Editeur : Capcom
Développeur : Capcom
Genre : Action / Survival
Difficulté : Très difficile
Joueur(s) : 1
Langage : Français (textes) / Anglais (voix)
Date de sortie : Septembre 2006
Terminé : Oui en Janvier 2008
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Après avoir frappé de son sceau le survival-horror avec Resident Evil, Capcom et Keiji Inafune révolutionnent le genre avec Dead Rising.
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On
m'avait dit beaucoup de bien de ce jeu. Prouesse technique, ambiance
unique, expérience inoubliable... j'en passe. On m'avait aussi prévenu
que mes premières impressions ne correspondraient peut-être pas à ce
tableau idyllique et qu'il fallait d'abord prendre ses marques dans le
centre commercial de Willamette, où se déroule l'action de Dead Rising.
Force est de constater qu'on ne m'avait pas menti. Car si la suite du
test confirmera la première hypothèse, je peux vous assurer que j'ai
bien failli remettre ce jeu au placard beaucoup plus vite que prévu. Il
faut dire qu'après avoir cumulé 10 ou 11 game over en 4h de jeu, on se
dit que Capcom a oublié d'inclure la notion de "plaisir"
dans son titre. Certes la performance de la console affichant des
centaines de zombies à l'écran sans (presque) jamais ralentir inspire
le respect. Certes la possibilité de pouvoir entrer dans toutes les
boutiques du centre commercial et d'improviser des armes avec une
tondeuse, un ballon de foot et autres ours en peluche promet de grands
moments. Mais tous ces éléments aussi funs soient-ils n'empêchent pas cette conclusion : au début, c'est TROP DUR !
Ainsi, ils sont certainement nombreux les joueurs qui refuseront de
mettre leurs nerfs à très rudes épreuves pour atteindre un niveau
respectable et ainsi, profiter pleinement de Dead Rising. Frank
West, notre héros reporter, voit en effet ses capacités s'améliorer
suivant le score que vous obtenez en prenant des photos, tuant des
zombies ou sauvant la vie d'un des 54 rescapés potentiels. Le problème,
c'est qu'au début du jeu, Frank est lent, peu agile et possède une très
maigre barre de vie.
Jouant sur la rejouabilité de son titre, Capcom
nous offre deux possibilités lorsque Frank trépasse : reprendre à notre
dernière sauvegarde tel quel (suicidaire) ou sauvegarder, et quitter la
partie afin d'en recommencer une nouvelle avec les points d'expériences
accumulés (vivement conseillé). Un principe fastidieux que seuls les
gamers et leur goût du challenge oseront relever. Dommage car derrière
cette difficulté d'une autre époque se cache un scénario et des
personnages qui méritent d'être découverts. Sans parler de la liberté
d'action énorme aboutissant à 6 fins différentes.
A la recherche d'un scoop, Frank West se rend à Willamete, une ville où
se passent d'étranges évènements sur lesquels l'information a du mal à
circuler. Le narrateur de la série "24h" vous dirait que les évènements
de Dead Rising se déroulent entre midi... et midi. Lorsqu'il
nous dépose au début du jeu, le pilote d'hélico nous promet en effet de
revenir nous chercher sur le toit du centre commercial dans 3 jours.
Dès lors, libre à nous de rester sans bouger durant toute cette
période, de sauver quelques personnes sans prendre trop de risque ou de
tenter de faire la lumière sur toute cette histoire. Tout est possible
au point de liquider les survivants qui nous encombrent trop ou
d'abandonner le fil rouge principal quand cela devient trop chaud pour
nos fesses.
Découpée en plusieurs chapitres nommés "CAS", l'histoire principale
nous demande d'être à certains endroits à certains moments afin de
déclencher des évènements clés, parallèles à nos recherches de
survivants. Autant dire que l'emploi du temps est bien rempli pour
celui qui décide de jouer les bons samaritains. C'est pourquoi ne cesse
de sonner le téléphone que nous remet rapidement Otis le gardien du
centre. A différentes heures, ce dernier nous renseigne sur la position
de telle ou telle personne qu'il aperçoit depuis les écrans de la salle
de sécurité, unique lieu sans danger. Après avoir échangé quelques mots
(ou mis quelques "kick" à certains angoissés totalement paniqués), les
survivants acceptent en général de nous suivre jusqu'à l'unique oasis
de sûreté.
Malheureusement, les choses se gâtent : les PNJ réussissent l'exploit
d'être plus stupides que les zombies ayant pourtant les neurones
sacrément bouffées. Si ils sont censés nous suivre quand on les appelle
avec "Y" ou rejoindre une position indiquée, on les voit souvent courir
bêtement contre un pot de fleur ou être incapable d'enjamber un muret
de 40cm. Leur excès de boulet attitude les pousse même à vouloir
traverser un essaim de zombies au lieu de le contourner.
Sans arme, ils ont parfois la mauvaise idée d'aller se frotter aux
morts-vivants avant d'hurler à l'aide. Une véritable horreur pour notre
système nerveux. Heureusement, on peut les armer de tout ce que l'on
trouve pour qu'ils se défendent par leurs propres moyens. Mais
lorsqu'ils sont plusieurs à nous accompagner (8 au maximum), il faut
s'attendre à criser.
Précisons aussi qu'une fois sain et sauf, certains tentent de créer une
mutinerie dans la salle de sécurité si on ne respecte pas leurs
conditions (leur apporter du vin par exemple). Dans ce cas, ils
s'enfuient en entraînant avec eux les autres rescapés qui se reposaient
dans la même pièce (il y a 4 salles au PC sécurité). Rassurez vous, on
n'est pas obligé de sauver ces idiots pour voir la vraie fin du jeu qui
demande simplement de remplir les objectifs des "cas". Autrement dit,
on ne vit cette prise de tête monumentale que si on cherche à voir
toutes les fins ou débloquer le succès "Saint", imposant de finir le
jeu en sauvant 50 personnes (en gros, vous n'avez presque pas le droit
à l'erreur). Pour l'avoir fait, je ne peux que souhaiter bon courage
aux volontaires et préciser qu'au mieux, on ne peut sauver que 53
personnes sur 54, conséquence des liens scénaristiques.
Mais alors pourquoi ? Pourquoi Dead Rising
jouit-il d'une aussi bonne réputation et pourquoi reste-t-il dans mon
esprit comme un des meilleurs jeux auxquels j'ai pu jouer sur cette
console ? Tout simplement parce que l'expérience proposée est unique.
On a déjà parlé du scénario et de la liberté de choisir mais c'est un
ensemble de petits détails qui marque à jamais le joueur. S'habiller
dans les boutiques huppées ou se balader en caleçon après s'être fait
dépouiller par des tarés donnent un cachet unique au titre de Capcom. S'armer
d'un katana, d'une masse, d'un plot de signalisation, d'un parasol, de
tartes ou encore de CD pour dégommer du zombie est un privilège rare de
nos jours. Se préparer à manger dans les restos pour booster
temporairement nos capacités ou changer de coupe de cheveux est aussi
jouissif que futile. Se déplacer à pied, en moto, voiture, camion,
skate ou vélo ne sont que quelques unes des activités proposées dans le
jeu. Vous avez dit GTA ? Peut-être un peu c'est vrai, mais dans un contexte tel que celui là, l'effet est des plus ravageurs.
L'humour est omniprésent, qu'il soit trash (découper des zombies à la
tondeuse), kitsch (les prendre à coups de tarte à la crème ou les
désorienter avec un masque de déguisement) ou coquin (vive les gros
seins et les minis shorts). Le charisme indéniable du personnage
principal joue aussi beaucoup dans l'attachement au jeu. Professionnel
et détaché par rapport à la situation, Frank West a toujours le mot ou
l'expression qu'il faut pour nous faire sourire. Anti-héros, il est un
simple journaliste qui vient à Willamette pour faire son boulot voire
plus selon le courage du joueur. L'ambiance des différentes allées et
les petites musiques qui les accompagnent nous trottent longtemps dans
la tête et bien que les PNJ soient détestables, on est fier de chaque
vie sauvée tellement on en bave.
Heureusement pour nous la maniabilité se révèle plutôt efficace avec
une caméra libre qui nous joue néanmoins quelques tours quand on prend
par la main une survivante. Mais au regard des possibilités offertes,
il n'y a pas à se plaindre manette en main.
Si il s'adresse presque exclusivement aux hardcores gamers, Dead Rising
finit par séduire grâce à ses nombreux bons points. Ce survival horror
demande juste d'être dompté pour pouvoir l'apprécier à sa juste valeur.
Le challenge est de taille mais relatif au plaisir procuré par la
suite. Un second épisode étant envisageable, on ne peut qu'espérer que
la difficulté sera cette fois mieux dosée et l'intelligence
artificielle remaniée.
GAMELYMETRE
85%
REALISATION
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16/20
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La plupart
des gens qui s'essayent à Dead Rising trouvent le jeu indigne de la
puissance de la console. S'il parait au premier abord simplement propre et
sans artifice, la prouesse est ailleurs, dans l'animation de tout ce petit monde.
Voir autant de zombies affichés en même temps à l'écran sans ralentissement ou presque relève en effet de l'expoit.
Dommage que la bêtise infinie des PNJ trahisse une intelligence artificielle au rabais.
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IMMERSION
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19/20
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A
l'image de Frank, le joueur mène une véritable enquête d'investigation
pour apprendre ce qu'il se passe à Willamette. Chaque ligne du
scénario, chaque personnage clé rencontré est un mystère. Ne parlons
pas des psychopathes et autres paranos que l'on croise en route.
L'ambiance unique du terrain de jeu contraste habilement avec l'horreur
de la situation. Loin de rajouter des musiques angoissantes ou de
multiplier les sursauts, Capcom nous livre une ambiance sonore telle
qu'on la vivrait dans la réalité. Le centre commercial balance ses
jingles et ses petites musiques pendant qu'on slalom entre les
morts-vivants. Enorme !
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PROGRESSION
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15/20
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Là
je suis partagé. Pour ceux qui auront le courage de pousser
l'expérience, le jeu offre une grande profondeur et une liberté de
progression énorme. Il y a tant de choses à voir et à faire, qu'on peut
recommencer les 72h à l'infini avec un plaisir toujours intact. Sans
compter que les succès du jeu offrent un challenge qui motivera les
plus hardcores gamers. Il n'empêche que la trop grande difficulté de
Dead Rising, se ressentant dès les premières minutes, saura repousser
une majorité de joueurs auxquels on ne reprochera pas de vouloir
préserver leur système nerveux.
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MANIABILITE
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16/20
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Avec
le nombre de mouvements et d'interactions dont il dispose, Frank s'en
tire avec les honneurs après une période d'adaptation et malgré
quelques emmêlements de pinceaux récurrents.
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FUN
&
GAMEPLAY
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19/20
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Devoir
faire face à des zombies par milliers et des survivants dérangés est
déjà un programme attractif pour tout amateur d'action et de survival.
La responsabilité d'aider ou non de pauvres innocents égarés rajoute la
notion de choix toujours bienvenue dans un jeu. Mais que tout ceci se
passe dans un immense centre commercial dans lequel on peut interagir
avec tout et n'importe quoi devient complètement jouissif. Dead Rising
est tout simplement le jeu rêvé pour tout amateur de zombie élevé par
les films de George Romero. D'ailleurs, les similitudes avec le film
"Zombies" (1978) sont nombreuses.
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(Screenshots éditeur)
Plus loin :
Voici un petit conseil qui vous permettra d'obtenir de quoi faire face à l'énorme difficulté proposée par Dead Rising.
Rendez-vous dans les tunnels souterrains du centre commercial qui
grouillent de zombies par milliers. Prenez la décapotable rouge à
l'entrée et empruntez la première à gauche après avoir descendu la
pente. Arrivé à l'endroit où sont garées deux fourgonnettes, faites des
tours sur vous même avec la voiture histoire d'écraser un max de
zombies jusqu'à ce que la caisse s'arrête à cause des dégâts.
Là, prenez le camion et traversez le tunnel jusqu'à la citadine blanche
sans oublier de rouler sur un max de morts vivants. Faites de même avec
la voiture blanche et ressortez du tunnel avant qu'elle ne puisse plus avancer. Dehors, la décapotable rouge a été réinitialisée. Reproduisez
donc ce même schéma pendant environ 5h pour obtenir un total de 53594
zombies tués (représentant la population totale de Willamette) et
débloquer le succès "Exterminateur". Laissez-vous alors bouffer pour
recommencer la partie et ô surprise, le Megaman Buster se trouve dans la salle de sécurité.
Contenant 300 munitions, sa puissance permet d'éliminer les zombies en
un tir et les boss ne feront pas non plus long feu. Une fois vide, vous
le retrouvez à l'infini à sa place initiale.
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