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"Je continuais d'avancer mais je savais que Kain m'observait..." 

(attention, spoiler dans tout ce paragraphe) Telle la fin d'une saison de série TV, le premier Soul Reaver se terminait sur un cliffhanger des plus frustrants. Après avoir passé des heures à rechercher Kain, Raziel voyait celui-ci disparaître dans le temps en empruntant un étrange passage spatio-temporel. Ne souhaitant pas abandonner si prêt du but, le dévoreur d'âmes le suit et se retrouve trente ans auparavant. Là, il rencontre Moebius, personnage énigmatique qui lui apprend où trouver celui qu'il cherche. Le joueur prend alors le contrôle pour se rendre aux piliers de Nosgoth, lieu clé de l'histoire de Legacy of Kain. C'est ainsi qu'intervient la première surprise scénaristique : Kain ne tient pas le discours qu'on lui connaît et semble vouloir agir pour sa rédemption. N'est-il plus si démoniaque qu'à l'époque où il s'était débarrassé de Raziel par jalousie ? Ses états d'âme sont-ils sincères ? A vous de le découvrir. Mais il faut s'attendre à rester sur les fesses à chaque cut scene dialoguée. Au risque de vous en dire trop, il serait pourrait que quelqu'un soit totalement manipulé dans cette histoire, et que cela ne date pas de ce Soul Reaver 2. Libre arbitre, passé révélé, rencontres inespérées et face à face avec le Raziel humain sont autant de surprises qui attendent le joueur dans les multiples époques traversées dans ce périple. Un scénario qui, à lui seul, justifie de parcourir le jeu en entier.



Fascinant dans le fond, le titre conserve sa bonne tenue dans la forme. Véritable exploit sur PSOne, la réalisation est juste flatteuse sur PS2. L'architecture est toujours aussi atypique, les monuments grandioses, mais la PS2 n'en est qu'à ses débuts et ne parvient pas à nous mettre une claque. Quelques effets de lumières et des décors superbement inspirés parviennent toutefois à faire oublier la modélisation moyenne des personnages. Passe encore pour Raziel et son corps en lambeaux, mais pas pour les vampires, goules et autres humains croisés en route, affichant une apparence grossière. Oui, j'ai bien dit humains. Le scénario et ses voyages dans le temps impliquant des face-à-face avec les Séraphéens (auxquelles appartient notre héros) chasseurs de vampires. Les combats sont d'ailleurs encore plus nombreux que dans l'opus précédent. La Reaver laisse entrevoir son rôle central dans cette aventure. Obtenue dans le premier volet, elle peut maintenant évoluer en acquérant les pouvoirs des ténèbres, de la lumière, de l'air et du feu, indispensables pour atteindre certains lieux. Après avoir atteint la forge de l'air, on pourra par exemple voler beaucoup plus longtemps et s'adonner à une phase plate-forme d'envergure dans le temple de Janos Audron, vampire au rôle déterminant. Mais la fonction première de la lame spectrale est toujours de trancher les ennemis bien que Raziel puisse encore utiliser n'importe quelle arme ramassée en chemin. De nombreuses batailles se déroulent maintenant dans un périmètre fermé (clôturé par un champ de force) et s'imposent comme des passages inévitables pour continuer notre avancée. Si le ratio énigmes/action penche du coup légèrement en faveur des échauffourées, il n'en reste pas moins de nombreux mécanismes à actionner dans chaque donjon. Il faut notamment jouer encore au jeu des différences entre le monde réel et spectral, où Raziel peut toujours s'adonner à ses passe-temps favoris : passe-murailles et cures d'âmes. Ces phases de réflexions sont maintenant plus recherchées (attendez-vous à vous creuser les méninges) et s'appuient moins sur les poussifs déplacements de cube. Faisant dans la continuité au niveau de la réalisation, laissant plus de place à l'action malgré une jugeote toujours indispensable pour progresser, Soul Reaver 2 innove surtout avec les évolutions de la Reaver et surprend par la complexité de son scénario qui laisse pantois. Celui-ci se terminant encore une fois sur un cliffhanger, on peut parler d'une deuxième saison réussie et ronger son frein en attendant la troisième, censée clôturer "l'Héritage de Kain". 

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