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ALONE IN THE DARK 5
Tests - Xbox 360
Écrit par Latin Cygnus   

box_alone5.jpg Editeur : Atari
Développeur : Eden Games
Genre : Survival horror
Difficulté : Moyenne
Joueur(s) : 1
Langage : Français18ans.gif
Date de sortie : 20 Juin 2008
Terminé par le testeur : Oui en Juin 2010


Cinquième volet de la saga, cet Alone in the Dark tente d'être bien plus qu'un simple Survival-Horror. Pari réussi ?

Une perle injouable  

Très attendu sur Xbox 360, Alone in the Dark s'est fait détruire à sa sortie. Sur le banc des accusés, le jeu d'Atari se voyait reprocher une maniabilité désastreuse et un manque de finition criant dans la programmation. La première fois que j'ai mis le DVD dans ma console, je m'attendais donc au pire. Et là, de la même manière que l'on peut être déçu quand on va voir un film que tout le monde qualifie de chef d'oeuvre, il arrive que l'on s'attache à une oeuvre critiquée de toutes parts. C'est ce qui s'est passé pour moi avec ce jeu.

On avait quitté Edward Carnby à la fin de son périple avec Aline dans The New Nightmare. On le retrouve à New-York pour faire la chasse aux monstres dans Central Park. Loin de faire le lien avec le quatrième épisode, que le scénario oublie même de citer quand il se réfère aux précédents volets, ce cinquième opus nous fait découvrir un Carnby amnésique et bien mal en point lors de nos premiers pas.

Le soft innove d'emblée. Groggy, le détective se réveille avec du brouillard dans les yeux
entouré de gens peu recommandables. Pour améliorer la vision, il nous est demandé de cligner des yeux pour y voir plus clair. Une pression simultanée sur les deux sticks, et voilà la netteté retrouvée. On effectue alors quelques pas en vue subjective histoire de parfaire une immersion déjà bien rodée. Quelques dialogues par ci, quelques menaces par là et soudain, un tremblement de terre nous permet d'échapper à celui qui promettait de nous faire passer de vie à trépas.
C'est à ce moment que le jeu passe à la troisième personne. L'occasion d'admirer une lumière et des décors réussis autour de notre personnage modélisé avec soin. Tout se passe donc à merveille jusqu'à notre premier déplacement avec cet angle de vue. On souhaite avancer mais Edward recule. On tente alors de redresser son axe mais il part dans le sens opposé de celui qu'on pensait avoir ordonné à la manette. En d'autres termes, on comprend en quelques secondes pourquoi la maniabilité de ce jeu a tant fait parler d'elle. C'est simple, c'est une catastrophe. Le nombre de fois où l'on tombe dans un trou ou bien que l'on perd une vie à cause de ce fâcheux détail relève du sketch. A tel point qu'il m'est arrivé de rire en perdant tellement la situation frôlait le ridicule. Pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai pris beaucoup de plaisir à terminer cet Alone in the Dark...


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Il faut dire que l'histoire est passionnante grâce à un Edward intriguant et des informations livrées au compte-gouttes. Les puristes apprécieront les références aux précédents volets malgré quelques bizarreries. L'ambiance est pour sa part, un modèle du genre et la notion de survie est mise au premier plan dans de très nombreux endroits du jeu. En dehors des aspects immersifs, il y a d'autres objets de réjouissance.
La première bonne nouvelle est que l'on peut passer à notre guise en vue subjective. Une poutre à traverser, un saut à effectuer ? Une petite pression sur Y et les choses paraissent subitement beaucoup plus simples à réaliser. Pour les combats, nombreux, c'est un peu différent. Avec le pistolet, la visée est automatiquement en vue à la première personne pour plus de précision. En revanche, quand il s'agit d'assommer nos assaillants avec une chaise ou tout objet ramassé en cours de jeu (hache, râteau, pelle, poteau...), impossible de passer en vue subjective. Un peu moins évident donc, surtout que les coups s'effectuent avec le stick droit. Pour frapper latéralement, il faut partir de gauche à droit (ou vice-versa), de haut en bas pour un coup vertical et faire une fois "bas" pour deux fois "haut" pour un coup droit (idéal pour défoncer une porte). Pour résumer, Eden Games s'est un peu compliqué la vie, et la nôtre au passage, en voulant jouer la carte de l'innovation de ce côté là. N'empêche qu'en essayant toujours d'innover, ils ont inclus quelques très bonnes idées de gameplay.

L'inventaire pour commencer, se veut réaliste à plus d'un titre. Pas de sac géant invisible ici ou de coffre magique, Edward ne peut comporter plus d'objet que les poches intérieures de sa veste ne lui permettent. Cette donne nous oblige donc à faire des choix sur ce que l'on transporte. Autre contrainte, l'ouverture de cette interface se fait en temps réel. Ainsi quand Edward ouvre sa veste pour regarder à l'intérieur, il n'est pas pour autant à l'abri des attaques adverses. Un concept réussi qui laisse une tension permanente même si les ennemis m'ont semblé plutôt conciliants et longs à la détente quand on fouille notre veste à seulement quelques mètres de leur position.
Ce ne sont pas vraiment des zombies d'ailleurs mais des Humanz, anciens êtres humains dorénavant habités par une entité maléfique qui peut aussi se manifester par une fissure dans les sols, murs et plafonds. Sous cette forme, leur apparition est des plus stressantes car le joueur n'a que quelques instants pour fuir ou réagir avant d'être mortellement touché. L'astuce dans ces moments là, tirer dans la fissure avec une balle enflammée. Kezako ? C'est simple, une balle enflammée est une cartouche combinée avec un liquide inflammable comme de l'alcool. L'association des différents objets ramassés est en effet un élément essentiel du gameplay. Combiner de l'adhésif double-face, un mouchoir et une bouteille de Whisky, et vous obtiendrez un cocktail molotov que vous pourrez accrocher au dos d'un ennemi. Laissez celui-ci repartir vers ses collègues et visez votre création pour le faire exploser au milieu de la ruche. Un exemple parmi tant d'autres qui offre au jeu une dimension de casse-tête par endroit. Régulièrement, il nous faut trouver le bon alliage parmi les objets qui traînent dans les environs afin de tourner la situation à notre avantage ou d'actionner un mécanisme inaccessible. Avec tout ça, il faut aussi garder à l'esprit que tout au long de l'aventure, on aura besoin de piles pour notre lampe torche, de munitions pour notre arme et de spray désinfectant pour soigner nos blessures. Autre élément de soin, les bandages pour stopper les hémorragies. Selon la blessure, un chrono apparaît en bas de l'écran pour indiquer à Edward le temps qu'il lui reste à vivre. Dans ces cas là, seuls les pansements pourront empêcher le pire, on aura donc intérêt à en avoir sous la main.

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De très bonnes idées en somme, qui s'inscrivent au sein d'une progression marquée par la variété de ses situations. Outre les combats et énigmes cités plus haut, Edward est aussi confronté à plusieurs dangers dus à l'environnement. Descendre un bâtiment en rappel, faire la balance dans un bus perché dans le vide ou rester dans la lumière pour éviter une substance liquide vivante et mortelle, voici quelques-uns des défis auxquels il faudra faire face.
N'oublions pas non plus la conduite en voiture qui occupe une place importante dans ce jeu. Hormis les niveaux qui nous demandent de fuir un tremblement de terre ou une nuée de chauves-souris capables de nous projeter à 100 mètres du sol, on peut, dans le dernier tiers de l'aventure, parcourir librement Central Park. Alone in the Dark prend alors des allures de jeu à monde ouvert demandant de fouiner les moindres recoins de la carte pour parvenir à nos fins. Si le style de conduite rappelle GTA, la façon de se procurer les véhicules est plus réfléchie que dans ce dernier, à défaut d'être légale. Dans un Central Park dévasté et désaffecté, les bolides ne manquent pas, mais ils sont rares ceux qui ont déjà les clés sur le contact. Il faut donc fouiller la boite à gants ou le pare-soleil avant de se résigner, le cas échéant, à provoquer un démarrage électrique grâce aux fils sous le volant, via une petite manipulation des sticks analogiques.
Avec une histoire qui tient la route, une ambiance qui fait son office et un Edward Carnby plus cynique que jamais, toutes ces petites trouvailles (et il y en a bien d'autres) donne à ce Alone in the Dark un cachet unique. A tel point qu'on finit par occulter l'injouabilité de la vue à la troisième personne pour continuer d'avancer dans cette histoire passionnante. Il faut dire que la difficulté n'est heureusement pas énorme même si elle demande une attention de tous les instants. Les moins doués pourront d'ailleurs s'offrir le luxe de sauter les passages les plus difficiles grâce à un système de lecture permettant de passer à l'acte suivant quand ils le souhaitent. On peut d'ailleurs traverser le jeu de la sorte et se retrouver au dernier acte du dernier niveau en l'espace d'une minute. Aucun intérêt certes, mais cela est possible. Il faut savoir qu'Eden Games a voulu conférer à son jeu un côté DVD série. En plus du fait de pouvoir passer d'un chapitre à l'autre, la reprise de sauvegarde est systématiquement introduite par un "Précédemment dans Alone in the Dark" issu des fictions TV américaines.
On sent donc que l'ambition était grande pour ce cinquième épisode de cette série créé par un Français, et quoi qu'en disent la plupart des gens, celle-ci n'était pas vaine. Malgré une maniabilité on le répète des plus maladroites, les aventures d'Edward nous scotchent à notre écran pendant une dizaine d'heures. Difficile à expliquer tellement la faute paraît grave pour un titre aussi attendu, ce défaut manette en main en repoussera logiquement plus d'un. Si on aurait bien tort de les convaincre de passer outre pour que comme moi, ils se prennent la tête par endroit, on pourra toujours leur raconter combien telle ou telle scène s'est avérée grisante. En allant plus loin, on pourra peut-être même leur parler du choix difficile que le joueur doit faire lors de l'ultime séquence et des deux fins qui en résulte.
En bref, ils se rendront vite compte que ce jeu est à faire pour tout amoureux du survival.


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GAMELYMETRE
74% 

 REALISATION

17/20

Graphiquement très réussi, que ce soit pour ses décors, ses effets ou ses personnages, Alone in the Dark présente une animation trop rigide à la troisième personne et souffre de quelques bugs.

 IMMERSION

17/20

De nombreux efforts ont été réalisés pour donner un cachet série TV à l'aventure. L'excellente ambiance est servie par un doublage réussi et des musiques somptueuses. L'histoire tient la route et fait prendre un nouveau virage à la série. On a toutefois du mal à faire le lien entre cet Edward Carnby et celui qu'on a connu jusqu'ici au regard de son nouveau caractère de bad boy.

PROGRESSION 

17/20

Les 8 missions, découpées en plusieurs actes, peuvent se boucler en une dizaine d'heures mais comptez 3 ou 4 de plus si vous comptez fouiller Central park. La difficulté est savamment dosée, le rythme très soutenu et la variété des situations au rendez-vous. 

 MANIABILITE

06/20

Correcte en vue subjective et lors des phases en voitures, elle devient risible à la troisième personne. L'inventaire a beau être bien pensé dans le concept, il n'est pas toujours des plus ergonomiques.  

 FUN
&
GAMEPLAY

  17/20 

Beaucoup de bonnes idées font de ce Alone in the Dark bien plus qu'un simple survival-horror. Si en elles-mêmes, elles procurent beaucoup de fun au joueur, le plaisir de jeu est régulièrement gâché par la maniabilité. Reste un sentiment positif au final. 


alone5_baston.jpg alone5_environnement.jpg  

(Screenshots éditeur)

 

 
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