Editeur : Sega Développeur : Monolith Productions Genre : Action / Survival / FPS Difficulté : Moyenne Joueur(s) : 1 à 8 (online) Langage : Anglais (voix) / Français (textes) Date de sortie : 28 Mars 2008 Terminé par le testeur : Oui en Juin 2010
Suite des aventures d'Ethan Thomas au pays de l'horreur et de la violence.
Sans modération
Hanté par les souvenirs de sa dernière enquête et
troublé par de nombreuses visions paranoïaques, Ethan Thomas n'est plus
que l'ombre de lui-même. Alcoolique, il passe son temps au bar pour
essayer d'oublier l'inoubliable. L'ancien agent du FBI n'a pas
choisi la meilleure des cures pour redresser la pente et c'est en voyant ressurgir les maux du passé qu'il va avoir une
chance de balayer ses cauchemars. Dans une ville en proie à une vague
de violence sans précédent, notre anti-héros se heurte à quelques
vagabonds au sortir de son établissement favori. Le meneur de ces
derniers, aux airs démoniaques, finit par assommer Ethan. Un flash-back
par ci, une vision par là, et voilà que l'on se retrouve mêlé à la
disparition d'une personne étroitement liée aux évènements du premier
épisode. Le lien entre les deux histoires est
sans équivoque. On obtient en jouant à Condemned 2 les
réponses aux questions laissées en suspend jusqu'ici. Avec
un scénario mieux raconté, on saisit cette fois plus
facilement les principaux éléments de la trame. Néanmoins, à cause d'un
manque de profondeur pour certains personnages (LaRue) et une confusion
qui subsiste, on ne parlera pas d'exemple de narration mais de progrès.
Progrès modéré, aussi, du côté de la
réalisation avec des personnages plus fins et des décors plus soignés.
On reste toutefois plongé en permanence dans l'obscurité pour ce qui
semble être devenue la marque de fabrique de la série. Indissociable de
Condemned, l'extrême violence des combats subsiste elle aussi. Cris
plein de rage et coups plein de haine sont ainsi de la partie. Les
combats ont pourtant légèrement évolués. On frappe dorénavant avec les
gâchettes gauche et droite pour utiliser nos poings respectifs. Il
existe des combos réalisables avec un bon timing pour enchaîner 3 coups
et certaines prises spéciales se déclenchent selon la combinaison et la
position de l'ennemi. On peut d'ailleurs achever ces derniers quand ils
sont dans les vapes en utilisant le décor. Encastrer une tête dans un
téléviseur ou balancer un corps par dessus la rambarde sont des options
envisageables. Mais Condemned ne serait pas Condemned sans son arsenal
bien à lui. A l'instar d'un Dead Rising, tout objet traînant dans les
parages est une arme potentielle. Pas commun en effet de se défendre
avec une barre de baby-foot ou une boule de bowling, mais extrêmement
jouissif. Surtout que nos assaillants l'ont bien cherché en nous
faisant flipper dès les premières minutes de jeu.
Encore une fois, l'ambiance est le point fort du soft avec une part de
fantastique plus importante dans la seconde moitié du jeu. Toujours
très adroit quand il s'agit de faire monter la sauce, les développeurs ont soigné la
mise en scène. Par petites touches, on nous informe que quelque chose
va nous tomber dessus mais on ne sait jamais quand, tant ils font
parfois durer le plaisir. Pour tout vous dire, Condemned 2
m'a fait
saisir à quel point l'état d'esprit est important avant de plonger dans
un
tel jeu. Si vous êtes dans un jour plutôt angoissé, éviter d'allumer la
console seul dans une pièce avec le casque sur les oreilles. Vous
risqueriez de ne pas vous sentir très bien. C'est sans doute la raison
qui a fait que je m'y suis pris à deux fois pour vraiment me plonger
dans cette terrifiante enquête.
Clin d'oeil au premier
volet, des mannequins de textile jouent avec nos nerfs dans le deuxième
niveau. On regrette quand même que les effets de ce genre soient moins
nombreux qu'auparavant. Pas de quoi se plaindre non plus car le coeur
de l'aventure nous réserve une course poursuite mémorable, nous plaçant
dans le rôle de la faible proie. Effet garantie dans un endroit aussi
confiné que celui où se passe la scène.
Outre l'ambiance et la violence extrême, on se souvient du premier opus
pour sa recherche d'indices. Ce mode "inspection des lieux" s'avérait original mais trop scripté pour
être passionnant. Dans cette suite, si ces passages se déclenchent toujours à des
endroits ciblés du jeu, ils se présentent de façon plus évoluée. En
communication avec Rosa, son assistante déjà présente dans le 1, Ethan
doit décrire ce qu'il voit mais c'est le joueur qui choisit la
description de l'indice. Pour cela, plusieurs choix s'offrent à nous et
il faut faire preuve de logique pour obtenir une bonne appréciation.
"Parfait", "bien", "moyen" et "nul" sont les mots qui s'afficheront à l'écran
selon notre perspicacité. Certaines scènes de crimes sont aisées,
d'autres un peu moins, mais il est vraiment intéressant de jouer pour
le coup au vrai détective. La conséquence sur notre progression n'est
pas très grande malheureusement. Il en résulte simplement des
informations différentes dans les dialogues qui suivent (et des succès
si on obtient "parfait" dans chaque niveau). Parmi les gadgets en notre
possession pour nous faciliter la tâche, la lampe à UV est toujours là, accompagnée de
la torche et de l'appareil photo, mais un spectromètre fait son apparition.
Cet objet n'est pas employé pour la recherche d'indice mais pour
localiser les émetteurs maléfiques qu'il faut détruire à des fins
purement facultatives (succès là encore).
Malgré ses nombreuses améliorations, cette
suite ne parvient pas à
enterrer totalement l'original. Dans chaque domaine, l'évolution n'est
pas suffisamment marquée pour justifier les deux ans et demi qui
séparent les deux copies. On a aussi du mal à fermer les yeux sur le
manque de finition dans la programmation. Il m'est ainsi arrivé de me
retrouver paralysé entre un mur et un carton posé au sol sans pouvoir
m'en dépêtré. Seul cas possible dans ces moments là, recharger le
dernier point de contrôle. Rageant, surtout quand un deuxième cas se
présente trois stages plus tard. A la fin d'un niveau, je dois
désamorcer une bombe en décrivant les éléments à Rosa mais le jeu
refuse d'afficher les choix pour compléter l'enquête. Je recharge le
dernier point de contrôle mais c'est ma sauvegarde elle-même qui est
buggée. Cette fois là, il m'a donc fallu recommencer le niveau dans sa
globalité. Impardonnable ! Notons qu'il s'agit là de rares situations
que tous les joueurs ne rencontrent heureusement pas mais si j'ai dû en
subir deux dans une seule et même partie, c'est que ce ne doit pas être
si exceptionnel que ça.
Toujours dans le registre défaut, on remarque que la
traduction n'est pas des plus chiadée avec des sous-titres qui font
grève en plein milieu d'une longue conversation. Un manque de finition
certain qui vient donc ternir quelque peu l'image qu'on se faisait de la qualité du jeu.
Ceux qui ont aimé le premier épisode ne doivent toutefois pas se priver
d'en apprendre plus sur les origines mystérieuses d'Ethan Thomas.
Condemned 2 s'apprécie comme un bon film d'horreur de série B. Parfois
à la limite du repoussant par son ambiance angoissante, on lui pardonne
aisément ses quelques errances grâce à son histoire accrocheuse et ses
bonnes idées de gameplay.
GAMELYMETRE 78%
REALISATION
14/20
Supérieure au premier volet mais bien en deçà des vraies capacités de la machine avec une qualité très inégale dans les décors.
Présence de bugs rares, mais trop importants pour fermer les yeux.
IMMERSION
18/20
On
flippe comme jamais à certains endroits qui nous donneraient presque
envie d'éteindre la console et de se cacher sous la couette (à
condition de jouer dans une pièce sombre avec casque sur les oreilles).
L'histoire est prenante, les personnages tiennent la route malgré un
manque de profondeur pour certains et le doublage anglais s'avère de
bonne facture.
PROGRESSION
15/20
Une difficulté intéressante que l'on peut ajuster à sa convenance sur trois niveaux.
Un rythme qui sait jouer avec nos nerfs en prolongeant volontairement les temps calmes pour mieux nous surprendre. Un
temps fort inoubliable nous attend au coeur de l'histoire.
Les niveaux offrent toutefois une motivation inégale selon leur localisation et certains passages se montrent ronflants.
Multijoueur et mode de combat annexe présents mais sans grand intérêt.
MANIABILITE
16/20
Un
système de combat bien pensé malgré un uppercut qu'on finit par
occulter car placé sur le stick gauche. De ce fait, notons que pour
plus de confort, le sprint se trouve maintenant sur Lb. En revanche, le
fait que cette touche propulse automatiquement Ethan en courant vers
l'avant (sans devoir orienter le stick) nous joue quelques tours.
FUN
&
GAMEPLAY
15/20
On
retrouve ce qui avait marché dans le premier et on apprécie les
quelques améliorations. Si on passe un bon moment, on était en droit
d'en attendre plus.