Editeur : Number One Inc
Développeur : Number One Inc
Genre : Plates-formes / Réflexion
Difficulté : Moyenne
Joueur(s) : 1
Langage : Français
Date de sortie : Août 2008
Terminé par le testeur : Oui
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Il a fait sensation à sa sortie, devenant d'emblée un titre culte que beaucoup qualifient d'incontournable. Quel est donc le secret de Braid ?
J'ai pas tout compris mais bon...
Sans doute en comporte-il plusieurs de
secrets, Braid. Comme on le verra plus bas, son histoire est par
exemple des plus difficiles à cerner et nourrit de nombreuses thèses
chez les fans. Mais commençons par le commencement. Braid est un jeu
créé et développé par le seul Jonathan Blow, lequel avec son bébé, s'est
fait un nom dans le jeu vidéo, remportant au passage le prix Innovation in Game Design
en 2006 lors de la première présentation du jeu aux Independent Games Festival. C'était avant que
son jeu ne s'écoule à quelques 50 000 exemplaires dès sa première
semaine de commercialisation (uniquement en téléchargement). Encensé
par la critique, Braid doit son succès à un principe rafraîchissant
qui prouve qu'aujourd'hui encore, il est possible de faire des jeux
intéressant sans dépenser des millions de dollars (J.Blow
affirme avoir investi 180 000 dollars en trois ans de conception).
Dirigeant Tim, un petit bonhomme aussi grand qu'un Mario qui n'aurait
pas trouvé de champignon, le joueur doit traverser une trentaine de
niveaux répartis en 5 mondes. Rejoindre la sortie de ces derniers n'est
pas un challenge en soi. Les passages de plates-formes sont enfantins
et les ennemis rencontrés ne sont pas très agressifs. Rien d'étonnant
puisque le véritable objectif du jeu est de récupérer les pièces de
puzzle dissimulées dans chaque niveaux.
Chaque monde abrite en effet une
peinture qu'il faut reconstituer dans son intégralité pour pouvoir
accéder à la fin, au sixième et ultime niveau. Rien d'exceptionnel jusque là sauf que pour
attraper la plupart des pièces, nos neurones et notre sens de
l'observation sont rudement mis à l'épreuve. Une porte fermée ici, la
clé pour l'ouvrir là-bas, sauf que cette dernière est au fond d'un
chemin trop étroit pour Tim. Un des petits monstres semble pourtant
avoir le gabarit nécessaire pour s'y faufiler. On active donc un
mécanisme qui permet de changer l'itinéraire de la bébête, qui récupère
la clé avant de revenir sur ses pas. Problème, sur le chemin du retour
le monstre tombe dans un ravin emportant avec lui la clef de nos
soucis. Seul moyen de rattraper celle-ci, l'accompagner dans sa chute.
Tim choppe la clef au vol mais s'écrase au sol. Game Over ? Non, car il
n'y en a pas dans Braid. Comme dans Prince of Persia ou Blinx en son
temps, il suffit de rester appuyé sur un bouton pour remonter le temps
et voir tout ce petit monde faire marche arrière. Le petit truc qui
fait toute la différence, c'est que d'un monde à l'autre, certains
êtres et objets ne sont pas sensibles aux altérations temporelles. On
distingue ces derniers grâce à la petite lueur verdâtre qui les
entoure. Dans la situation que nous décrivons ici, ce pourrait être le
cas de la clef par exemple. Ainsi le monstre reviendrait au bord du
ravin mais sans la clé puisqu'en rembobinant, Tim serait revenu à sa
position initiale avec celle-ci dans les mains. Astucieux, grisant,
magique, génial... voilà les mots qui nous viennent en tête quand au
bout d'une longue période de réflexion, on finit par comprendre le
truc, non sans ressentir une certaine fierté. Le nombre de situations
différentes est extrêmement varié et rien que pour ça, l'expérience
vaut le coup d'oeil. Hormis le fait qu'on ne dirige qu'un
personnage, on n'est finalement pas loin des sensations que procurait un
Lost Viking à l'époque.
De l'ère 16 bits, Braid possède aussi le charme
graphique. Une 2D simplement magnifique, presque enivrante, à laquelle
s'ajoute de délicates mélodies venant renforcer un peu plus,
l'atmosphère unique et mystique de Braid. Comme annoncé plus haut, ce
paramètre est renforcé par l'étrange histoire qui guide nos pas. En parfait décalage avec l'apparence puérile du titre, celle-ci met en exergue les épreuves et difficultés rencontrées dans
une vie de couple. Contée dans différents manuscrits qu'on peut lire
entre chaque niveau, elle parle d'un courageux chevalier (Tim ?) dont
la quête consiste à délivrer une Princesse, élue de son coeur. Cela peut
paraître simple dit comme ça, mais à lire certaines descriptions qui
semblent mélanger les époques et décrire des sentiments opposés, il est
bien difficile de tout replacer dans le contexte. Multipliant les métaphores et autres figures de style, les textes laissent à chacun une marge d'interprétation importante. A tel point que sur
la toile, certains avancent même la thèse selon quoi, l'histoire
relaterait à un certain degré de lecture, l'élaboration de la première
bombe atomique (www.gameweb.fr) ! Sachez juste qu'en terminant le jeu, vous ne saurez pas vraiment si il faut se réjouir ou être triste pour
Tim...
En revanche, ce sera pour vous un mélange de satisfaction et de
frustration. Satisfaction pour avoir résolu les nombreux casses-têtes
qui vous étaient proposés, et frustration de ne pas en avoir davantage.
Car il est vrai que Braid est court, on ne peut pas dire le contraire.
Un peu trop peut être pour un jeu à 1200 MS (15€). Mais au regard de
l'expérience qu'il propose, on se dit que ça les vaut sans problème.
GAMELYMETRE
83%
REALISATION
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17/20
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C'est simple mais c'est détaillé, beau et poétique.
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IMMERSION
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15/20
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Musiques et bruitages contribuent à nous mettre dans l'ambiance unique de Braid. En revanche, on a du mal à comprendre de quoi il en retourne vraiment et c'est plutôt frustrant.
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PROGRESSION
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16/20
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Le jeu n'est pas très long et avec un temps de réflexion moyen, on peut tabler sur 3 ou 4h maxi pour le terminer avec toutes les pièces de puzzle la première fois (un succès demande de le faire en une quarantaine de minutes, c'est dire). En revanche la difficulté des énigmes va croissante et s'appuie régulièrement sur les enseignements tirés des niveaux précédents. Un travail bien élaboré.
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MANIABILITE
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17/20
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Tim est très lent, c'est le seul côté frustrant d'une maniabilité qui fait figure d'exemple pour sa précision.
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FUN
&
GAMEPLAY
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18/20
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Braid est à la 2D ce que Portal est à la 3D. Son gameplay astucieux et original surprend et rend accroc.
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(Screenshots éditeur)
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