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Du sang ou des âmes 

Oubliez le style "vue de dessus" de Blood Omen développé par Silicon Knights ! Confié aux hommes de Crystal Dynamics (Pandemonium), Soul Reaver arbore une full 3D avec une maîtrise sans pareil sur PSOne. Véritable sensation en termes de réalisation, Soul Reaver est parvenu à donner un second souffle à une console menacée à l'époque par l'arrivée de la Dreamcast de Sega (le jeu sera d'ailleurs adapté sur cette dernière, proposant des textures lissées). Avec sa caméra dynamique pouvant pivoter à 360° et un level design travaillé, pensé pour la plate-forme et les énigmes Tomb Raidesques, le titre d'Eidos se montre d'emblée ambitieux. Avec des niveaux s'étendant aussi bien en largeur qu'en hauteur, il pourrait sembler à première vue que la série cherche à marcher sur les traces de Lara Croft (on ne parle pas du cinquième épisode). Mais devant la complexité, la profondeur et l'originalité du gameplay et de son histoire, Soul Reaver ne trouvait à cette date aucun concurrent de taille, quel que soit son tour de poitrine.

Unique et recelant bien des mystères, son univers a de quoi captiver ceux que les buveurs de sang intriguent. Vampire à la solde de Kain qu'on avait laissé dans le premier volet entre la vie et la mort (le joueur devait choisir de le faire mourir ou d'en faire un vampire sanguinaire), Raziel se voit du jour au lendemain doté d'une paire d'ailes par la nature. Vexé que l'un de ses hommes évolue plus vite que lui, Kain le lui arrache avant de le faire jeter dans les abîmes de la mort. Déchu, le corps en lambeau, Raziel regagne ses esprits 1000 ans plus tard grâce à l'intervention d'une mystérieuse entité. Cette dernière lui offre la possibilité de se venger en le sommant de mettre fin aux agissement de Kain. Nosgoth a en effet dramatiquement changé depuis le différent entre les deux vampires et Kain n'est pas étranger à la déchéance de la cité. Perdu dans un monde qu'il reconnaît à peine, Raziel part à la poursuite de celui qu'il servait jadis. Il doit d'abord se familiariser avec son nouveau corps et ses nouvelles facultés. Les premiers instants de jeu sont donc propices à l'apprentissage des différentes actions de notre personnage.

Première chose, il peut maintenant évoluer dans le monde réel et spectral. Ressuscité dans ce dernier, Raziel n'a plus soif de sang, mais faim des âmes égarées. En appuyant sur Rond, il absorbe celles qui rôdent aux alentours ou celles des ennemis vaincus au combat. Si il suffit de frapper comme une mule pour venir à bout de ces derniers dans le monde spectral, les combats dans la réalité sont plus élaborés. Après avoir ciblé l'ennemi avec R1, on décoche quelques coups qui font jaillir des gerbes de sang. Problème, les ennemis sont sonnés mais reviennent tout le temps à la charge. La raison : ils appartiennent à la race des vampires. Il faut donc employer les moyens adéquats pour en venir à bout. Empalements, rayons du soleil, feu et eau sauront les faire disparaître à jamais. Il suffit donc d'attraper l'ennemi au moment où il s'immobilise pour le jeter sur un élément de décor approprié (un concept vraiment bien pensé). Plus efficace, on peut récupérer un peu partout des lances ou autres flambeaux qui permettent d'enchaîner le plantage thoracique après un petit combo. Quelle que soit la manière choisie, il ne faudra pas oublier d'absorber l'âme de la victime pour remplir cette jauge de vie qui se vide systématiquement dans le monde réel à laquelle la nouvelle enveloppe corporelle de Raziel n'est pas encore adaptée.

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85%