Editeur : SquareSoft
Développeur : SquareSoft
Genre : Survival / RPG
Difficulté : Moyenne
Joueurs : 1
Langage : Anglais (Version US)
Date de sortie : Août 1998
Terminé : Oui en Novembre 1999
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Avec à ses rennes, quelques unes des plus talentueuses personnalités de Squaresoft, Parasite Eve captive et surprend.
Hybride
Produit par Hironobu Sakaguchi (créateur de Final Fantasy), réalisé par
Takashi Tokita (Chrono Trigger) et designé par Tetsuya Nomura (Final
Fantasy VII), Parasite Eve était clairement attendu comme un hit en
puissance. Alors que tout le monde s'attendait à la riposte de Square
contre les Resident Evil de Capcom, on se retrouvait finalement avec un
jeu empruntant autant aux survival-horror qu'aux RPG, explications.
Tout commence par une soirée à l'opéra. Invitée par un collègue qui ne
semble pas l'attirer plus que ça, Aya Brea, agent de police au NYPD,
préfère se concentrer sur la représentation pour esquiver les multiples
avances de son partenaire. Alors que la comédienne principale entame une magnifique vocalise, les autres
acteurs prennent feu et c'est bientôt tout le théâtre qui s'embrase.
Persuadée que cela fait partie du spectacle, la policière ne réagit pas
tout de suite avant de constater avec effroi qu'elle est la seule
survivante. Vraisemblablement possédée, l'actrice s'adresse à Aya
comme si elle la connaissait depuis toujours. Un court flash-back et un petit
affrontement plus tard, l'héroïne se lance à la poursuite de cette femme
aux pouvoirs effrayants. Mitochondries, horribles mutations et passé mystérieux constituent la suite de ce scénario mature et
travaillé. La consistance de celui-ci n'est pas surprenante. Parasite
Eve est à l'origine un best-seller écrit par Hideaki Sena, considéré
comme le Michael Crichton japonais.
Le jeu arbore de ce fait un style très cinématographique dans sa narration et sa représentation. Cette dernière offre des décors en 2D pré-calculée et des personnages polygonés, honnêtement texturés pour l'époque. Du commissariat à Chinatown, on passe
d'intérieurs chauds et réalistes à des environnements froids et
effrayants comme les égouts de l'opéra. Souvent déserts, les lieux visités multiplient les clichés de l'épouvante, rapprochant Parasite Eve du survival horror. Jeu de miroir, cadavre qui esquisse un mouvement, penderie remplie à fouiller... On ne sursaute pas forcément devant de si grosses ficelles mais l'ambiance est là. Le titre s'amuse d'ailleurs à faire contraster le contexte réel (une enquête policière à New-York) et l'intrigue surréaliste (des monstres, des mutations, des pouvoirs magiques). Se déroulant sur 6 jours (pour autant de chapitres), l'histoire s'offre quelques respirations entre deux périodes tendues. On notera dans cette catégorie les discussions entre Aya et son coéquipier dans la voiture de police ou encore les phases au commissariat, permettant notamment de booster notre équipement en passant par l'armurerie. Qui dit équipement, dit bien souvent combat. C'est dans ce domaine que Parasite Eve prouve son appartenance au genre RPG. Comme dans Final Fantasy, les ennemis apparaissent aléatoirement (mais souvent au même endroit) et les actions se déroulent au tour par tour. Ne croyez pas cependant qu'ils soient soporifiques. Une jauge AT (pour Active Time) détermine notre moment d'attaque. Pendant qu'elle se remplit, on peut déplacer Aya en temps réel pour esquiver les offensives adverses et se placer à la distance idéale avant de cibler l'ennemi grâce à une sphère.
Le diamètre de cette dernière dépend de l'arme équipée. Certaines font plus de dégâts à proximité, d'autres ont une portée plus importante et le nombre de coups portés varient aussi (par exemple, le pompe = un gros coup ; le flingue : deux petits coups). Il en ressort des affrontements assez tactiques rendant le joueur plus actif qu'un classique tour par tour. A chaque victoire, des points d'expériences se cumulent. Augmentation par niveau, statistiques renforcées et nouvelles compétences sont à la clé. Des objets ramassés ici et là permettent aussi de rajouter quelques points dans le domaine de notre choix. Renforcer la puissance d'une arme, sa portée ou la résistance de notre gilet par balle, voilà les principaux dilemmes qui se posent à nous, sachant qu'on sera peut être amené à se débarrasser plus tard de l'objet en question. Peu importe, Aya possède aussi une jauge de PE, destinée aux sorts magiques de soin et d'attaque (vous apprendrez dans l'aventure pourquoi elle en a le pouvoir). Si la représentation des sorts n'égale pas les FF malgré quelques bons effets, une bonne gestion de ces derniers est essentielle pour les différents duels de l'aventure. On notera à ce propos que la jauge AT se remplit automatiquement une fois vide.
Scénario et ambiance de qualité, réalisation soignée et gameplay bien pensé, Parasite Eve est-il le jeu incroyable qu'on est en droit d'attendre d'une telle équipe de production ? Hélas pas tout à fait. Si le titre de Squaresoft mérite vraiment le coup d'oeil, il souffre d'un terrible manque de rythme dû aux déplacements archis lents de son héroïne. Qu'elle marche ou qu'elle courre, Aya semble traîner des poids de 20 kilos à chaque cheville et les interactions avec le décor donnent lieu à de lourdes animations. Problème récurrent du genre survival (surtout à l'époque), il est ici accentué par des combats aléatoires qui plus d'une fois, nous font regretter d'avoir omis de vérifier un placard dans une salle déjà visitée. De ce point de vue, sa courte durée de vie (moins de 8h) nous évite de lâcher le titre avant d'en voir la fin. Ménagez d'ailleurs votre système nerveux pour le boss final aux multiples formes qui demande une certaine dextérité.
Jamais sorti chez nous à l'inverse de sa suite (au système de combat plus classique), ce premier volet reste une expérience divertissante et très immersive pour peu que l'on comprenne l'anglais.
GAMELYMETRE
81%
REALISATION
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16/20
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Décors pré-calculés de qualités, personnages correctement modélisés, mise en scène et cinématiques d'envergures, Parasite Eve calle au niveau de l'animation, trop lente et rigide.
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IMMERSION
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18/20
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Un très bon scénario servi par une ambiance et des dialogues qui rappellent certaines séries TV. Les bruitages sont communs au genre survival et les musiques sont excellentes.
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PROGRESSION
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13/20
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Les chapitres s'enchaînent parfaitement mais les déplacements d'Aya plombent le rythme. Quand on a oublié une clé au tout début d'un niveau, devoir refaire le chemin inverse est un supplice. Croissante jusqu'au boss final, la difficulté ne pose problème que dans l'ultime combat. La durée de vie est faible mais adaptée au rythme du jeu qui se parcourt comme un bon film (comptez moins de 8h). L'envie d'y rejouer n'est pas un réflexe une fois qu'on a vu la fin.
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MANIABILITE
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16/20
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Très ingénieuse lors des combats et simpliste lors des (lourds) déplacements, elle souffre d'une étrange approximation dans la recherche d'indices. Il faut en effet appuyer plusieurs fois devant un objet qu'on souhaite examiner pour déclencher l'action. Cela entraîne quelques fausses pistes.
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FUN
&
GAMEPLAY
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18/20
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Survival et RPG cohabitent de fort belle manière dans ce titre hybride. Si le plaisir de jeu est gâché par son manque de rythme, Parasite Eve propose les sensations du survival et le suivi du RPG. Sans parler des combats, tellement ingénieux qu'ils ont servi de modèle à des titres comme Vagrant Story.
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(Screenshots exclusifs Gamely.fr)
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