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FORBIDDEN SIREN
Tests - Playstation 2
Écrit par Latin Cygnus   

BoxForbiddenSiren.jpg Editeur : Sony CE 
Développeur : Sony CE
Genre : Survival Horror
Difficulté : Difficile
Joueurs : 1 
Langage : Français (textes seulement)16ans.gif
Date de sortie : Mars 2004 
Terminé : Oui en Février 2005 


Après avoir accueilli les meilleures licences du genre, Sony crée son propre survival-horror et fait trembler tout le monde.

Frissons virtuels 

ForbiddenArtwork.jpgVoilà sans nul doute le soft qui m'a le plus effrayé jusqu'à aujourd'hui. Là où les autres jeux permettent petit à petit de dominer la peur grâce à un arsenal de plus en plus puissant et de fortes personnalités (Resident Evil) ou encore l'envie d'en savoir plus (Silent Hill, Project Zero), Forbidden Siren ne propose jamais rien d'autre que de survivre. Une caractéristique qui le rapproche davantage de la définition même du genre. Comment les programmeurs sont-ils parvenus à ne jamais nous mettre en confiance ? Tout simplement en nous faisant diriger en alternance plusieurs personnages totalement lambdas. Tout se passe dans le village d'Hanyuda où la population semble frappée d'une étrange malédiction qui transforme ces victimes en zombies aux yeux qui saignent. C'est à travers ceux de Kyoya Suda que nous faisons nos premiers pas dans ce cauchemar.

Témoin d'une étrange cérémonie, le jeune garçon est pris en chasse par un policier qui ne semble pas vouloir effectuer un simple contrôle de routine et use de son arme sans retenue. Piégé par une impasse, on se retrouve à devoir éviter les attaques de l'agent possédé alors que rien ne semble nous permettre de lui tenir tête
. Une paire de clé et une voiture inespérés nous sauvent la mise dans ce premier chapitre qui donne clairement le ton : il faut fuir ! Faisant la rencontre d'une jeune fille aussi perdue que nous (quoi qu'un peu plus au courant) Kyoya ne tarde pas à céder sa place au professeur Tamon Takeuchi, au vieux chasseur Akira Shimura, à l'intrigante Risa Onda où encore à la petite Harumi Yomoda. En tout, ce n'est pas moins de 10 personnages différents que l'on incarne en alternance au coeur de 64 missions. Si certains reviennent plus souvent, on constatera avec effroi qu'une poignée d'entre eux succomberont à la malédiction avant le générique de fin. Le titre de Sony met d'ailleurs l'accent sur un pessimisme relativement réaliste. Aussi faibles et paumés que pourrait l'être n'importe quel personne larguée dans une telle horreur, les héros n'ont pas de barre de vie et succombent après deux ou trois blessures. Ils peuvent bien sûr courir mais leur endurance est celle de Monsieur Toutlemonde.

Si certains utilisent une arme à feu (qu'ils rechargent aussi rapidement que le ferions vous et moi), la plupart improvisent au mieux avec une barre de fer, au pire avec rien du tout. Comme si survivre n'était déjà pas assez compliqué, il faut parfois prendre soin d'un boulet virtuel en lui disant de nous attendre ou de nous accompagner à tel ou tel endroit. A ce petit jeu, il n'est pas non plus question de nettoyer la zone mais de faire diversion car les ennemis peuvent être immobilisés quelques temps mais ne meurent jamais. L'observation jouera donc un rôle important dans notre progression. Les Shibitos (c'est le nom donné aux monstres) ont en effet la particularité d'avoir gardé certaines habitudes de leur ancienne vie. Ils mangent, bricolent ou dessinent pour les plus jeunes (effrayant), quand ils ne sont pas occupés à garder leur territoire. Car oui en plus, ils sont organisés. Pire ! Ils utilisent eux aussi des armes à feu.

forbiddenMadame.jpg ForbiddenDeux.jpg   

Si vous n'aviez jamais vu de zombie sniper perché en haut  d'une tour, vous apprendrez vite à vos dépends qu'ils sont terriblement efficaces (et chiants). Bref, rarement le joueur aura ressenti une telle infériorité face à l'ennemi. Si cela place la difficulté un cran au dessus de la concurrence, l'atmosphère s'en trouve encore plus pesante, rappelant sous certains aspects l'angoisse de l'excellent film, "L'invasion des Profanateurs". Mais pour ceux qui sont déjà en train de se dire que jamais ils n'oseront se plonger dans un tel cauchemar, sachez que les programmeurs nous ont quand même doté d'un pouvoir spécial bienvenu. Dès la deuxième mission, le sightjacking vient ainsi nous donner un petit coup de pouce. Ne vous attendez pas à un pouvoir magique permettant d'endormir tout le mode d'un coup ou nous rendant invisible. Il s'agit juste de la faculté de pouvoir voir ce que les Shibitos voient. En restant appuyé sur la gâchette R2, on tourne le stick droit jusqu'à "capter" la vision d'un ennemi. Cela permet de les localiser et d'observer ce qu'ils font pour mieux les duper. Je vous laisse cependant imaginer la peur ressentie quand vous comprenez que ce que voit le Shibito qui beugle en marchant... c'est vous !

Tout est donc fait pour nous terroriser comme jamais manette en main, ce qui hélas, ce confirme au niveau maniabilité. Lents, rigides et peu adroits, les différents protagonistes sont parfois de véritables calvaires à diriger. La difficulté s'en trouve encore accrue et on a parfois envie d'abandonner tant certains passages semblent impossibles. Dans la même catégorie, il est fastidieux de devoir refaire une même mission sous prétexte qu'il faille remplir un objectif différent. Vers la fin du jeu, certains passages que l'on pensait ne plus jamais devoir traverser doivent être vécus à nouveau, avec parfois un handicap supplémentaire (impératif de temps par exemple).
Forbidden Siren nous plonge donc dans un cauchemar à tous les étages que seuls les plus courageux auront la force de traverser. Quoiqu'il en soit, il est clair qu'un palier vient d'être franchi dans le domaine de l'horreur vidéoludique. On attend avec impatience les épisodes suivants.

ForbiddenCinematique.jpg ForbiddenSight.jpg    


GAMELYMETRE
78% 

 REALISATION

17/20

Les personnages joués offrent un réalisme criant que l'on ressent encore plus dans les cinématiques aussi étranges qu'effroyables. L'animation est un peu rigide mais c'est presque une caractéristique des survival-horror. Côté décors, bien qu'on retrouve souvent les mêmes, Sony CE a su donner naissance à des lieux terriblement morbides. A l'instar de Silent Hill, le grain de l'image rappelle les films d'horreur des années 80. 

 IMMERSION

19/20

Le point fort du jeu. Le scénario à tiroirs est aussi complexe qu'intéressant. Son évolution s'avère fatale à bon nombre de personnages joués ce qui lui donne un cachet unique. Le comportement des Shibitos en terrorisera plus d'un, notamment à cause des habitudes humaines qu'ils ont conservé. L'ambiance sonore n'est pas en reste avec des râles effrayants et des voix anglaises dans le ton (bien qu'inégales).  

PROGRESSION 

13/20

Des missions à objectifs qui permettent un découpage de l'histoire progressif. Le principe est original pour un survival mais se heurte à quelques problèmes. Très vite, le jeu place la barre très haut en matière de difficulté. Le pire est de devoir rejouer la plupart des missions plusieurs fois ce qui, malgré le caractère informatif de la tâche, entraîne un côté répétitif malvenu quand on doit revivre une mission pour laquelle on avait déjà bien galéré. Beaucoup n'auront pas le courage d'aller au bout. La durée de vie est en tout cas supérieure à la moyenne du genre. 

 MANIABILITE

13/20

Là aussi on aurait aimé moins de prises de tête. La rigidité des personnages et leur extrême lenteur à réaliser le moindre mouvement ne nous aident pas à rester en vie. Sans compter que de nombreuses actions (utiliser un objet, appeler un PNJ) se font par l'intermédiaire d'un menu. Frustrant, même si une fois qu'on a compris les limites du système, on parvient à les contourner de différentes manières.

 FUN
&
GAMEPLAY

 16/20 

Un survival horror qui demande uniquement de survivre, voilà qui permet de jouer avec la peur au ventre de façon constante. Les combats étant ici relayés au second plan, observation, infiltration et diversion sont donc nos principales alternatives pour avancer. On peut pester contre les nombreux allers-retours et l'apprentissage au par coeur imposés par les objectifs, mais c'est le réalisme des situations qui veut ça. La peur joue un rôle à part entière dans notre façon de jouer. Plus que dans n'importe quel autre jeu, on hésite à sortir de notre cachette quand vient le moment d'agir. Certains adoreront, d'autres vendront le jeu pour retrouver le sommeil... 

 

ForbiddenCop.jpg ForbiddenTorche.jpg   

(Screenshots éditeur)

 
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