2).
Le conflit américano-japonais met aussi en avant le côté kamikaze des
soldats nippons. Ces derniers déboulent régulièrement en courant la
baïonnette en avant pour essayer de nous enfourcher. Plutôt rapides, il
leur arrive d'éviter les balles pour parvenir jusqu'à nous. Une sorte
de QTE se déclenche alors pour permettre au joueur de sortir indemne de
cette empoignade mortelle. Des duels plutôt facile à remporter (il
suffit d'appuyer frénétiquement sur le stick droit pour être sûr d'être
dans le bon timing) et qui rappellent les attaques de chiens de Modern
Warfare, toujours présentes dans la campagne soviétique.
De Stalingrad à Berlin
Débutant juste après la bataille de
Stalingrad, celle-ci s'ouvre sur une vision d'horreur. Laissé pour mort
au milieu de centaines de cadavres de camarades, le soldat Dimitri
Petrenko suit les conseils du Sergent Renov pour éviter d'être achevé
par les nazis qui s'amusent à tirer sur les quelques survivants restants. Si on peut noter que la campagne U.S débute aussi avec le sauvetage de Miller, Treyarch fait preuve encore une fois d'une belle maîtrise dans la mise en scène.
Rampant à travers les dépouilles, le joueur est ensuite traqué au
lance-flammes dans un bâtiment abandonné avant de devoir se reconcentrer
pour éliminer au sniper un dirigeant nazi en fuite. On remarque à ce moment là le tour de force
des développeurs ayant réussi à nous proposer un contexte, une
époque et des lieux déjà joués auparavant sous un aspect nouveau. Outre
le passage hautement rythmé décrit à l'instant, on retiendra
particulièrement la scène dans l'obscurité du métro abandonné.
Des petites trouvailles qui surprennent le joueur mais qu'on aurait
quand même aimé plus nombreuses. Quoi qu'il en soit, la progression au
côté du Sergent Reznov n'est pas sans rappeler les étapes traversées
avec le Capitaine Price, bien que le Soviétique se détache par un
comportement discutable.
Rares sont les bons dans une guerre
Très violent et souvent barbares, World at War reproduit sans doute que
trop bien les abominations de la guerre. S'il semble à première vue
abuser de sa violence exacerbée, le jeu offre de façon implicite, un
regard plus critique sur les faits et gestes de notre personnage et des
soldats nous accompagnant. A plusieurs reprises, le joueur peut décider du sort de prisonniers ennemis. Il
est alors possible d'assassiner des soldats souhaitant se rendre sans que le jeu nous le propose. Ne
sanctionnant pas le joueur pour ses actes immoraux, le jeu se contente
de faire parler un PNJ pour souligner la cruauté du geste. "C'est pas
la guerre ça, c'est un meurtre" peut-on ainsi entendre après avoir
mitraillé trois prisonniers assis et maîtrisés dans un bâtiment sous contrôle allié. Le passage le
plus marquant apparaît sans doute dans la campagne
soviétique, quand des nazis lèvent les mains en l'air en suppliant d'être épargner. Reznov prend
alors la parole et demande au joueur de les achever sans quoi ils seront la
cibles de multiples cocktails Molotov qui les brûleront vifs. Dans les
deux cas, la fin est tragique pour les soldats en joues. Treyarch fait
preuve d'un certain culot en montrant de telles scènes mais elles ne sont pas là par hasard. Tout au long de
la campagne en Europe de l'Est, le joueur prend la mesure de la haine
grandissante de Reznov envers les nazis. Nourri par son désir de
vengeance, ce dernier est souvent discuté par certains PNJ qui mettent
en doute ses pratiques barbares. De cette façon, le joueur se rend
compte qu'il n'y a pas forcément de gentils ou de méchants dans de
telles situations.
Ce concept apparaît principalement dans les niveaux joués avec
Petrenko. Vécue à travers le regard du soldat Miller, la campagne
américaine est beaucoup plus édulcorée avec un rassurant caporal
Roebuck empruntant la voix de Kiefer Sutherland (idem pour la VF qui
bénéficie du doubleur officiel de Jack Bauer). De ce côté du globe, la
nouveauté on l'a vu, vient de l'environnement et de la stratégie
ennemie. Le reste se veut efficacement bien pensé avec quelques jolies
scènes de bravoure pour faire monter l'intensité et
la jauge émotion. On appréciera au passage le niveau se déroulant dans
un avion où l'on passe d'une mitrailleuse à une autre. Dans celle-ci, après avoir vu
son appareil amerrir, le joueur doit éliminer des torpilleurs
tout en choisissant d'aider ou non des compatriotes en train de se
noyer et criant à l'aide.
Avec 14 missions se terminant chacune en l'espace d'une demi-heure
voire trois quarts d'heure, la campagne solo nous tient en haleine un
peu plus de 7 heures... en niveau de difficulté normal (2nd classe). En
commando ou vétéran, c'est une autre histoire, le jeu semblant
rapidement infaisable par endroit. Les plus courageux y parviendront
mais croyez-moi, ils y laisseront quelques plumes car l'expérience est à double tranchant. D'un côté,
elle rallonge considérablement la durée de vie car les échecs se
multiplient. De l'autre, elle atténue fortement le plaisir de jeu pour
le transformer en torture nerveuse. A vous de voir, mais WaW offre
suffisamment de modes pour faire durer le plaisir autrement.
A
commencer par un multi encore une fois très complet, fun et accessible
qui permet de trouver des joueurs par dizaines de milliers (c'est
encore le cas plus de deux ans après la sortie du jeu). Certaines
missions de la campagne sont aussi jouables en coop ce qui est une
première appréciable dans la série. Autre première, beaucoup moins prévisible celle-là, la présence d'un mode zombies. Barricadé dans une maison,
le joueur est assailli par des vagues successives de morts-vivants nazis dans ce qui pourrait ressembler au mode Horde de Gears of War 2 (les deux jeux sont sortis quasi en même temps). Mais il s'en détache en proposant un système de points (accumulés en butant du zombie) permettant d'acheter des armes ou de réparer des barricades cassées afin de tenir le plus longtemps possible.
Complètement inattendu et agréablement surprenant, ce mode
offre de nombreuses variantes et est aussi jouable en coop.
Le travail de Treyarch est donc remarquable à plus d'un titre et on
peut dire que le studio californien parvient ici à redorer son blason. Même
s'il est vrai que les fidèles d'Infinity Ward ne manqueront pas de
mettre en évidence (et ils auront raison) une IA souvent stupide, une
mise en scène moins phénoménale que Modern Warfare et une visée parfois
imprécise, personne ne pourra prétendre que ce cinquième Call of Duty
est un mauvais jeu.
GAMELYMETRE
83%
REALISATION
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17/20
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A sa sortie, WaW s'impose comme l'épisode le plus abouti de la série sur ce point.
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IMMERSION
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16/20
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Deux
camps aux méthodes différentes dont on a aucun mal à sentir la
motivation. Mention spéciale pour Reznov, personnage intrigant. Comme d'habitude, le doublage et l'ambiance sonore sont
excellents. La musique est aussi de qualité mais plus discrète que dans
le 3.
A noter que les Game Over n'offrent plus de citations historiques.
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PROGRESSION
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16/20
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Il
y en a pour tout le monde. Les pressés pourront le terminer rapidement
en normal (ce qui ne veut pas nécessairement dire sans challenge) et
les torturés du Pad pourront se faire mal avec le mode Vétéran. La
variété et le rythme sont quoi qu'il arrive de la partie même s'il y a
peu de passages inoubliables (le plus marquant reste finalement le premier niveau
soviétique).
Le multi et le mode zombies ont de quoi assurer de longs mois.
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MANIABILITE
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17/20
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Aucun
problème de ce côté y compris dans les chars conduits dans la
campagne soviétique. Un petit regret sur le coup de crosse (placé sur
le stick droit) qui agit parfois avec un léger décalage (l'ennemi
tombe une demi seconde après avoir reçu le coup).
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FUN
&
GAMEPLAY
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17/20
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Surprenant,
World at War parvient à amuser le joueur en se référant à une époque
dont on pensait avoir fait le tour en FPS. Rarement imparfait et
complet dans son offre,
ce Call of Duty est moins marquant que Modern Warfare, mais il s'impose
comme une référence de la seconde Guerre-Mondiale sur console.
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(Screenshots éditeur)
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