Editeur : Sce Europe
Développeur : Sce Studio Cambridge
Genre : Action / Course / Puzzle
Difficulté : Moyenne
Joueurs : 1
Langage : Français (textes et voix) + choix
Date de sortie : Mars 2006
Terminé par le testeur : Oui
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Fan de la série "24" réjouissez-vous : une saison inédite vous attend !
"Tony, c'est Jack !"
Nombreux sont ceux qui ont craché sur
cette adaptation. Laideur des graphismes, maniabilité mauvaise, durée
de vie trop courte... la plupart des tests et critiques n'y ont pas été
avec le dos de la cuillère. Après tout ça, il faut vraiment être fan
pour tenter l'expérience et c'est mon cas. Si comme moi vous êtes un
inconditionnel des journées haletantes et impensables de Jack Bauer
(l'homme qui ne s'alimente jamais et ne va jamais aux toilettes), alors
vous serez rassurés d'apprendre que tous les défauts cités plus haut
sont certes bien réels, mais pas aussi dramatiques qu'on a bien voulu
nous faire croire.
Commençons par la réalisation du
titre. Ca scintille, ça bave un peu et manque souvent de détails mais
pas plus que la majorité des titres de la console. Les décors sont
parfaitement dans le ton avec des lieux connus comme le QG de la
Cellule, les inévitables du genre (entrepôts, immeubles désaffectés) et
enfin ceux auxquels on prête une crédibilité suffisante pour les
imaginer là où veut bien nous le faire croire (en l'occurence Los
Angeles) comme certains bâtiments administratifs. La plupart des
personnages sont très ressemblants (Jack, Tony, Chapelle) quand
d'autres, pourtant gâtés par la nature dans la réalité, le sont un peu
moins dans le jeu (Kim, Michelle). Avec des mouvements de caméra
perpétuels, une utilisation à outrance du "picture in picture" et un
habillage fidèle (chrono, annonce de chaque journée), on se croirait
devant notre télé un jeudi sur Canal. D'autant que le jeu bénéficie des
musiques de l'oeuvre originale ainsi que des voix des acteurs en VO
mais aussi en VF (d'autres langues sont au choix). Un travail
gigantesque puisqu'on retrouve une grande qualité dans le jeu des
comédiens.
Ce côté immersif est renforcé par un scénario loin d'être
bâclé. Plutôt que de nous faire revivre des évènements déjà vécus par
notre héros, les concepteurs du soft ont eu l'excellente idée de nous
plonger au sein d'une saison inédite, avec ses propres méchants, que
l'on pourrait qualifier de saison 2.5, celle-ci se déroulant entre les saisons 2 et 3.
L'occasion pour le
joueur et le fan de comprendre comment Chase Edmunds a rencontré Jack, de quelle façon Kim Bauer ou Adam Kauphfman (Sylar pour les intimes) sont arrivés à la cellule, ce qu'est devenue Kate Warner et comment le Président Palmer
s'est remis de l'attentat qui le visait à la fin de la deuxième saison.
Un détail pour les non-initiés, un régal pour les connaisseurs. Car
toutes ces questions, restées sans réponse dans la série, perdent ici
une grande partie de leurs mystères (malgré une petite déception pour
les cas Palmer et Warner qui manquent de détails). Toujours est-il
qu'avec les nombreuses cut-scene qui parsèment l'aventure, il m'est
arrivé d'avoir l'impression de regarder la série tellement j'étais pris
par le suspens. Et cela ne signifie pas que le joueur est spectateur
dans 24H : The Game, car c'est tout le contraire.
Venons en maintenant à ce qui
fait qu'on est ici en présence d'un jeu, et non d'un coffret DVD.
Premier élément appréciable, on ne joue pas que Jack. Tony, Chase, Michelle, Kim et même Adam
sont joués en alternance (bien que le père Bauer garde la vedette). La
majorité du temps, le joueur est amené à participer à des phases
d'action à la troisième personne. Avec un menu accessible via la croix
directionnelle, on choisit notre arme en déroulant à l'horizontale, et
on se soigne à l'aide de pilule en déroulant à la verticale. Si les
coups au corps à corps sont possibles, on préfèrera l'efficacité des
armes à feu, que l'on pointe en bloquant la caméra derrière notre
épaule avec une gâchette ou en gardant la vue par défaut, en dégainant
avec le bouton opposé. La visée peut être assistée ou non. Dans le
premier cas (par défaut), un curseur entoure la cible verrouillée pour
permettre au joueur de viser telle ou telle partie du corps. Si le
verrouillage ne se fait pas toujours où l'on souhaite et que le curseur
à l'intérieur n'est pas un modèle de précision, on s'y fait quand même
assez rapidement. Dans ces phases à pied, il est aussi possible de se
mettre à couvert contre un mur ou derrière un obstacle, de menotter un
ennemi ou un civil, et de fouiller ou traîner une victime. Cette
dernière possibilité trouve tout son intérêt dans les passages
d'infiltrations assez fréquents et souvent stimulants (Jack se faisant par exemple passer pour un homme d'affaire participant à une visite guidée ou Chase agissant
sous couverture). Dommage sur ce point qu'il soit souvent (mais pas
toujours) possible de passer en force et de griller sa couverture dès
le début, la difficulté n'étant pas très élevée.
Il en est tout autre de certaines scènes en voitures, évidentes
lorsqu'il s'agit de relier un point A à un point B, mais très
compliquées dès qu'il faut semer policiers ou malfrats à nos trousses.
Notons qu'il est possible de réquisitionner n'importe quel véhicule
(bus compris) en s'inscrustant dans le cockpit avec la douceur d'un GTA, sauf que les lois sont ici de notre côté (même si comme d'hab, Jack défie
les autorités pour sauver le monde). Pour ceux qui souhaitent agir dans
les règles, on peut arrêter un véhicule en pressant une gâchette qui
laisse sortir de la bouche de notre héros un "Cellule Antiterroriste !"
comme on les aime.
A côté de ça, il y a aussi les nombreux puzzles et autres codes à
déchiffrer qui permettent de trouver l'émission d'un signal,
l'emplacement d'une bombe ou pirater un système. Jeu de couleurs avec
les boutons du Pad, travail de mémoire et précision au stick sont au
programme de ces petits moments de respiration, qui permettent de
varier l'action, tout en soufflant un peu. Ces phases, souvent très
courtes, sont aussi peu stressantes dans le sens où en cas d'échec, on
les recommence instantanément.
La situation est un peu différente avec les interrogatoires, immuables
à la série, qui demandent un travail légèrement plus long. Ici, il faut
réussir à maintenir dans une partie définie la jauge de stress du
suspect en faisant monter ou descendre celle-ci avec Triangle et Croix,
ou en la stabilisant avec Carré (le ton employé par Jack varie en fonction).
Notons que toutes ces épreuves s'enchaînent à un rythme effréné et
qu'une heure virtuelle se découpe en général en 3 ou 5 missions. Le
jeu, comme une saison, se termine au bout de 24 heures mais gardez à
l'esprit qu'on finit en moyenne une heure en 20-30 minutes. La durée de
vie est donc relativement correcte. De quoi faire mentir à nouveau les
mauvaises langues citées plus haut.
Hélas, ces derniers ne s'étaient pas trompés sur un point et le plus gros défaut de 24h : The Game
réside dans sa maniabilité. Mais là encore, ce qui est loin d'être
parfait n'est pas forcément extrêmement mauvais. Problèmes de caméras,
lourdeur de personnages et conduite peu précise nivèlent ainsi la
qualité globale vers le bas. Pourtant aucun de ces défauts n'empêchent
de progresser dans l'aventure avec plaisir, et la difficulté proposée
tolère certaines approximations. Ce n'est bien sûr pas une excuse
suffisante au regard de ce qui aurait pu être un très grand jeu, mais
l'immersion est tellement travaillée et certaines phases tellement bien
pensées que le fan fermera sans problème les yeux sur ces égarements.
En revanche, il est évident que celui qui ne connaît pas cette
excellente série verra moins d'intérêt à jouer à un jeu qui désobéit à
de nombreux codes de la perfection. Toutefois sa variété, son rythme et
son histoire, possèdent les arguments nécessaires pour faire passer un
bon moment à n'importe quel joueur féru d'action.
GAMELYMETRE
81%
REALISATION
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15/20
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Des
personnages bluffants hormis quelques exceptions et des décors simples
mais crédibles. Gros travail de mise en scène avec un respect total des
codes artistiques de la série. On regrette en revanche les baisses de
frame-rate et les animations souvent saccadées.
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IMMERSION
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19/20
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Une
saison inédite et complète de série TV dans un jeu vidéo, du jamais vu
! Histoire, personnages, musiques, voix... tout y est. On frôle la
perfection à cause de certains éléments survolés et de "cut" (coupes
au montage) souvent aléatoires à la fin de chaque épisode. Un jeu que
devrait cependant faire tous ceux qui aiment cette série.
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PROGRESSION
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17/20
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La
variété est au rendez-vous, le rythme est soutenu, la difficulté
appréciable et la durée de vie dans la moyenne du genre (environ 8h).
Du très bon, d'autant qu'il est possible de refaire chaque mission pour
améliorer son score (sous forme de pourcentage selon les objectifs à
réaliser) pour débloquer des bonus : galeries d'images et de
personnages, interviews des acteurs, vidéo promotionnelle....
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MANIABILITE
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13/20
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Une
catégorie dans laquelle 24h : The Game ne joue pas dans la cour des
grands. Seuls les puzzles et autres casses-têtes sont parfaitement
pensés. Les phases à pied et en voiture ont de trop nombreuses carences
pour espérer une meilleure note.
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FUN
&
GAMEPLAY
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17/20
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Un
mélange des genres appréciable servi par un background de première
classe. Il n'y a guère que quelques passages où l'on peste à cause de
la maniabilité et des caméras pour empêcher l'expérience d'être
énormissime.
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(Screenshots éditeur)
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